lundi 13 juin 2011

Les Insectes de Feu / Bug. Licorne d'Or et Prix du Public au Rex à Paris 1975.

                                             

de Jeannot Szwarc. 1975. U.S.A. 1h40. Avec Bradford Dillman, Joanna Miles, Richard Gilliand, Jamie Smith Jackson, Alan Fudge, Jesse Vint, Patricia McCormack, Brendan Dillon.

Sortie salles France: 28 Janvier 1976 (Int - 13 ans). U.S: 6 Juin 1975
 
FILMOGRAPHIE: Jeannot Szwarc est un réalisateur français, né le 21 Novembre 1939 à Paris.
1973: Columbo: adorable mais dangereuse, 1975: les Insectes de Feu, 1978: Les Dents de la mer 2, 1980: Quelque part dans le temps, 1983: Enigma, 1984: Supergirl, 1985: Santa Claus, 1994: La Vengeance d'une Blonde, 1996: Hercule et Sherlock, 1997: Les Soeurs Soleil.

                                   
A l'aube d'une riche carrière éclectique, le français Jeannot Szwarc réalise en 1975 une série B horrifique matinée de science-fiction et de catastrophe surnaturelle. Produit et co-scénarisé par William Castle, en concertation avec la Paramount depuis le prodigieux succès de Rosemary's BabyLes Insectes de Feu est également tiré d'un roman de Thomas Page: The Hephaestus Plaguepublié en 1973. 

Le Pitch: Un séisme ravage une région bucolique des Etats-Unis libérant par l'occasion d'étranges insectes capables d'incendier la nature environnante au contact de leur abdomen. Peu à peu, d'étranges incidents intentent aux citadins d'une bourgade, les arthropodes agressant leurs victimes au contact du feu. Un professeur en université retranché chez lui décide de les étudier afin de tenter de les exterminer. 

Multi récompensé dans divers festivals, Les Insectes de Feu est tout à fait symptomatique d'une époque notable dans laquelle il fut conçu. En effet, son sujet traité avec le plus grand sérieux exploite des séquences horrifiques proprement terrifiantes et remarquablement efficaces de par leur impact aussi inédit que spectaculaire. En l'occurrence, les victimes pourchassées par les blattes tentent désespérément de fuir la menace du feu si bien que ces insectes sont capables d'incendier nos corps au contact de leur estomac. Les citadins se transformant en torches humaines après que l'insecte soit parvenu à produire de la chaleur combustive.


Les séquences chocs qui y émanent sont particulièrement violentes et réalistes lorsque les victimes accourent tous azimut dans l'intensité de leur affolement. La fascination répulsive exercée sur ses diaboliques invertébrés, délibérés à dominer le monde, réussissant à nous convaincre de leur dangerosité grâce à de sobres effets-spéciaux efficacement conçus. Si bien que repoussants auprès de leur aspect viscéral, ces blattes crèvent l'écran avec un réalisme inégalé sachant que l'auteur se refuse d'y désamorcer l'horreur des situations par dérision macabre. Qui plus est, Jeannot Szwarc utilise habilement son savoir-faire technique par l'entremise d'une partition musicale quasi expérimentale, une photographie solaire aux teintes ocres et de nombreux zooms auscultant l'anatomie de ces blattes dévoreuses de résidu alcalin (la cendre) La seconde partie beaucoup plus sobre et documenté cultive un huis-clos étouffant au sein des agissements scientifiques d'un biologiste obsédé à l'idée d'exterminer les cafards depuis que sa femme fut l'une des victimes. Sous le principe du reportage animalier, ce second acte réussit à inquiéter et captiver par une succession d'épreuves scientifiques qu'effectue ce dernier afin d'endiguer cette race d'asthropodes hérités de la préhistoire. Terré dans l'insalubrité de sa demeure et perdant peu à peu tous repères avec la réalité, James Parmiter joue aux apprentis sorciers au péril de sa vie. 

                                      

Efficacement mené et éminemment fascinant pour l'aspect réaliste d'une menace animale littéralement photogénique, Les Insectes de Feu constitue une oeuvre charnière de l'épouvante des Seventies. Son sujet alarmiste imparti à une peur écolo nous illustrant à nouveau que l'homme altier, obsédé à l'idée d'y dompter une mutation biologique se révèle à terme impuissant, désarmé par son égocentrisme. Sa solide distribution (Bradford Dillman très investi dans son scrupuleux rôle de savant fou), les séquences chocs qui ponctuent l'intrigue et l'inquiétant score dissonant acheminent cette oeuvre insolite au rang de classique du genre à redécouvrir d'urgence. 

*Bruno
13.06.11

Récompenses:
Prix des meilleurs effets spéciaux pour Phil Cory, lors du Festival du film de Catalogne en 1976.
Prix du Public et Licorne d'Or au Rex à Paris en 1975.

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