"Quand on aime, on aime toujours trop". "Quand on aime on voit les belles choses".
mercredi 15 juin 2011
SOURCE CODE
de Duncan Jones. 2011. U.S.A/France. 1h33. Avec Jake Gyllenhaal, Michelle Monaghan, Vera Farmiga, Jeffrey Wright, Michael Arden, Cas Anvar, Russell Peters, Brent Skagfor.
Sortie en salles en France le 20 Avril 2011.
FILMOGRAPHIE: Duncan Zowie Jones est un réalisateur anglais né le 30 Mai 1971. Il est le fils du chanteur David Bowie.
2002: Whistle (court-métrage)
2009: Moon
2011: Source Code
Après l'excellent Moon, film de science-fiction intimiste qui traitait avec pudeur de la condition humaine et sa conscience équivoque, le néophyte Duncan Jones réalise deux ans plus tard un projet moins personnel et ambitieux avec Source Code. Une honnête série B agréablement troussée privilégiée par une amusante idée spatio-temporelle auquel le héros doit revivre incessamment un épisode du passé pour appréhender un terroriste poseur de bombes.
Colter Stevens est un soldat américain qui était en mission de reconnaissance en Afghanistan. Subitement, il se retrouve dans un train, assis juste en face d'une séduisante jeune inconnue qui semble intimement le reconnaître. Dans huit minutes précises, le train va exploser par l'effet d'une bombe placée à l'intérieur d'un des compartiments par un dangereux terroriste. Au moment du violent impact, le soldat se retrouve soudainement embrigadé dans une forme de caisson robuste autour d'une assemblée de scientifiques observant ses faits et gestes. En effet, Colter doit retourner dans le passé durant un laps de temps écourté à 8 minutes pour retrouver l'identité du fameux terroriste.
En prenant comme point de départ l'idée attrayante du voyage temporel auquel un homme est contraint de retourner continuellement dans le passé pour tenter d'obstruer un dangereux criminel, Source Code joue à fond la carte de la série B ludique du samedi soir.
Dominé par l'excellent Jake Gyllenhaal (Donnie Darko, Jarhead, Zodiac, Brothers) et la très craquante Michelle Monaghan (la mort dans la peau, gone baby gone, l'Oeil du Mal, Somewhere), leur complicité attachante permet de garder en suspens une intrigue relativement efficace, un brin déroutante mais finalement peu surprenante. En effet, ces successions de va et vient entre présent (l'instant des prises de conscience d'un homme dubitatif cloîtré dans un caisson expérimental et ses scientifiques observant leur cobaye) et passé (la trajectoire du train en route et ses voyageurs envoyés vers une mort certaine) pour tenter de retrouver l'identité présumé d'un terroriste azimuté a un peu trop tendance à vaguement se répéter sans nous faire parvenir de véritables indices novateurs ou coups de théâtre prodigieux.
C'est avec la révélation d'un attentat de plus grande envergure que l'intrigue est classiquement relancée sans toutefois se rénover, faute d'un script manquant d'ampleur et d'originalité audacieuse.
Pourtant, ce nouveau procédé scientifique révolutionnaire ingénieusement improbable pose matière à réflexion sur l'exploitation de l'être humain et le sens du sacrifice qui en émane pour offrir sa vie contre celle de millions d'innocents mais le scénario aurait mérité à être un peu mieux élaboré et substantiel dans sa ligne directive.
Son final à rallonge permet toutefois de rehausser l'intensité des enjeux dans la gestion de l'action alerte grâce à un revirement scénaristique poignant, laissant place à une séquence poétique véritablement émouvante et réussie.
Hormis la structure académique d'un scénario aux ficelles balisées et ses quelques facilités requises décrédibilisant parfois certains moments clefs, Source Code est une sympathique série B menée bon train et emmenée par un duo de comédiens tout à fait convaincants. L'amusante idée de départ saugrenue, l'efficacité honorable des situations haletantes et son final échevelé permettent de ne pas quitter le film sur un ton de déception probant.
Par ailleurs, il établit en sous texte social une certaine réflexion sur la violation de la dignité humaine et sa manipulation identitaire galvaudée. Dans une société futuriste tributaire d'un protocole sans vergogne alloué de méthodes technologiques incongrues, dont le but est d'enrayer le fléau mondial du terrorisme de grande ampleur.
15.06.11
Bruno Matéï.
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