de Joe Wright. 2011. U.S.A/Royaume Uni/Allemagne. 1h51. Avec Saoirse Ronan, Eric Bana, Tom Hollander, Olivia Williams, Jason Flemyng, Jessica Barden, Cate Blanchett, Vicky Krieps…
Sortie en salles en France le 6 Juillet 2011.
FILMOGRAPHIE: Joe Wright est un réalisateur anglais né en 1972 à Londres. 2005: Orgueil et préjugés. 2007: Reviens moi. 2009: Le Soliste. 2011: Hanna. 2012: Anna Karenine
Révélé par son premier long Orgueil et préjugés, somptueuse fresque romantico-historique, Joe Wright entreprends un virage à 180 degrés avec Hanna. Un film d'action intrépide dans la mouvance d'une Nikita juvénile en concertation avec les frères Grimm. Pitch: Hanna est une jeune fille de 14 ans vivant recluse dans une forêt sauvage en Finlande parmi la présence de son père, ex-agent de la CIA. Entraînée depuis son enfance par celui-ci pour devenir une machine à tuer, elle est finalement envoyée en Europe pour accomplir une mission inhérente. Celle d'assassiner une agent du gouvernement responsable de la mort de sa mère. Une course poursuite échevelée à travers le Maroc, l'Espagne jusqu'en Allemagne s'engage entre Hanna et son père contre une bande de tueurs déterminés.
Conçu pour être avant tout un film d'action haletant, Hanna se révèle beaucoup plus qu'une simple distraction superficielle du samedi soir. Joe Wright s'attachant ici à nous décrire avec un sens du rythme percutant, scandé il est vrai de l'étonnante partition musicale du groupe The Chemical Brothers, le cheminement d'une ado convertie dès l'enfance à devenir une baroudeuse experte dans l'art de combattre l'adversaire et tuer sans sommation. En envoyant celle-ci en mission pour assassiner la femme responsable de la mort de sa mère, Hanna découvre en prime la modernité d'une civilisation fluctuante à travers le dépaysement du Maroc, de l'Espagne et de l'Allemagne. C'est dans ce pays arabe qu'elle y fera l'aimable connaissance d'une famille unie en villégiature afin d'amorcer une relation amicale avec l'une des filles aînées. Et ce avant de devoir rebrousser chemin faute d'un quatuor de tueurs lancés à ses trousses.
Ainsi, de par la simplicité d'une narration éludée de complexité, le réalisateur nous fait voyager dans un univers à la fois cosmopolite et fantasmagorique au sein de pays étrangers aux coutumes distinctes, et ce par l'entremise du conte de fée hérité des Frères Grimm. De par l'harmonie visuelle de décors irréels ancrés dans un bestiaire de monstres caricaturés (Freeway n'est pas loin) et par la présence interlope de personnages saugrenus (le trio de tueurs efféminés, le mentor magicien de la maison fantasque) ou ensorcelants (l'agent Marissa Wiegler proche d'un personnage de sorcière malveillante), Hanna réussit à apprivoiser, envoûter, séduire le spectateur embarqué dans un univers formel superbement exploité. Or, sans jamais céder à l'artillerie de séquences d'action successivement explosives, les quelques scènes spectaculaires qui parsèment le récit, déployées avec une indéniable maîtrise (notamment auprès de l'ultra dynamisme du montage), vont au contraire servir la structure narrative. Ces intermittents moments jouissifs d'action virevoltants étant de surcroît magnifiquement agencées par la rythmique de plages musicales débridées en osmose avec les péripéties tantôt baroques, tantôt réalistes. Niveau cast, la jeune Saoirse Ronan (Lovely Bones, les Chemins de la Liberté) réussit avec équilibre à s'octroyer avec une sensibilité épurée un personnage singulier de sauvageonne belliqueuse dénuée de peur et de tolérance face à l'antagoniste plutôt pernicieux. Avec son physique immaculé d'adolescente faussement timorée (voir la séquence détonante du baiser), elle parvient à travers son charme blême d'un visage vaporeux à illustrer une héroïne juvénile instinctivement ombrageuse, en perte de repères, en quête identitaire au sein d'un monde sauvage impitoyable. Un parcours semé d'embûches lui sont donc opposés sans se douter qu'au bout de cette étrange aventure elle n'était destinée qu'à découvrir son identité tronquée. L'excellent Eric Bana s'alloue la tâche paternelle d'avoir inculqué sa progéniture surentraînée. Impressionnant dans sa posture carrée d'espion chevronné pour l'art du combat et du self défense, il parvint sobrement à convaincre de ses compétences physiques quand il se doit de vaincre à titre d'exemples 4 agents expérimentés venus l'encercler dans un sous-sol de métro germain. Enfin, la troublante Cate Blanchett endosse avec un charme austère insidieux celle d'une agent opiniâtre, drastique, sans pitié dans sa froide détermination d'y traquer méthodiquement ses proies escamotées à l'étranger. Et puis quelle froideur contenue auprès de son venimeux regard félin et reptilien dénué d'empathie.
Ainsi, de par la simplicité d'une narration éludée de complexité, le réalisateur nous fait voyager dans un univers à la fois cosmopolite et fantasmagorique au sein de pays étrangers aux coutumes distinctes, et ce par l'entremise du conte de fée hérité des Frères Grimm. De par l'harmonie visuelle de décors irréels ancrés dans un bestiaire de monstres caricaturés (Freeway n'est pas loin) et par la présence interlope de personnages saugrenus (le trio de tueurs efféminés, le mentor magicien de la maison fantasque) ou ensorcelants (l'agent Marissa Wiegler proche d'un personnage de sorcière malveillante), Hanna réussit à apprivoiser, envoûter, séduire le spectateur embarqué dans un univers formel superbement exploité. Or, sans jamais céder à l'artillerie de séquences d'action successivement explosives, les quelques scènes spectaculaires qui parsèment le récit, déployées avec une indéniable maîtrise (notamment auprès de l'ultra dynamisme du montage), vont au contraire servir la structure narrative. Ces intermittents moments jouissifs d'action virevoltants étant de surcroît magnifiquement agencées par la rythmique de plages musicales débridées en osmose avec les péripéties tantôt baroques, tantôt réalistes. Niveau cast, la jeune Saoirse Ronan (Lovely Bones, les Chemins de la Liberté) réussit avec équilibre à s'octroyer avec une sensibilité épurée un personnage singulier de sauvageonne belliqueuse dénuée de peur et de tolérance face à l'antagoniste plutôt pernicieux. Avec son physique immaculé d'adolescente faussement timorée (voir la séquence détonante du baiser), elle parvient à travers son charme blême d'un visage vaporeux à illustrer une héroïne juvénile instinctivement ombrageuse, en perte de repères, en quête identitaire au sein d'un monde sauvage impitoyable. Un parcours semé d'embûches lui sont donc opposés sans se douter qu'au bout de cette étrange aventure elle n'était destinée qu'à découvrir son identité tronquée. L'excellent Eric Bana s'alloue la tâche paternelle d'avoir inculqué sa progéniture surentraînée. Impressionnant dans sa posture carrée d'espion chevronné pour l'art du combat et du self défense, il parvint sobrement à convaincre de ses compétences physiques quand il se doit de vaincre à titre d'exemples 4 agents expérimentés venus l'encercler dans un sous-sol de métro germain. Enfin, la troublante Cate Blanchett endosse avec un charme austère insidieux celle d'une agent opiniâtre, drastique, sans pitié dans sa froide détermination d'y traquer méthodiquement ses proies escamotées à l'étranger. Et puis quelle froideur contenue auprès de son venimeux regard félin et reptilien dénué d'empathie.
Louablement interprété par des comédiens impliqués dans l'action que domine la candide Saoirse Ronan à travers la sempiternelle thématique de la perte de l'innocence et sa soif d'affirmation, Hanna demeure un excellent film d'action techniquement inventif, maîtrisé, savamment excitant, étrangement magnétique et passionnant. Son alliage insolite d'action affiliée à l'esprit ingénu du conte de fée en font un spectacle intelligent se démarquant des produits orthodoxes redondants. Joe Wright livrant avant tout avec une sensibilité ténue l'attachant portrait d'une adolescente pugnace pour autant fragile car observant le monde des adultes, entre appréhension pour son interrogation existentielle, doute, crainte et éveil aux sentiments (sa relation amiteuse avec la touriste), en attendant de renouer avec sa vraie liberté convoitée.
*Bruno
*Bruno
21.06.11
22.08.23.
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