de David Greene, Bill Bixby et Boris Sagal. 1976. 12 épisodes de 46 mns. Avec Peter Strauss, Nick Nolte, Susan Blakely, Edward Asner, Dorothy McGuire, Ray Milland, Kim Darby, Talia Shire, Robert Reed, Bill Bixby, Gloria Grahame, Murray Hamilton, Van Johnson, Dorothy Malone, Kay Lenz, Norman Fell, William Smith
Diffusion TV Usa du 1 février au 15 Mars 1976.
Diffusion TV France le 10 Septembre 1977 sur TF1.

Série mythique diffusée en France à partir du 10 septembre 1977 sur la chaine TF1, le Riche et le Pauvre aura marqué toute une génération de cinéphiles proprement bouleversés du destin familial de deux rivaux. Celui d'un duo de frères téméraires tour à tour bafoués et stigmatisés par un destin damné avant de déboucher sur leur réconciliation. Deux êtres frêles au caractère distinct débordants de rage de vivre dans la suprématie professionnelle, la réussite sociale et l'union conjugale.
C'est donc l'évocation de la famille Jordache qui nous est narrée sur 20 ans d'existence, de la fin de la seconde guerre mondiale jusqu'aux prémices des années 60. Deux frère issus d'un milieu familial précaire vont tenter de survivre et réussir leur vie professionnelle. L'un, Rudy, est un étudiant studieux et érudit, l'autre, Tom, est un marginal malchanceux accumulant les larcins, faute d'un père violent et irascible, incapable de gérer leur éducation commune. Suite à un grave incident volontairement perpétré par le fils rebelle, celui-ci est expulsé du cocon familial pour être provisoirement logé chez son oncle. Mais un autre évènement fortuit ne va pas tarder à chambouler la nouvelle vie de cet adolescent déprécié.

Soigneusement reconstitué sur trois décennies d'une ascension politico-industrielle et accrédité d'une mise en scène assidue entièrement vouée à l'étude psychologique de ses personnages meurtris, Le Riche et le Pauvre est une ambitieuse saga pleine de drames, trahisons, déceptions et chantages de par l'abus de pouvoir et la réprimande d'amours contrariés éperdues. D'après le roman d'Irwin Shaw, ce célèbre feuilleton doit tout à son scénario compact dépeignant avec intelligence et refus de pathos la quête du pouvoir pour une réussite sociale avide d'ambition. Mais cette véhémente ascension avilie par l'égoïsme de la cupidité découle d'un revers de médaille irréversible, alors que les romances présagées y seront insolubles à se cristalliser. Avec la complicité de comédiens tous remarquables de sobriété et éludés d'une quelconque outrance puérile dans les extériorisations sentimentales, cette foisonnante saga nous entraîne dans un florilège d'évènements en demi-teinte, convoitant le drame familial teinté d'espoirs et de tragédie inéquitable.

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Près de 40 ans après sa sortie, le Riche et le Pauvre n'a rien perdu de sa puissance émotionnelle et aura su transcender les altérations du temps pour rester une série phare*. Hormis un score musical quelque peu désuet mais non dénué de charme, la richesse de son scénario à la fois dense et substantiel, qui plus est admirablement construit, et le remarquable cast des talents réunis témoignent d'une notable réussite télévisuelle à l'intensité dramatique dans toutes les mémoires. Si bien que pour conclure, il est impossible d'évoquer son audacieux final inopinément tragique qui aura durablement bouleverser des millions de télespectateurs abasourdis d'un revirement aussi nihiliste. En outre, il immortalise le portrait licencieux d'un des plus crapuleux antagonistes que la télévision nous ait été donnée de voir: Falconetti !
20.06.11
Bruno Matéï.
RECOMPENSES:
Emmy Awards 1976 : Meilleure musique, Meilleure réalisation (David Greene pour l'épisode 8), Meilleur acteur dans une série dramatique (Edward Asner), Meilleure actrice dans un second rôle (Fionnula Flanagan)
Golden Globes 1976 :
Golden Globe de la meilleure série télévisée dramatique
Golden Globe de la meilleure actrice dans une série télévisée dramatique pour Susan Blakely
Golden Globe du meilleur acteur dans un second rôle dans une série, une minisérie ou un téléfilm pour Edward Asner
Golden Globe de la meilleure actrice dans un second rôle dans une série, une minisérie ou un téléfilm pour Josette Banzet
merci de m'avoir rappeler des souvenirs enfouis, les annees 70 sont de merveilleuses années culturels, surtout aux usa, series, films cultes,.. Bien meilleur que les années 2000 qui sont a la trainent, coince et superficielle.
RépondreSupprimerAttention Anonyme, ma critique est complètement "brouillon", je suis seulement entrain d'y travailler véritablement. Je te recommande de la relire demain matin, elle sera toute autre. Merci l'ami !
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