"Quand on aime, on aime toujours trop". "Quand on aime on voit les belles choses".
jeudi 2 juin 2011
Welcome to rileys
de Jake Scott. 2009. U.S.A/Angleterre. 1h48. Avec Lara Grice, Deneen Tyler, Jack Morre, Kristen Stewart, James Gandolfini.
Sortie Salles France: 10 Novembre 2010. U.S.A: 29 Octobre 2010.
FILMOGRAPHIE: Jake Scott est un réalisateur américain né en 1965. Il est par ailleurs le fils de Ridley Scott et neveu de Tony Scott. 1997: The Hunger (Série TV, 1 épisode: ménage à trois). 1998: Guns 1748. 2004: Tooth Fairy. 2007: HBO Voyeur Project (série TV). 2009: Welcome to the Rileys
Jake Scott surprend agréablement avec Welcome to rileys pour sa sobriété d'illustrer une chronique sociale d'un couple sur le déclin à la suite de la mort de leur fille et d'une jeune prostituée paumée et solitaire que le père de la défunte souhaite reconvertir.
Le Pitch: Doug Riley est un quinquagénaire profondément meurtri après la disparition accidentelle de sa fille de 15 ans. Sa relation conjugale avec Lois s'enlise dans la torpeur et sombre dans une routine depuis cet épouvantable drame. Un soir, totalement en perte de repère et conscient que sa relation maritale est davantage réduite à l'incommunicabilité, il part en déplacement à la Nouvelle Orléans. C'est là qu'il se retrouve malgré lui dans le refuge d'une boite de streap-teaseuse en guise d'échappatoire pour y faire la connaissance d'une jeune prostituée, Mallory, avec qui il va amorcer une relation paternelle complice.
La bonne idée de ce drame psychologique émouvant est d'avoir enrôlé deux interprètes de renom à la carrière totalement antinomique. James Gandolfini, rendu célèbre par la série des Sopranos et Kristen Stewart, idolâtrée par des millions d'adolescents avec la saga édulcorée, Twilight. Deux comédiens gérés admirablement à contre-emploi pour un jeu naturel particulièrement convaincant.
Ainsi, cette relation naissante entre un homme vieillissant et une jeune inconnue va donner lieu à une complicité amicale et chaleureuse auquel les deux protagonistes vont partager communément leur moment intime d'une relation père/fille dans la chambre d'un hôtel miteux. De son côté, Loïs, consciente de la déchéance de sa vie amoureuse, décide enfin de s'extraire de sa demeure pour rejoindre son mari resté à la Nouvelle Orléans. Ce trio improvisé réuni par la fatalité d'un deuil familial va donc tenter de s'accepter pour pouvoir éventuellement tenter d'ériger une nouvelle vie de famille.
Par l'entremise de scènes intimistes mises en exergue dans les rapports conflictuels générationnels, Jake Scott réussit à rendre attachant un récit douloureux entièrement bâti sur la fragilité de ses personnages. Un couple modèle au bord de la rupture et une jeune fille rebelle désorientée, communément entaillés par un drame accidentel inéquitable. Kirsten Stewart réussit parfaitement à faire oublier son numéro docile d'adolescente candide développée dans la saga des Twilight. Vulgaire, débauchée, rebelle et révoltée, elle réussit avec assez de conviction à accomplir une interprétation spontanée dans son physique racoleur de jeune prostituée autonome et caractérielle. Quand à James Gandolfini, il endosse admirablement avec un ton naturel subtil un personnage profondément esseulé, en quête d'amour paternel mais également un mari blessé éperdu de voir sa vie de couple s'amenuiser quotidiennement.
Modestement réalisé sans fioriture, Welcome to the Rileys est un drame social en demi-teinte plutôt habile dans son refus des bons sentiments et sa sensibilité persuasive à émouvoir de par la prestance de comédiens particulièrement complémentaires. Ses thèmes alloués à la difficulté du deuil et à l'instinct paternel en requête d'amour parvenant à maintenir l'intérêt et emporter l'adhésion à travers son contexte original de s'accaparer de la vie licencieuse d'une prostituée compétente.
02.06.11.
Bruno
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