Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com
de Georges Pall. 1960. U.S.A. 1h43. Avec Rod Taylor, Alan Young, Yvette Mimieux, Sebastian Cabot, Tom Helmore, Whit Bissell, Doris Lloyd.
Sortie en salles en France le 7 Décembre 1960. U.S: 17 Aout 1960.
FILMOGRAPHIE: George Pal, né Györgi Pál Marczincsák, est un réalisateur, producteur, scénariste hongrois, né le 1er février 1908 à Cegled en Autriche-Hongrie (aujourd'hui en Hongrie), naturalisé américain en 1940 et mort le 2 mai 1980 d'une crise cardiaque à Beverly Hills. 1934 : Le Vaisseau de l'éther ; 1935 : L'Atlas magique ; 1936 : La Symphone de l'éther ;1937 : Philips Broadcast ;1937 : What Ho, She Bumps (UK); 1938 : La Belle au bois dormant ; 1939 : Philips Cavalcade ;1939 : Les Amants des mers du Sud ;1942 : Tulips Shall Grow ; 1942 : Jasper et les pastèques ;1942 : Jasper et la maison hantée ; 1958 : Les Aventures de Tom Pouce ;1960 : La Machine à explorer le temps ; 1962 : Les Amours enchantées ; 1964 : Le Cirque du docteur Lao.
C'est en 1960 que le cinéaste hongrois George Pal réalise l'une de ses plus belles réussites quatre ans avant son cultissime Le Cirque du Dr Lao. Gros succès commercial lors de sa sortie, La Machine à explorer le temps est tiré du fameux roman de Herbert George Welles, publié en 1895. Pour l'anecdote, c'est l'année clef où fut précisément inventé le cinématographe des frères ingénieurs, Louis et Auguste Lumière ! Synopsis: Londres, au réveillon du 31 Décembre 1899, un groupe d'amis attend impatiemment l'inventeur George dans sa demeure depuis qu'il devait s'y rendre à 20h00. Après quelques heures de retard, celui-ci se présente et leur raconte l'improbable récit d'avoir opéré un bond dans le futur à l'aide d'une machine révolutionnaire. Quelques décennies avant Retour vers le Futur, Quelque part dans le Temps, Abattoir 5, C'était demain et Philadelphia Experiment, une production d'anticipation au budget conséquent (1 million de dollars) va remporter un gros succès auprès de la critique et du public, récompensée également d'un oscar pour ses effets-spéciaux. Des trucages prêtant aujourd'hui évidemment à sourire de par leur aspect kitch, pour ne pas dire parfois ringards au vu des maquettes et de l'apparence délurée de nos illustres Morlocks peinturlurés d'un bleu fluo ! En l'occurrence, cette merveille de fantaisie et d'anticipation post-apo n'a rien perdu de son charme et de sa magie à travers ses péripéties superbement imagées. Ainsi, la grande réussite de cette fresque haute en couleurs (technicolor oblige !) est de nous narrer avec conviction un univers fantastique proprement dépaysant car littéralement immersif au sein de cet immense jardin d'Eden. Un endroit bucolique auquel l'ethnie des Elois cohabite en autarcie parmi une nature environnante jalonnée de rivières et d'arbres fruitiers de taille démesurée en guise de nutrition.
Ainsi, à travers le voyage prodigieux de George, inventeur de génie fasciné par la quatrième dimension afin de lui permettre de se déplacer à travers le temps à l'aide d'une machine novatrice, c'est un conte gentiment métaphysique (l'apprentissage de l'enseignement indispensable à l'évolution de l'espèce humaine) que nous transmet avec féerie George Pal. Par conséquent, ce périple saugrenu est entamé par un héros confiné dans un avenir morose où les êtres humains y sont réduits à l'état végétatif car incapable de se prendre en main afin d'édifier une nouvelle hiérarchie fondée sur la discipline, le travail, l'honneur, le sens du devoir, de bravoure et de courage, sans compter les valeurs de l'amour, de la tendresse et de l'amitié. C'est après que la 3è guerre mondiale eut éclatée que les êtres humains finirent par disparaître laissant à proximité des charniers quelques survivants réduits à l'état animal ou devenus esclaves auprès de l'antagoniste. C'est ainsi que naquit le peuple docile des Elois condamnés à se soumettre à l'autorité des Morlocks. Des hommes mutants vivants sous terre ayant parvenu à les dompter afin de leur proposer quotidiennement de la nourriture gracieusement récoltée. Mais il s'agit en fait d'un subterfuge sardonique pour mieux les ravir à l'âge adulte et leur servir de garde manger en guise de cannibalisme ! Au sein de cet univers faussement édénique car établi sans gouvernement ni démocratie, George, pourfendeur rigoureux, tentera de redonner un sens à la vie des Elois pour les inciter à se rebeller contre la tribu des morlocks réfugiés dans une caverne transformée en forteresse. Décors idylliques aux trucages agréablement désuets, reconstitution soignée d'une époque victorienne ou d'un futur impassible à travers déploiement d'idées délirantes, La Machine à explorer le temps demeure une aventure atypique au pouvoir de persuasion intact. D'autant plus que la prestigieuse machine temporelle façonnée avec souci formel s'avère à la fois scintillante, rutilante auprès de ces détails techniques et ornementaux ! Pour son premier rôle au cinéma, Rod Taylor insuffle charisme, force tranquille et spontanéité à travers sa volonté d'anarchiser des êtres humains subordonnés aux créatures perfides. Sa juvénile compagne endossée par Yvette Mimieux suscitant une candeur naïve dans sa chétive contribution à tenter peu à peu de se rebeller contre l'autorité des Morlocks. Ensemble, ils forment un duo attachant à travers leur bonhomie et leur espoir d'ériger un avenir meilleur basé sur l'enseignement de la culture et le respect d'autrui afin de renouer avec l'expansion de l'évolution humaine.
Un monde meilleur.
L'art de narrer au cinéma une histoire rocambolesque lorsqu'un cinéaste inspiré est apte à retranscrire le plus fidèlement possible son imaginaire prolifique ! Entre romance attendrie, aventures intrépides, amitié virile (les rapports dignes de Filby et George), action rocambolesque (nous ne sommes pas prêts d'oublier l'apparence bisseuse des Morlocks confinés dans leur grotte !) et réflexion philosophique sur le sens existentiel, notamment sur l'institution des lois, la machine à explorer le temps se décline en délicieux spectacle familial rigoureusement dépaysant. Un classique vintage au pouvoir enchanteur subtilement indécrottable de par l'intelligence de sa passionnante intrigue humaniste que George Pal dépeint avec tendresse (quel magnifique épilogue élégiaque), constance, déférence et intégrité.
*Bruno
Dédicace à Olivier Dussart
Récompense: Oscar des meilleurs effets spéciaux (Gene Warren et Tim Baar) en 1961
18.10.22
29.09.11
*Bruno
Dédicace à Olivier Dussart
Récompense: Oscar des meilleurs effets spéciaux (Gene Warren et Tim Baar) en 1961
18.10.22
29.09.11
Quelle bonne idée que de d'exhumer ce film d'aventure bien
RépondreSupprimersympathique..que j'ai découvert il y a quelques mois de cela.
du fantastique et des couleurs superbes..,
un de mes préférés avec " c'était demain" sur le même thème.
les fameux morlochs jamais copiés…AH AH
Décors idylliques aux trucages agréablement désuets..je suis d'accord, , le charme des annés 60 dans toute sa splendeur.
le passage du temps suggéré par la mode des robes m'avait enthousiasmé, j'avais trouvé l'idée originale et bien sentie.
pour ceux qui ne connaissent pas ce film ce sera une découverte et une bonne ballade.