vendredi 30 septembre 2011

BAD TEACHER


de Jake Kasdan. 2011. U.S.A. 1h32. Avec Cameron Diaz, Lucy Punch, Jason Segel, Justin Timberlake, Phyllis Smith, John Michael Higgins, Dave Allen, Jillian Armenante, Matthew J. Evans, Kaitlyn Dever.

Sortie en salles en France le 27 Juillet 2011. U.S: 24 Juin 2011

FILMOGRAPHIE: Jake Kasdan est un réalisateur, scénariste, producteur et acteur américain né le 28 Octobre 1974.
1998: Zero Effect (télé-film)
2002: Orange County
2006: The TV Set
2007: Walk Hard: The dewey Cox story
2011: Bad Teacher


Dans la mouvance du cinéma provocateur de John Waters, le méconnu Jake Kasdan s'attelle à prendre la relève et bouscule les règles du genre à grand renfort de gags putassiers pour le plus grand bonheur du spectateur. A condition qu'il soit apte à ingérer un esprit cynique et un ton bordélique ne reculant devant aucune limite.

Une insouciante professeur de collège dirige ses cours de classe dans une totale exubérance et un refus des conventions traditionnellement acquises. Un jour, elle fait la rencontre d'un professeur juvénile particulièrement attrayant pour ses désirs lubriques de consommation de routine. Mais une collègue délurée et folichonne est également déterminée à conquérir le coeur du nouveau mâle pris à parti.

                            

L'une des comédies les plus trashs et effrontées de ces dernières années est ici ! Dans une irréfutable décontraction à concocter les gags les plus couillus et politiquement incorrects, Bad Teacher est une comédie décalée comme on en voit rarement dans le paysage balisé du genre.
Ici, la trame futile (deux donzelles se font la guerre pour un charmeur orthodoxe) n'est qu'un prétexte à accumuler les blagues douteuses, les tirades verbales dévergondées et des situations subversives particulièrement corsées pour le public puriste non averti. D'ailleurs, certains d'entre eux risqueront de faire grise mine devant la caractère outrancier, continuellement vulgaire des péripéties tolérées.


Ce qui rend aussi attractif et jouissif ce délire improbable est en grande partie dû au talent de comédienne de Cameron Diaz, littéralement déchaînée et spontanée dans un rôle idéal de blonde égocentrique, désinvolte, insidieuse, mécréante, dépravée et marginale. Une professeur amorale occupant son temps à railler et déprécier ses élèves en leur diffusant durant les cours des films ludiques sans intérêt (si ce n'est la projection du diablotin Scream !), quand il ne s'agit pas de draguer n'importe quel minet réfugié dans les bars sitôt la classe terminée, entre deux prises d'alcool et de Marijuana. La toute aussi allumée Lucy Punch (Dinotopia, Hot Fuzz) volerait presque la vedette à sa rivale mesquine tant elle endosse à merveille un rôle orgueilleux de potiche vindicative, constamment obsédée à vouloir s'approprier du coeur d'un chérubin faussement docile. C'est l'excellent Justin Timberlake (Southland tales, Black Snake Moan, The Social Network) , prouvant une fois de plus qu'il est particulièrement adroit et doué au jeu de comédien pour camper à contre emploi un jeune professeur intello à la posture maladroite (il se caricature aisément avec le port de lunettes risibles). Un ignorant peu érudit dont le fantasme atypique est de concrétiser un simulacre de relation sexuelle fégné jusqu'à l'orgasme, prouvant sa jouissance par la résultante d'une trace humide suintant de son pantalon !


Subversif en diable, provocateur sans retenue, vulgaire de bonne foi, sardonique et fièrement dévergondé, Bad Teacher est une forme d'ovni inespéré dans le genre souvent puritain et conservateur. Un véritable festival de mauvais goût assumé jusqu'au bout des ongles dans ses situations délurées toutes plus saugrenues les unes que les autres. L'abattage éhonté des comédiens s'en donnant à coeur joie, les dialogues irrésistibles de verve mesquine et le rythme frénétique des péripéties débridées concourent de nous soumettre à un délire lubrique rarement subtil mais rempli d'audace.
A contrario, autant mettre en garde que les âmes prudes ne risqueront jamais de s'en remettre !

30.09.11
Bruno Matéï

5 commentaires:

  1. Intéressant de lire ton avis, d'autant plus que je ne le partage pas du tout ! Je n'ai vraiment pas trouvé cela subversif (ou alors les Police academy l'étaient aussi...). J'ai même eu du mal à aller jusqu'au bout.

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  2. J'avoue que mon oeil avait agréablement roulé en voyant la prestation de cameront Diaz dans "the box".

    agréablement surpris par son rôle, je me suis juré d'en revoir un autre avec cette jolie personne.
    N'étant fan de comédie américaines modernes autant que de la Budweiser et de baise boule ( en français pour les puristes) ,
    je suis du bitte hâtif (val que ça recommence) face à cette proposition qui ne doit pas être dénuée d'intérêt photogénique et plus si affinité de notre Bruno Matteï.

    Je suppute ( décidément) qu'il se cache derrière ce ton débonnaire une quelconque coquille ou vice caché d'une ampleur insoupçonnée égale à celle que tout ado avait pu ressentir en voyant la première fois les appendices mammaires
    de son héroïne préférée telle que Jamie Lee Curtis.

    Il appartient donc au lecteur de décoder cette critique pour le moins intéressante, et de plonger son groin baveux et dégoulinant de morve suspendue à la rencontre d'un hypothétique fantasme encore inassouvi.
    ( il m'arrive encore de lécher l'écran plat , dans un râle guttural
    sans aucune forme de culpabilité, avec l'écran SD cela filait des petites décharges …enfin certains se reconnaitront.. )

    oh Bruno , ne nous spolie pas cet espoir ô combien répandu
    chez les hommes de gout.
    mais soumez nous à la tentation comme tu sais si bien le faire.

    Amen ,

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  3. (j'ai rectifié les fautes Lirandel pour l'accueil !)

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  4. j'ai observé, merci de ta sollicitude.....Gracié mille Bro

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