jeudi 8 septembre 2011

ATTACK THE BLOCK


de Joe Cornish. 2011. Angleterre. 1H28. Avec Nick Frost, Jodie Whittaker, Luke Treadaway, Joey Ansah, John Boyega, Flaminia Cinque, Chris Wilson, Terry Notary, Paige Meade, Adam Leese, Lee Long.
Sortie en salles en France le 20 Juillet 2011

FILMOGRAPHIE: Joseph Murray "Joe" Cornish est un humouriste, présentateur télé et radio, réalisateur, scénariste et acteur anglais, né le 20 Décembre 1968. Il forme avec son ami de longue dâte le duo impayable Adam et Joe.
2011: Attack the Block.


Co-scénariste de la nouvelle réalisation de Spielberg, Les Aventures de Tintin, le secret de la Licorne, le prolifique et touche à tout Joe Cornish entame pour son premier métrage un divertissement survitaminé dans la lignée du club des cinq version banlieusarde. Un alliage détonnant de science-fiction, d'action et d'horreur en compagnie d'une bande de lascards brittish retranchés dans leur immeuble pour se protéger contre une invasion d'aliens belliqueux. Dans une banlieue de Londres, une jeune femme à pied rentre dans son quartier lorsqu'une bande de délinquants juvéniles décident de la racketter. Au même moment, une boule de feu venue du ciel s'écrase sur le toit d'une voiture pour libérer une créature extra-terrestre. La jeune femme apeurée profite de cet évènement soudain pour prendre la fuite. Le leader du groupe s'approche à son tour de la présence hostile enfouie dans le véhicule quand elle décide de l'attaquer. Il réussit à la poignarder mais la chose mortellement blessée se dirige en direction de leur immeuble. La bande décide alors de le prendre en chasse tandis qu'une véritable invasion extra-terrestre est sur le point d'envahir Londres.

Alors que vient de sortir récemment sur les écrans Super 8, l'Angleterre nous refourgue une version indocile et belliqueuse imparti au portrait de délinquants cloîtrés dans leur HLM pour se protéger contre une armée d'aliens enragés. Le prologue inquiétant débute tel un vigilante movie réaliste et surprend par son austérité lors de cette violente altercation nocturne entre un groupe de jeunes rackettant une jeune femme démunie (on imaginerait presque un instant sortir de l'ombre un clone de Charles Bronson venir rendre justice). La gravité de la situation élude le moindre écart humoristique et on se demande même si la victime ne vas pas trépasser quand le leader décide de la menacer avec l'aide d'un poignard. Mais un revirement inopiné va complètement chambouler ce cliché pour fugacement nous entraîner dans une cuisante chasse au monstre. La maîtrise de la réalisation épaulée d'un montage dynamique nous permet de nous immerger dans une course poursuite horrifique aussi déroutante et débridée que vigoureuse et captivante. De prime abord, nous pouvons êtres déconcertés par la caractérisation des adolescents antipathiques suite à l'agression commise contre une innocente quidam. Mais au fur et à mesure du danger davantage délétère de cette menace extra-terrestre, les personnages héroïques et fougueux réussissent finalement à emporter l'adhésion dans leur courage et leur hargne à sauvegarder leur vie et celle de leur victime antérieure. Sachant ainsi que l'héroïne violentée du début du film réside dans le même immeuble que ces assaillants. Ils vont donc s'imputer une cohésion mutuelle sachant que celle-ci est une infirmière novice apte à soigner leurs blessures. Au fur et à mesure du récit rondement mené par des actions virevoltantes et d'une omniprésente bande son Rap, ces jeunes désoeuvrés livrés à leur propre loi vont peu à peu s'humaniser. En particulier le leader surnommé Moïse, davantage reconnaissant de l'aide fraternelle de la jeune femme jusqu'à ce qu'il envisage de lui rendre une bague en argent qu'il eut préalablement dérobé.


Le réalisateur en profite d'ailleurs un court instant en filigrane sociale, entre deux scènes d'action échevelées, le malaise de cette génération rebelle systématiquement appréhendée par les forces de l'ordre pour un motif injustifié. Quand bien même Moise suggère à ses camarades sur un ton ironique tacite qu'après le fléau de la drogue et de la prolifération des armes à feu, les flicards auront décidé d'envoyer des extra-terrestres pour mieux les entretuer et ainsi enrayer plus furtivement les immigrés des bas quartiers londoniens. Même si le scénario ne brille pas pour son originalité et se révèle sans surprise, ce huis-clos est suffisamment habile et calibré pour rendre l'aventure épique et jouissive. D'autant plus que certaines séquences chocs se laissent parfois guider par une violence graphique déployant quelques effusions de gore, tandis que l'apparence opaque des monstres aux poils, contrastant avec le vert fluo de leur mâchoire acérées impriment une physionomie délirante (sortes de Critters en plus agressifs et pernicieux). Autant dire que sous ses apparences de production familiale estampillée Amblin EntertainmentAttack The Block ne cible pas tous les publics, particulièrement  les - de 12 ans !


LA HORDE + LE GANG DES BMX + CRITTERS = ATTACK THE BLOCK !Scandé d'une bande son hip hop tonitruante et nerveusement emballé dans un montage virtuose, Attack the Block est un divertissement aussi inattendu qu'insolent pour son portrait subversif émis à une poignée de lascards au courage inflexible. Même s'il peut dérouter au premier abord, de par le caractère rigide de ses interprètes précités, la succession de péripéties diablement frénétiques, l'efficacité des enjeux encourus sous le moule du survival ludique emportent facilement l'adhésion.

08.09.11
Bruno Dussart

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire