de Sergio Martino. 1983. Italie. 1h36. Avec Michael Sopkiw, Valentine Monnier, Anna Kanakis, George Eastman, Roman Geer, Vincent Scalondro, Haruhiko Yamanouchi, Edmund Purdom, Louis Ecclesia.
Sortie salles France: 11 Janvier 1984. Italie: 22 Juillet 1983
FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Sergio Martino est un réalisateur, producteur et scénariste italien né le 19 Juillet 1938 à Rome (Italie). 1970: l'Amérique à nu. Arizona se déchaine. 1971: l'Etrange vice de Mme Wardh. La Queue du Scorpion. l'Alliance Invisible. 1973: Mademoiselle Cuisses longues. 1973: Torso. 1975: Le Parfum du Diable. 1977: Mannaja, l'homme à la hache. 1978: La Montagne du Dieu Cannibale. 1979: Le Continent des Hommes poissons. Le Grand Alligator. 1982: Crimes au cimetière étrusque. 1983: 2019, Après la Chute de New-York. 1986: Atomic Cyborg. 1989: Casablanca Express. 1990: Mal d'Africa. Sulle tracce del condor.
En 1981 se bousculent dans les salles Mad Max 2 et New-York 1997, deux oeuvres charnières de la science-fiction post-apo. Ainsi, nos voisins transalpins vont promptement exploiter le filon afin de surenchérir une frénésie homérique inspirée de la bande dessinée et du western spaghetti. Deux ans après les modèles de Miller et Carpenter le réalisateur Sergio Martino (responsable de quelques classiques parmi lesquels Torso, la Queue du Scorpion, Mannaja ou encore le Continent des Hommes poissons) s'entreprend donc de livrer sa version belliqueuse du post-nuke. Or, d'autres cinéastes cupides vont notamment dévoiler leur avatar au travers de productions à maigre budget aussi improbables que le Gladiateur du futur, les Guerriers du Bronx ou les Nouveaux Barbares pour citer les plus illustres.
Synopsis: En 2019, notre monde est ravagé par une apocalypse nucléaire causant la stérilité des dernières femmes. Les Euraks, une armée téméraire infiltrée dans les zones à risques est déployée pour prendre en chasse les quelques survivants irradiés afin de les étudier pour une éventuelle reproduction de l'humanité. Un président américain exilé en Alaska fait appel au mercenaire Parsifal pour tenter de retrouver la dernière femme fertile. Pour ce faire, il s'épaule de deux briscards aussi pugnaces afin d'amorcer leur mission à haut risque dans les vestiges New-yorkais !
Erigé sous le moule de la série Z (involontairement) pittoresque, faute d'un budget en berne et d'acteurs chauvins à la trogne risible, 2019, après la chute de New-York peut sans conteste se targuer d'être le meilleur ersatz rital de ces classiques susnommés. Car grâce à l'habileté honorable d'un petit maître du Bis à la carrière loin d'être négligeable, cette bisserie intrépide transcende ses flagrants défauts de par la fertilité des séquences d'action aux péripéties particulièrement pétulantes. A travers la posture gogo de ces héros en mal de reconnaissance, 2019 après la chute de New-York puise son charme auprès de son décorum décharné de carton pâte et via ses figures grotesques irrésistiblement attachantes. Tant auprès des figurants à la gueule tuméfiée d'une radiation nucléaire, du braconnier chinois adepte du fouet, de l'homme singe à l'épiderme volumineux (inénarrable George Eastman en Sinbad déficient !), du borgne humanoïde affublé d'un lasso métallique relié par trois billes d'acier, du preux mercenaire apte à se sacrifier pour contre-carrer l'ennemi, du valeureux nabot prêt à s'éventrer pour sauvegarder la vie de ses pairs que d'une femme esclave chérissant le coeur du héros mad-maxien.
Dès le préambule, une aura mélancolique plane sur l'horizon diaphane du New-York azur sur un air musical de trompettiste. Sergio Martino soignant son univers aride d'apocalypse parmi l'appui d'une voix-off monocorde nous énonçant brièvement la situation alarmiste d'une cause radioactive. Après une mémorable course poursuite (auto-tamponneuse) véhiculée par des gladiateurs sur leurs bolides blindés, la trame reprend ensuite le canevas de New-York 1997 si bien qu'un héros anarchiste, bellâtre mais inexpressif, est contraint de parfaire une mission sous la houlette d'un chef d'état sournois. Grâce à la bonhomie de nos mercenaires à la fois rétrogrades et extravagants (le nain sauteur Kirke est devenu chez certains amateurs une icône impayable dans sa fonction amiteuse), à son action en roue libre inspirée de la BD destroy et au dynamisme du montage, l'aventure dystopique redouble de générosité lors des rencontres aléatoires avec des belligérants en instance de survie. Quelques séquences gores typiquement italiennes à travers leur audace racoleuse vont également animer certaines péripéties instaurées sous le dédale d'égouts new-yorkais. Ainsi, si l'aventure échevelée s'avère tant jubilatoire pour le fan de délire pour rire, c'est aussi grâce à la drôlerie (involontaire) des réparties énoncées avec un sérieux infaillible. Enfin, le côté tapageur de sa bande-son stridente (à l'instar du bruitage des armes à feu et des coups de poing fracassants typiques chez le ciné rital !) est saturé du score entraînant des frères Guido et Maurizio De Angelis particulièrement inspirés à dynamiser les confrontations bellicistes à perdre haleine.
Les nains aussi ont commencé petit !
Efficacement troussé et nerveusement mis en scène sous le pivot d'une "pochette-surprise" narrative, 2019... idéalise le pur divertissement décomplexé. Un miracle de ringardise palliant ses moyens précaires de par son savoir-faire aussi inspiré qu'avisé et l'attachante complicité des comédiens cabotins se prêtant au jeu autoritaire avec une fois inébranlable. Sans prétention (malgré les apparences du plagiat), loufoque, débridé et généreux en diable auprès de ses portraits hauts en couleur de marginaux décadents déambulant au sein d'une scénographie rutilante (notamment l'exploitation de ses décors urbains envoûtants), 2019, après la chute de New-York demeure le meilleur succédané de Mad-Max derrière son irrésistible facture Z typiquement latine. Reste une question improbable en guise de conclusion identitaire : "Est-ce une faute grave d'être un nain ?!"
* Bruno
01.01.19. 7èx
31.10.11.
Erigé sous le moule de la série Z (involontairement) pittoresque, faute d'un budget en berne et d'acteurs chauvins à la trogne risible, 2019, après la chute de New-York peut sans conteste se targuer d'être le meilleur ersatz rital de ces classiques susnommés. Car grâce à l'habileté honorable d'un petit maître du Bis à la carrière loin d'être négligeable, cette bisserie intrépide transcende ses flagrants défauts de par la fertilité des séquences d'action aux péripéties particulièrement pétulantes. A travers la posture gogo de ces héros en mal de reconnaissance, 2019 après la chute de New-York puise son charme auprès de son décorum décharné de carton pâte et via ses figures grotesques irrésistiblement attachantes. Tant auprès des figurants à la gueule tuméfiée d'une radiation nucléaire, du braconnier chinois adepte du fouet, de l'homme singe à l'épiderme volumineux (inénarrable George Eastman en Sinbad déficient !), du borgne humanoïde affublé d'un lasso métallique relié par trois billes d'acier, du preux mercenaire apte à se sacrifier pour contre-carrer l'ennemi, du valeureux nabot prêt à s'éventrer pour sauvegarder la vie de ses pairs que d'une femme esclave chérissant le coeur du héros mad-maxien.
Dès le préambule, une aura mélancolique plane sur l'horizon diaphane du New-York azur sur un air musical de trompettiste. Sergio Martino soignant son univers aride d'apocalypse parmi l'appui d'une voix-off monocorde nous énonçant brièvement la situation alarmiste d'une cause radioactive. Après une mémorable course poursuite (auto-tamponneuse) véhiculée par des gladiateurs sur leurs bolides blindés, la trame reprend ensuite le canevas de New-York 1997 si bien qu'un héros anarchiste, bellâtre mais inexpressif, est contraint de parfaire une mission sous la houlette d'un chef d'état sournois. Grâce à la bonhomie de nos mercenaires à la fois rétrogrades et extravagants (le nain sauteur Kirke est devenu chez certains amateurs une icône impayable dans sa fonction amiteuse), à son action en roue libre inspirée de la BD destroy et au dynamisme du montage, l'aventure dystopique redouble de générosité lors des rencontres aléatoires avec des belligérants en instance de survie. Quelques séquences gores typiquement italiennes à travers leur audace racoleuse vont également animer certaines péripéties instaurées sous le dédale d'égouts new-yorkais. Ainsi, si l'aventure échevelée s'avère tant jubilatoire pour le fan de délire pour rire, c'est aussi grâce à la drôlerie (involontaire) des réparties énoncées avec un sérieux infaillible. Enfin, le côté tapageur de sa bande-son stridente (à l'instar du bruitage des armes à feu et des coups de poing fracassants typiques chez le ciné rital !) est saturé du score entraînant des frères Guido et Maurizio De Angelis particulièrement inspirés à dynamiser les confrontations bellicistes à perdre haleine.
Les nains aussi ont commencé petit !
Efficacement troussé et nerveusement mis en scène sous le pivot d'une "pochette-surprise" narrative, 2019... idéalise le pur divertissement décomplexé. Un miracle de ringardise palliant ses moyens précaires de par son savoir-faire aussi inspiré qu'avisé et l'attachante complicité des comédiens cabotins se prêtant au jeu autoritaire avec une fois inébranlable. Sans prétention (malgré les apparences du plagiat), loufoque, débridé et généreux en diable auprès de ses portraits hauts en couleur de marginaux décadents déambulant au sein d'une scénographie rutilante (notamment l'exploitation de ses décors urbains envoûtants), 2019, après la chute de New-York demeure le meilleur succédané de Mad-Max derrière son irrésistible facture Z typiquement latine. Reste une question improbable en guise de conclusion identitaire : "Est-ce une faute grave d'être un nain ?!"
* Bruno
01.01.19. 7èx
31.10.11.
Sergio Martino |
Très bonne question finale.
RépondreSupprimerIl faut bien admettre qu'entre la zoophilie ou le transexualisme assumés du film (et bien d'autres choses encore), la fameuse sentence : "ce n'est pas de sa faute si c'est un nain !" parait sacrément décalée et gentiment tendancieuse.
En tout cas, c'est amusant ce besoin qu'on a de qualifier ce métrage de nanar tant il tient quand même sacrément bien la route comme tu le dis et qu'au fond, on peut - presque - le regarder sans ironie.
Vu au cinéma à l'époque avec une bande d'amis.
RépondreSupprimerUn moment sympa me revient en mémoire , une empreinte positive.
de l'eau à couler sous les ponts depuis....
vais-je me laisser tenter par une soirée revival...
Dans la même période me revient en mémoire "atomic cyborg" .
C'était une période faste pour ce genre de films que l'on appelle série B
aujourd'hui, mais à l'époque ils avaient leur places au même titres que d'autres , comme Mad Max...
Le critère de qualité se faisait surtout du bouche à oreille dans les bahuts.
( dans d'autres salles se faisaient du bouche à bouche , mais cela est une autre histoire).
PS: ne pas considérer la parenthèse comme un appel du pied à étendre
les critiques sur des horizons graveleux qui pourrait nuire à l'intégrité
vertueuse du site, qui n'aboutirai qu' à saturer le serveur et rallonger
les nuits déjà trop courtes de notre Hôte .
De la série B comme je les aime ! Avec des nains, des femmes androgynes, des rats, un cyborg avec un oeil bionique : bref, on en redemande !
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