de Joe Carnahan. 2012. U.S.A. 1h57. Avec Liam Neeson, Dallas Roberts, Frank Grillo, Dermot Mulroney, Nonso Anozie, Joe Anderson, Ben Bray, James Badge Dale, Anne Openshaw, Peter Girges.
Sortie salles France: 29 Février 2012. U.S: 11 Décembre 2011 et 27 Janvier 2012
FILMOGRAPHIE: Joe Carnahan est un réalisateur, scénariste, monteur et producteur américain, né le 9 Mai 1969. 1998: Blood and Bullets. 2002: Narc. 2006: Faceless (télé-film). 2007: Mise à prix. 2010: l'Agence tous Risques. 2012: Le Territoire des Loups. 2013-2015 : Blacklist (Série TV) (3 épisodes). 2014 : Stretch. 2014-2015 : State of Affairs (série télévisée) (4 épisodes, également créateur). 2021 : Boss Level. 2021 : Copshop. prochainement : Shadow Force. 2024 : Not Without Hope. 2025 : RIP.
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Une fois de plus dans la mêlée. Dans le dernier et plus grand combat de ma vie. Vivre et mourir aujourd'hui. Vivre... et mourir... aujourd'hui.
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Remember, Joe Carnahan nous épata avec son polar moite Narc. Puis ce fut au tour de l'excellent polar caméléon Mise à Prix pour ensuite nous décevoir (désolé les fans) avec un blockbuster imberbe, l'Agence tous Risques. En 2012, il nous revient avec un survival aussi acéré que le tranchant d'une lame, Le Territoire des loups. Et il faut peut-être remonter au mythique Délivrance de John Boorman (oui j'ose la comparaison) pour retrouver une telle intensité, un tel sentiment insécure, un souffle si désespéré pour la sombre destinée d'une poignée de survivants confrontés aux monstres tapis dans l'obscurité au sein des décors enneigées d'une nature hostile.
Synopsis: Un avion transportant des ouvriers d'une compagnie pétrolière s'écrase dans les montagnes du Grand Nord. Un groupe de survivants devra se soumette à l'autorité de John Ottway, solitaire nihiliste profondément marqué par la mort de sa femme. Rapidement, une horde de loups voraces défient les intrus alors que John tentera de sauvegarder son équipe par sa pratique émérite à déjouer l'instinct du carnassier.
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Le survival, l'aventure, le suspense, l'action, la catastrophe, l'horreur et surtout la terreur sont habilement agencés pour nous illustrer sans fioriture aucune une odyssée humaine désabusée au réalisme imparable. Car à travers les montagnes rocailleuses, si enneigées du Grand Nord, Joe Carnahan nous entraîne au coeur d'un enfer terrestre parmi l'intrusion d'une poignée de survivants d'un crash aérien confrontés à la sauvagerie d'une meute de loups. Le sombre récit annonçant la couleur blafarde dès son préambule avec la tentative de suicide de notre expert en chasse, un braconnier de loups employé à préserver la vie de foreurs d'une compagnie pétrolière. Car John Ottway est un veuf accablé par le chagrin de son épouse, toujours plus dépité par la nature délétère de l'homme. Il décide alors rejoindre sa défunte à un moment opportun avant de se raviser suite aux hurlements plaintifs d'un loup entendu dans la forêt adjacente. Le lendemain, après avoir embarqué dans l'avion parmi son équipe pour rejoindre l'Alaska, l'engin s'écrase en pleine nature déshéritée. Le réalisme de cette catastrophe nous ébranle sans prévenir de par sa brutalité aride sobrement illustrée. Filmé en interne de l'appareil incontrôlé, la panique générale allouée aux voyageurs crispés sur leur siège nous saisit d'une terreur sourde. Un vacarme d'apocalypse où leurs cris de frayeurs s'entremêlent avec le bruit assourdissant des moteurs en flamme et de taules déchiquetées. Dès le prélude, Joe Carnahan insiste à nous décrire sa vision hyper réaliste et dérangée de l'agonie humaine lorsque l'un des survivants sévèrement mutilé sera confronté à sa pire labeur, sa propre mort en direct face au témoignage de ses compagnons démunis. Ce sentiment morbide de la peur de trépasser, cette affres d'y rejoindre un ailleurs anonyme vont planer durant la totalité du récit sur la psyché désarmée de nos rescapés à bout de souffle. Une poignée d'hommes à caractère aussi bien distinct que trempé, confrontés au froid réfrigérant d'une contrée à la fois inconnue et sauvage, à la famine et à la fatigue de l'épuisement. Mais surtout des hommes faillibles auprès de leur sentiment d'orgueil, de vanité ou d'arrogance (l'inattention, l'imprudence, la phobie et leur conflit d'égo les mèneront fatalement au déclin). Des quidams perplexes de leur destinée, rapidement accablés par le désespoir car gagnés par la peur si envahissante de trépasser. Ainsi, durant ce périple improvisé où plane incessamment la mort, chaque protagoniste se confrontera à sa propre idéologie, une remise en question spirituelle sur le sens de leur propre destinée. De par cette terreur innée de trépasser dans un avenir proche au milieu d'une écologie rigoureusement menaçante et par cette crainte primitive d'être violenté par la sauvagerie du loup, nos ultimes rescapés devront se mesurer à leur courage et bravoure pour tenter de s'extraire d'un calvaire toujours plus sinistré. Si bien que leurs nerfs autant que les nôtres seront mis à rude épreuve sous l'impulsion d'une intensité dramatique à la limite du supportable (l'ultime demi-heure est un long moment d'anthologie auprès de nos derniers rescapés en proie à une épreuve de force toujours plus éreintante).
Or, cette atmosphère terriblement mortifère est d'autant mieux rendue par l'immensité de l'environnement naturel, par ces tempêtes de neige fluctuantes au vent ardent fouettant les visages burinés de nos héros davantage exténués. Quand bien même dans l'obscurité, la présence nuisible, souvent latente des loups, ne fera qu'accentuer ce sentiment insécure prégnant auprès d'eux et surtout leur frayeur sensitive de craindre d'être dévorés par les maîtres des lieux. Il faut d'ailleurs insister sur la physionomie de ces fauves enragés impressionnant de robustesse à travers leur présence iconique, particulièrement épeurants lors des attaques sournoises violemment perpétrées sur les proies humaines. Et personnellement, de mémoire d'amateur éclairé, je n'avais pas ressenti une terreur aussi primale et désorientée face à l'hostilité animale depuis les lycanthropes du Loup-Garou de Londres (son préambule auquel les 2 héros sont égarés dans la campagne nocturne des landes) ou encore Hurlements (l'agression de Terry Fisher dans la cabane).
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Le survival, l'aventure, le suspense, l'action, la catastrophe, l'horreur et surtout la terreur sont habilement agencés pour nous illustrer sans fioriture aucune une odyssée humaine désabusée au réalisme imparable. Car à travers les montagnes rocailleuses, si enneigées du Grand Nord, Joe Carnahan nous entraîne au coeur d'un enfer terrestre parmi l'intrusion d'une poignée de survivants d'un crash aérien confrontés à la sauvagerie d'une meute de loups. Le sombre récit annonçant la couleur blafarde dès son préambule avec la tentative de suicide de notre expert en chasse, un braconnier de loups employé à préserver la vie de foreurs d'une compagnie pétrolière. Car John Ottway est un veuf accablé par le chagrin de son épouse, toujours plus dépité par la nature délétère de l'homme. Il décide alors rejoindre sa défunte à un moment opportun avant de se raviser suite aux hurlements plaintifs d'un loup entendu dans la forêt adjacente. Le lendemain, après avoir embarqué dans l'avion parmi son équipe pour rejoindre l'Alaska, l'engin s'écrase en pleine nature déshéritée. Le réalisme de cette catastrophe nous ébranle sans prévenir de par sa brutalité aride sobrement illustrée. Filmé en interne de l'appareil incontrôlé, la panique générale allouée aux voyageurs crispés sur leur siège nous saisit d'une terreur sourde. Un vacarme d'apocalypse où leurs cris de frayeurs s'entremêlent avec le bruit assourdissant des moteurs en flamme et de taules déchiquetées. Dès le prélude, Joe Carnahan insiste à nous décrire sa vision hyper réaliste et dérangée de l'agonie humaine lorsque l'un des survivants sévèrement mutilé sera confronté à sa pire labeur, sa propre mort en direct face au témoignage de ses compagnons démunis. Ce sentiment morbide de la peur de trépasser, cette affres d'y rejoindre un ailleurs anonyme vont planer durant la totalité du récit sur la psyché désarmée de nos rescapés à bout de souffle. Une poignée d'hommes à caractère aussi bien distinct que trempé, confrontés au froid réfrigérant d'une contrée à la fois inconnue et sauvage, à la famine et à la fatigue de l'épuisement. Mais surtout des hommes faillibles auprès de leur sentiment d'orgueil, de vanité ou d'arrogance (l'inattention, l'imprudence, la phobie et leur conflit d'égo les mèneront fatalement au déclin). Des quidams perplexes de leur destinée, rapidement accablés par le désespoir car gagnés par la peur si envahissante de trépasser. Ainsi, durant ce périple improvisé où plane incessamment la mort, chaque protagoniste se confrontera à sa propre idéologie, une remise en question spirituelle sur le sens de leur propre destinée. De par cette terreur innée de trépasser dans un avenir proche au milieu d'une écologie rigoureusement menaçante et par cette crainte primitive d'être violenté par la sauvagerie du loup, nos ultimes rescapés devront se mesurer à leur courage et bravoure pour tenter de s'extraire d'un calvaire toujours plus sinistré. Si bien que leurs nerfs autant que les nôtres seront mis à rude épreuve sous l'impulsion d'une intensité dramatique à la limite du supportable (l'ultime demi-heure est un long moment d'anthologie auprès de nos derniers rescapés en proie à une épreuve de force toujours plus éreintante).
Or, cette atmosphère terriblement mortifère est d'autant mieux rendue par l'immensité de l'environnement naturel, par ces tempêtes de neige fluctuantes au vent ardent fouettant les visages burinés de nos héros davantage exténués. Quand bien même dans l'obscurité, la présence nuisible, souvent latente des loups, ne fera qu'accentuer ce sentiment insécure prégnant auprès d'eux et surtout leur frayeur sensitive de craindre d'être dévorés par les maîtres des lieux. Il faut d'ailleurs insister sur la physionomie de ces fauves enragés impressionnant de robustesse à travers leur présence iconique, particulièrement épeurants lors des attaques sournoises violemment perpétrées sur les proies humaines. Et personnellement, de mémoire d'amateur éclairé, je n'avais pas ressenti une terreur aussi primale et désorientée face à l'hostilité animale depuis les lycanthropes du Loup-Garou de Londres (son préambule auquel les 2 héros sont égarés dans la campagne nocturne des landes) ou encore Hurlements (l'agression de Terry Fisher dans la cabane).
Dans un rôle viril de meneur de groupe intarissable, Liam Neeson crève l'écran pour sa stature imposante, son intelligence d'esprit, son sens de camaraderie et surtout sa pugnacité chevronnée à livrer un combat sans merci contre l'ennemi quasi invisible. Mais aussi et surtout sa dimension humaine accablée par la perte d'un être cher qui le hante durant tout le périple. Son éthique également à accepter ou stigmatiser sa foi mystique. L'épilogue littéralement bouleversant car d'autant plus équivoque ne manque pas d'y suggérer un dernier acte de bravoure, un baroud d'honneur pour cet homme livré à sa seule raison, sa foi de croire en lui pour s'extirper de la mort.
Rédemption
Spectaculaire et intense, proprement terrifiant et si désespéré, Le Territoire des Loups est un survival implacable d'une acuité émotionnelle vulnérable autant qu'un drame humain d'une densité bouleversante auprès des remises en question morale initiatiques. Sa mise en scène documentée transcendant la beauté sauvage de ces montagnes enneigées, l'interprétation viscérale des comédiens, son climat funèbre imparti au sens de la vie nous acheminant au grand moment de cinéma à travers cette montée progressive de la tension horrifique où chaque survivant appréhende autant qu'il aménage sa future mort. Une référence dont il est impossible de sortir indemne.
*Bruno
Rédemption
Spectaculaire et intense, proprement terrifiant et si désespéré, Le Territoire des Loups est un survival implacable d'une acuité émotionnelle vulnérable autant qu'un drame humain d'une densité bouleversante auprès des remises en question morale initiatiques. Sa mise en scène documentée transcendant la beauté sauvage de ces montagnes enneigées, l'interprétation viscérale des comédiens, son climat funèbre imparti au sens de la vie nous acheminant au grand moment de cinéma à travers cette montée progressive de la tension horrifique où chaque survivant appréhende autant qu'il aménage sa future mort. Une référence dont il est impossible de sortir indemne.
*Bruno
08.01.25. 2èx. Vost.
14.03.12.
Le tournage a lieu de janvier à mars 2011. Il se déroule en Colombie-Britannique au Canada, notamment à Vancouver et Smithers. Le tournage a été particulièrement éprouvant pour l'équipe en raisons des températures négatives et du phénomène de blanc dehors.
Liam Neeson raconte : « Pendant les premiers jours, c’était tout bonnement physiquement impossible. Il fallait que l’on mémorise nos répliques, mais c’était comme si nos cerveaux avaient gelé… Nous n’étions capables de penser qu’à une seule chose : se réchauffer. »
HANZO: Hi l'ami Bruno, moi j'ai pris un big panard en matant ce film... son seul défaut, que parfois il soit trop explicatif car la mise en scène est si brillante qu'il n'y a pas besoin d'en rajouter. Le film aurait presque pu rester muet dans toute sa seconde partie. Je conseille aux spectateurs de ne pas quitter la salle avant la fin du générique. Une belle réussite de Joe Carnahan après le décevant Agence tout risques. sur LE TERRITOIRE DES LOUPS (The Grey)
RépondreSupprimerLa preuve à l'écrit !
RépondreSupprimerRavi qu'il t'ait plu Hazor ! ^^
excellente critique de cette grosse baffe que je viens de me prendre !!! Je vais me passer un peu de crème sur la joue vu la puissance ^^
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