de Boris Szulzinger. 1972. France/Belgique. 1h14. Avec Dominique Rollin, Roland Maden, Georges Aminel, Christian Barbier, Patricia Cornelis, Georges Aubert, Marc Audier, Marc De Georgi, Jean Droze, Daniel Dury, Franz Gouvy.
FILMOGRAPHIE: Boris Szulzinger est un réalisateur et producteur belge.
1969: Nathalie après l'amour (pseudo: Michael B. Sanders). 1972: Les tueurs fous. 1975: Tarzoon, la Honte de la jungle (co-réalisé avec Picha). 1980: Mama Dracula
Boris Szulzinger serait resté un cinéaste belge méconnu s'il n'eut co-réalisé le film d'animation égrillard, Tarzoon, la Honte de la jungle d'autant plus que sa carrière énumère uniquement quatre longs-métrages. Ainsi donc, en 1972 sort dans l'indifférence générale une oeuvre choc retraçant le fait divers sordide d'un duo de malfrats perpétrant d'horribles méfaits meurtriers dans la contrée de Bruxelles. Les tueurs fous, également connu sous le titre Le Sexe de la Violence, se décline donc en petite bande déviante fort peu connue du public mais à découvrir d'urgence tant elle retrace avec réalisme glaçant l'équipée sanglante d'un tandem marginal englué dans leur médiocrité.
Le pitch: Deux jeunes délinquants prennent les armes pour abattre n'importe quel individu frayant leur chemin. En totale insouciance et dans une quête libertaire immorale, Dominique et Roland fuient leur ennui en perpétrant leur sale besogne entre deux rencontres impromptues avec des citadins besogneux.
Dans la lignée des portraits abrupts de serial-killer tristement notoires, filmé à l'instar d'un reportage, Les Tueurs Fous nous retrace froidement le parcours meurtrier de deux marginaux profondément esseulés et incapables d'assumer leur homosexualité. Le film débutant sur les chapeaux de roue avec un meurtre gratuit perpétré par nos compères hilares d'avoir persécuté un quidam en mobylette juste avant de s'empresser de l'abattre à coups de carabine. Cette scène dérangeante annonce immédiatement la couleur blafarde de leur premier délit à travers les agglomérations nocturnes ou pluvieuses d'une contrée bruxelloise . Ainsi, sans moralité et en totale négligence, ils décident du jour au lendemain de commettre une série de crimes aléatoires en assassinant froidement des quidams. La suite de leurs vicissitudes se résumant à fréquenter les bars gay animés de spectacles travelos, écumer les honnêtes gens pour subvenir à leur finance, amorcer des rencontres impromptues d'un soir avec des paumés solitaires ou encore tenter d'éveiller l'amitié avec un homo introverti.
Par conséquent, ces badauds désoeuvrés sans lien de parenté n'ont aucune attache ni véritable ami, si ce n'est finalement de se laisser attendrir auprès d'un chat infirme découvert dans l'habitacle d'une voiture volée. Spoil ! C'est d'ailleurs durant leur périple leur seule empathie éprouvée pour un être vivant si bien qu'un peu plus tard ils s'efforceront de l'inhumer, Une séquence cafardeuse provoquant un malaise tangible car particulièrement élégiaque de nous confronter subitement à la détresse de deux tueurs inflexibles. Fin du Spoil. Leur prise de conscience soudainement révélée face caméra reflétant l'innocence de regards infantiles livrés à la solitude de leur vision morbide. En fuite à travers leur triste médiocrité, Dominique et Roland évacuent donc leur ennui et leur sexualité refoulée en assassinant les habitants du quartier car il n'eurent jamais l'aubaine de grandir pour être éduqués par des parents modèles.
Dérangeant, malsain, immersif de par son ambiance clinique d'un automne déprimant renforcé du jeu naturel des comédiens dans leur posture puérile, les Tueurs Fous constitue un constat terrifiant sur la marginalité des laissés-pour-compte. Sans complaisance ni voyeurisme, le film tirant sa force psychologique par son réalisme sordide ancré dans une morosité prégnante et par cette effroyable défiance que n'importe quel individu congédié puisse un jour basculer dans la folie la plus couarde. Oubliez son homonyme racoleur le Sexe de la Violence et découvrez sans réserve cette pépite belge ancrée dans la désillusion au point de vous hanter longtemps après l'avoir digéré.
Dédicace à Video Party Massacre
23.03.12
Bruno
Dans la lignée des portraits abrupts de serial-killer tristement notoires, filmé à l'instar d'un reportage, Les Tueurs Fous nous retrace froidement le parcours meurtrier de deux marginaux profondément esseulés et incapables d'assumer leur homosexualité. Le film débutant sur les chapeaux de roue avec un meurtre gratuit perpétré par nos compères hilares d'avoir persécuté un quidam en mobylette juste avant de s'empresser de l'abattre à coups de carabine. Cette scène dérangeante annonce immédiatement la couleur blafarde de leur premier délit à travers les agglomérations nocturnes ou pluvieuses d'une contrée bruxelloise . Ainsi, sans moralité et en totale négligence, ils décident du jour au lendemain de commettre une série de crimes aléatoires en assassinant froidement des quidams. La suite de leurs vicissitudes se résumant à fréquenter les bars gay animés de spectacles travelos, écumer les honnêtes gens pour subvenir à leur finance, amorcer des rencontres impromptues d'un soir avec des paumés solitaires ou encore tenter d'éveiller l'amitié avec un homo introverti.
Dérangeant, malsain, immersif de par son ambiance clinique d'un automne déprimant renforcé du jeu naturel des comédiens dans leur posture puérile, les Tueurs Fous constitue un constat terrifiant sur la marginalité des laissés-pour-compte. Sans complaisance ni voyeurisme, le film tirant sa force psychologique par son réalisme sordide ancré dans une morosité prégnante et par cette effroyable défiance que n'importe quel individu congédié puisse un jour basculer dans la folie la plus couarde. Oubliez son homonyme racoleur le Sexe de la Violence et découvrez sans réserve cette pépite belge ancrée dans la désillusion au point de vous hanter longtemps après l'avoir digéré.
Dédicace à Video Party Massacre
23.03.12
Bruno
Bravo pour ton papier et ton analyse !
RépondreSupprimerIl est vital de parler de ce genre de film voué à la disparition.
Merci Throma
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