mardi 10 avril 2012

Mondwest (Westworld)

                                                  Photo empruntée sur Google, appartenant au site www.cinemovies.fr

de Michael Chrichton. 1973. U.S.A. 1h29. Avec Yul Brynner, Richard Benjamin, James Brolin, Norman Bartold, Alan Oppenheimer, Victoria Shaw, Dick Van Patten, Linda Gaye Scott, Steve Franken.

Sortie salles France: 27 Février 1974. U.S: 21 Novembre 1973

FILMOGRAPHIE (source Wikipedia): Michael Chrichton est un écrivain, scénariste, producteur et réalisateur américain, né le 23 Octobre 1942, décédé le 4 Novembre 2008 à Los Angeles.
1972: Pursuit (télé-film inédit en France). 1973: Mondwest. 1978: Morts Suspectes. 1979: La Grande Attaque du Train d'or. 1981: Looker. 1984: Runaway, l'évadé du futur. 1989: Preuve à l'appui (Physical Evidence).
.


Premier long-métrage du célèbre écrivain Michael Crichton, Mondwest s’impose en précurseur d’une lignée de blockbusters ricains : Génération Proteus, Terminator, Hardware, Robocop, Blade Runner... autant de rejetons légitimes. Récit d’anticipation fustigeant les dérives du progrès technologique, ce western hybride déploie son inquiétante étrangeté autour de la silhouette hiératique de l’illustre Yul Brynner

Le pitch : en villégiature, deux notables découvrent l’attraction inédite de Delos, un univers fantasmatique scindé en trois époques — Moyen Âge, Far West, Empire romain — reconstituées avec un réalisme scénique saisissant grâce à des humanoïdes plus vrais que nature. Mais alors que tout semblait réuni pour combler l'appétit d'exotisme de nos touristes rupins, les robots-figurants adoptent subitement un comportement vindicatif, échappant au contrôle de leurs créateurs....

.
Qui n’a jamais fantasmé de séjourner dans une époque révolue pour s’immerger dans l’ordinaire d’un monde désormais obsolète ? Mondwest incarne l’utopie cinégénique de ces désirs ludiques les plus saugrenus. Pour divertir l’homme en mal de sensations nouvelles, Crichton imagine un parc révolutionnaire, où des vacanciers fortunés peuvent cohabiter avec des machines à visage humain. Dans des décors d’un réalisme troublant, il travestit les récits antiques en autant de péripéties homériques pour combler le touriste avide d’action : bagarres de saloon, évasions de prison, duels au pistolet et luxure tarifée. Mondwest se déguste alors comme une friandise acidulée avant de virer au cauchemar mécanique. Nos deux protagonistes machistes s’y enivrent d’un rêve d’enfant : incarner des cow-boys insolents basculant dans une marginalité criminelle, confrontés à un antagoniste de plus en plus arrogant. C’est dans cette armure glaciale que Yul Brynner crève l’écran — monolithique, impassible, déterminé à traquer, à éliminer, à éradiquer toute présence humaine dissimulée dans les recoins de Delos.
.
.
Dans un premier temps, Crichton met en avant la jubilation régressive d’un monde sans conséquences, où l’homme peut assouvir ses fantasmes sans limites. Mais sous l’apparente innocuité des plaisirs mécaniques, il décortique la peur viscérale de l’homme confronté à un danger devenu tangible. Ces robots, simulacres de vie, brouillent les repères de nos héros désorientés, ivres d’orgueil et persuadés de leur suprématie. Leur vertige d’omnipotence les précipite dans une posture de criminels mégalomanes, avides d’une liberté factice. C’est alors que les androïdes, jusqu’ici serviles, décident de se rebeller, profitant d’une faille technologique inexpliquée. Le paradis artificiel se métamorphose en traque implacable. Et dans cet enfer débridé, un Terminator désaxé use de ruse et d'autonomie pour traquer, sans relâche, l’ultime survivant.

.
Un monde où rien ne peut aller de tarvers
À la fois dépaysant et jouissif, mais insidieusement malsain, Mondwest se décline comme une bande dessinée vitriolée, où chaque péripétie excentrique autorise le spectateur complice à libérer son imaginaire baroudeur. À travers la lorgnette du cinéma d’anticipation, ce western baroque esquisse en filigrane les dangers d’une technologie incontrôlable, mise au service d’une élite consommatrice et arrogante. Transcendé par la prestance magnétique de Yul Brynner, Mondwest suscite un enthousiasme caustique, en même temps qu’un malaise persistant : le futur, ici, se trouve disqualifié par la promesse d’une perfection technique vouée à l’échec. Autrement dit, la perfection n’est pas pour demain...

Un grand merci à  www.cinemovies.fr 
10.04.12
Bruno Matéï

                                               

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire