Photo empruntée sur Google, appartenant au site Cinemovies.fr
de Jaume Balaguero. 2011. Espagne. 1h42. Avec Luis Tosar, Marta Etura, Alberto San Juan, Iris Almeida, Petra Martinez, Carlos Lasarte, Pep Tosar, Margarita Roset, Oriol Genis, Amparo Fernandez.
Sortie salles France: 28 Décembre 2011. U.S: 23 Septembre 2011. Espagne: 14 Octobre 2011
FILMOGRAPHIE: Jaume Balaguero est un réalisateur et scénariste espagnol d'origine catalane, né le 2 Novembre 1968 à Lérida.
1999: La Secte sans Nom. 2002: Darkness. 2005: Fragile. 2006: A Louer (moyen métrage). 2007: REC (co-réalisé avec Paco Plaza). 2009: REC 2 (co-réalisé avec Paco Plaza). 2011: Malveillance.
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Après sa quadrilogie Rec, Jaume Balaguero revient en solo pour nous convier à un suspense hitchcockien dans la tradition respectueuse du genre. Ambiance angoissante sous-jacente, gestion minutieuse d'un suspense implacable, densité narrative et portrait incisif d'un tueur abordable sont agencés pour nous engendrer un thriller studieux. Un gardien d'immeuble dépité d'une existence morne comble son ennui en molestant ses locataires par rancoeur vindicative. Secrètement épris d'affection pour la jeune Clara, César décide de planifier une combine machiavélique pour parfaire son désir.
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Dans le huis-clos d'un immeuble serein, Malveillance nous illustre la solitude d'un gardien aigri incapable d'accéder au bonheur, faute de l'intransigeance d'une société déloyale. Pour apporter un sens à la miséricorde de son destin, il occupe son temps à perpétrer des actes frauduleux envers les citadins prospères qu'il côtoie aimablement. Et cela en dépit de l'arrogance d'une gamine effrontée, opérant sur lui le chantage d'une extorsion d'argent sous la menace de révéler au grand jour des infos compromettantes. Mais depuis quelques jours, César se focalise sur l'une de ses folichonnes locataires pour l'asservir durant ses nuits de sommeil. En effet, chaque soir, il s'insinue sous le lit de sa victime, attendant avec un flegme impassible qu'elle puisse s'endormir pour la droguer contre son gré grâce à une drogue anesthésiante. César semble donc délibéré à daigner détruire la vie de cette séduisante célibataire. Mais l'arrogance d'une fillette un peu trop curieuse et la nouvelle idylle de Clara entamée avec un amant circonspect vont compromettre ses ambitions.
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Dans une ambiance lourde et subtilement inquiétante, Jaume Balaguero nous concocte un oppressant suspense autour d'un personnage austère bâti sur son caractère particulièrement insidieux. L'habileté du scénario remarquablement élaboré émane de cette attitude couarde d'un tueur infortuné perpétrant des exactions délétères afin de se justifier un but existentiel. Un script efficient puisant sa force par cette confrontation inhabituelle entre la victime, persécutée dans son sommeil par un tortionnaire combinard. C'est ce sentiment d'impuissance pour le spectateur d'assister au calvaire récursif d'une victime immolée contre son gré qui exacerbe un suspense haletant en constante ascension. En prime, le réalisateur nous dépeint le portrait subversif d'un tueur contestataire. Un gardien d'immeuble dépressif mais lucide d'un monde terni par l'égocentrisme, l'affabulation et la cupidité. Pour interpréter ce personnage psychologiquement renfrogné, Luis Tosar se révèle parfait de fourberie mesquine dans la peau d'un tueur impassible. Il faut le voir se recueillir dans une chambre d'hôpital auprès de sa mère mourante pour lui débiter sans faillir ses confessions intimes liées à une rancoeur misogyne. Spoiler ! Profondément dépité d'une civilisation irréductible, sa déroute le mènera par ailleurs jusqu'au suicide rédempteur, avant de pouvoir se raviser in extremis grâce au retour précipité de Clara Fin du Spoiler. La force du personnage découle donc de ses états d'âme lamentés et de son affliction à ne pouvoir s'accepter soi même. On se surprend alors à éprouver une certaine compassion pour sa solitude meurtrie, cette défaite intrinsèque à n'avoir pu s'insérer dans une société égotiste..
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Son bonheur, c'est votre malheur
Mis en scène sans esbroufe car privilégiant un climat ombrageux dans la conduite narrative d'un script machiavélique, Malveillance est un thriller à suspense beaucoup plus finaud qu'il n'y parait. Pour s'en convaincre, il faudra attendre l'immoralité d'un épilogue audacieux pour comprendre les tenants et aboutissants d'un tueur miséricordieux acheminé vers une quête salvatrice du bonheur. La sobriété des comédiens, renforcée par le portrait cynique du criminel et les multiples rebondissements qui émaillent l'intrigue sont autant d'atouts solides pour tenir en haleine l'amateur de suspense cérébral.
30.04.12
Bruno Matéï
Et bien mon cher et talentueux bruno , cela se confirme chroniques après chroniques , nous avons les mêmes approches et sensibilités dans le cinéma de genre , et partageons les mêmes sensations...c'est assez surprenant , mais o combien rafraichissant au demeurant (avec les températures extérieures , pas de mal pourrais tu penser !). Pour ce malveillance nous y avons trouvé le même intérêt avec 2 façons de l'exprimer assez différente dans la forme , ton travail étant celui d'un orfèvre (plutôt de bucheron , en ce qui me concerne ! ). tu as gagné un fidèle parmi les fidèles ! tiens , il faudra faire une chronique de "Fido" ...Oui je sais , pas très finaud (le mot d'esprit) mais on se refait pas que ce tu , cher docteur és-critique .
RépondreSupprimerLol. Toujours un plaisir de te lire Peter, toi aussi tu as l'art du jeu de mots dans tes textes enjoués; on sent bien que tu écris avec fougue et sympathie ! Oui, je pense qu'au niveau de nos goûts cinéphiliques, on doit avoir pas mal de points communs ! En tous cas, on se comprends souvent et je te sens aussi "humain" que moi !
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