mardi 9 avril 2013

HIGHLANDER


                   
                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site backtothemovieposters.blogspot.com

de Russel Mulcahy. 1986. U.S.A/Angleterre. 1h55 (version européenne). Avec Christophe Lambert, Sean Connery, Roxanne Hart, Clancy Brown, Beatie Edney, Alan North, Jon Polito.

Sortie salles France: 26 Mars 1986. U.S: 7 mars 1986. Angleterre: 29 Août 1986.

FILMOGRAPHIE: Russel Mulcahy est un réalisateur australien, né le 23 Juin 1953 à Melbourne, dans l'état de Victoria. 1979: Derek and clive get the horn. 1984: Razorback. 1985: Arena. 1986: Highlander. 1991: Highlander 2. 1991: Ricochet. 1992: Blue Ice. 1993: l'Affaire Karen McCoy. 1994: The Shadow. 1996: Tireur en péril. 1998: La malédiction de la Momie. 1999: Resurrection. 2003: Swimming Upstream. 2007: Resident Evil: Extinction. 2008: Le Rois Scorpion 2. 2009: Fais leur vivre l'enfer, Malone !


Flop commercial aux States alors qu'en France il cumule pas moins de 4 141 203 entrées, Highlander aura tout de même engendré des suites mercantiles régressives (séries TV en sus !) comparées à l'oeuvre charnière de Russel Mulcahy. Avec le talent virtuose d'un jeune réalisateur novateur, cette grande fresque furibonde combine le genre fantastique puis l'action trépidante avec une singularité extravagante. Erigé sur la thématique de l'immortalité, Highlander nous illustre non sans lyrisme la destinée d'un guerrier écossais, Connor Mc Leod. Condamné à vivre éternellement, il doit cependant faire face à son plus terrible rival, le chevalier noir Kurgan. Dans leur tradition, seul le dernier immortel victorieux peut remporter le "prix" à la fin du combat. Seulement, la décapitation est le seul moyen d'annihiler l'adversaire. Traqués depuis des siècles, les deux hommes s'engagent dans une lutte sans merci en plein New-York contemporain. Dans un habile montage soucieux de créativité, Russel Mulcahy nous confronte à deux univers parallèles au sein de deux époques distinctes. L'Ecosse médiévale de 1536 et le New-York urbain de 1985. Grâce à cette transition narrative exploitant ses ruptures de ton par entremise du flash-back, le réalisateur alterne le souffle épique d'une fresque guerrière et l'action débridée d'une traque urbaine. Avec la spontanéité de deux comédiens habités par une verve exaltante (le jeune Christophe Lambert secondé du monstre sacré Sean Connery), Highlander nous relate leur incroyable odyssée avec un sens de bravoure et de loyauté digne des légendes séculaires.


Outre le ton décalé de certaines situations débridées (le gymkhana de Kurgan avec une septuagénaire dans les ruelles nocturnes, la seconde course automobile avec l'experte médicale ou encore sa rencontre blasphématoire avec Mc Leod en interne d'une église), Russel Mulcahy allie notamment le souffle romanesque d'une émotion prude pour la romance impartie entre Mc Leod et sa dulcinée. Sur ce dernier point, l'un des moments les plus bouleversants aborde avec acuité le thème douloureux de la perte de l'être cher quand un homme immortel témoigne de la vieillesse dégénérative de son épouse sclérosée. Cette dimension romantique que Christophe Lambert retransmet avec sensibilité doit beaucoup au caractère lyrique du film, en abordant notamment une réflexion existentielle sur le sens de la mortalité et le refus d'aimer (pour éviter de souffrir, Mc Leod doit s'engager à ne plus tomber amoureux). Sans compter l'ingérence de son mentor, Sean Connery, expert en apprentissage du maniement de l'épée (leurs séances d'entraînement exécutés sur les montagnes écossaises s'avèrent d'une puissance émotionnelle enivrante) et philosophe dans l'art d'exprimer la déontologie de la pérennité. Avec une belle efficacité et une originalité audacieuse (les combats physiques s'y mêlent au fracas des lames du katana, la puissance énergétique du "Quickening" qu'extériorise le vainqueur après chaque duel), Russel Mulcahy ne cesse d'alterner envolées lyriques, souffle épique et romantisme mélancolique.


De par son scénario singulier transcendant des profils belliqueux d'une fragile dimension humaine, Highlander s'érige en fresque ambitieuse où l'action échevelée redouble d'audaces formellesAu rythme d'une BO survitaminée imposée par Michael Kamen et le célèbre groupe Queen, le film culte de Mulcahy perdure les épreuves du temps sous l'impulsion capiteuse de son emprise émotionnelle, élégie occulte sur l'achèvement de la mortalité. 

09.04.13. 5èx
Bruno Matéï

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