vendredi 5 avril 2013

Les Guerriers de la Nuit / The Warriors. Director's Cut.

                                         Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Walter Hill. 1979. U.S.A. 1h34. Avec Michael Beck, James Remar, Dorsey Wright, Thomas G. Waites, Brian Tyler, David Harris, Tom McKitterick.

Sortie salles France: 27 Août 1980. Interdit durant quelques mois en France, puis interdit au - de 18 ans lors de sa sortie en salles, et très vite réévalué en interdiction aux moins de 13 ans.
Sortie U.S: 9 Février 1979. Interdit au moins de 17 ans.

FILMOGRAPHIEWalter Hill est un producteur, réalisateur et scénariste américain, né le 10 janvier 1942 à Long Beach, en Californie (États-Unis). 1975 : Le Bagarreur (Hard Times),1978 : Driver,1979 : Les Guerriers de la nuit, 1980 : Le Gang des frères James,1981 : Sans retour, 1982 : 48 heures, 1984 : Les Rues de feu,1985 : Comment claquer un million de dollars par jour,1986 : Crossroads, 1987 : Extrême préjudice, 1988 : Double Détente, 1989 : Les Contes de la crypte (1 épisode),1989 : Johnny belle gueule,1990 : 48 heures de plus,1992 : Les Pilleurs,1993 : Geronimo, 1995 : Wild Bill, 1996 : Dernier Recours,1997 : Perversions of science (série TV),2000 : Supernova, 2002 : Un seul deviendra invincible, 2002 : The Prophecy, 2004 : Deadwood (série TV).

 
"Dieux déchus du métro"
Film culte pour toute une génération, tandis qu’en France le comité de censure s’empressa d’en expurger dix minutes jugées trop violentes, Les Guerriers de la nuit demeure une flamboyante bande dessinée aux accents surréalistes. Alors que toutes les bandes de New York sont réunies pour entendre l’allocution de leur leader révolutionnaire, ce dernier est lâchement assassiné par l’un des siens. Accusé à tort du meurtre, le clan des Warriors devient la cible d’une traque inlassable par une populace marginale. Pour regagner leur quartier, ils devront faire preuve d’une vaillance inébranlable, affrontant sans relâche des gangs rivaux pour sauver leur peau, et laver leur honneur.

Film d’action incisif mené tambour battant au rythme de rixes urbaines, Les Guerriers de la nuit transcende l’épreuve de force d’une poignée de marginaux pugnaces, opposés à une rivalité de clans aux visages multiples. Leur course effrénée, entièrement filmée de nuit (à l’exception d’un épilogue solaire), est scandée par une bande-son pop-rock sélectionnée par une mystérieuse opératrice radiophonique. Walter Hill, avec une ambition singulière, convoque des idées insolites pour narrer, à la manière d’une BD futuriste (ponctuée de planches dessinées), une odyssée fantasmatique portée par l’apparat flamboyant des gangs de rue.

Ces délinquants cosmopolites se distinguent autant par leur diversité ethnique que par leur accoutrement extravagant : vestes criardes, visages peints, patins à roulettes... Armés de battes, chaînes, couteaux et barres de fer, ils pullulent dans un New York aphone, dispersés dans chaque recoin du métro, pour interdire aux Warriors l’accès à leur sanctuaire. Même les femmes d’un gang féministe s’en mêlent, usant de leur charme vénéneux pour mieux tromper. Ce mélange d’action violente, d’aventure et de romance désenchantée (l’idylle ambiguë entre Swan et Mercy) est habilement orchestré par un cinéaste novateur, bien décidé à dépoussiérer le film de bande — un peu à la manière transgressive d’un George Miller avec Mad Max, sorti la même année.

Les nombreuses rencontres impromptues qui jalonnent cette nuit infernale s’avèrent redoutablement efficaces, nourries par le dynamisme de bastons impeccablement chorégraphiées et l’aura surréaliste d’une ville-fantôme vidée de ses citadins — à l’exception de quelques figures spectrales, comme ces deux couples bourgeois affalés sur une banquette de métro.

 
"Les Héritiers de l’Olympe en jean et cuir"
Porté par la partition électrisante de Barry De Vorzon, Les Guerriers de la nuit s’impose comme une épopée belliqueuse d’un genre à part, moderne, décalée, peuplée de personnages d’une densité rare. Des guerriers désœuvrés, en marge d’un monde chaotique, mais animés d’un courage et d’une dignité dignes des dieux antiques — à l’image de son introduction animée à la manière d’un mythe. Ce Director’s Cut rarissime s’impose à mes yeux comme un chef-d’œuvre du survival initiatique, aussi probant que la version cinéma, d’autant plus fidèle à l’intention première de son auteur.

*Bruno
05.04.13. 6èx

1 commentaire:

  1. ultra culte pour une génération dont je fais parti..... Vu à très nombreuses reprises. Tout y est génial , la musique, les costumes, les dialogues, et l'action y est savamment dosée; Je suis vraiment fan de ce putain de film et ai eu la chance de voir quelque lieux de tournages. Une œuvre comme on en fera malheureusement plus. Un de mes films favoris

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