de Wes Craven. 1977. U.S.A. 1h29. Avec Susan Lanier, Robert Houston, Martin Speer, Dee Wallace Stone, Russ Grieve, John Steadman, James Whitworth, Virginia Vincent, Lance Gordon, Michael Berryman.
Sortie salles France: 20 Juin 1979. U.S: 22 Juillet 1977
FILMOGRAPHIE: Wesley Earl "Wes" Craven est un réalisateur, scénariste, producteur, acteur et monteur né le 2 Aout 1939 à Cleveland dans l'Ohio. 1972: La Dernière maison sur la gauche, 1977: La Colline a des yeux, 1978: The Evolution of Snuff (documentaire), 1981: La Ferme de la Terreur, 1982: La Créature du marais, 1984: Les Griffes de la nuit, 1985: La Colline a des yeux 2, 1986: l'Amie mortelle, 1988: l'Emprise des Ténèbres, 1989: Schocker, 1991: Le Sous-sol de la peur, 1994: Freddy sort de la nuit, 1995: Un Vampire à brooklyn, 1996: Scream, 1997: Scream 2, 1999: la Musique de mon coeur, 2000: Scream 3, 2005: Cursed, 2005: Red eye, 2006: Paris, je t'aime (segment), 2010: My soul to take, 2011: Scream 4.
Grâce à un concept aussi débridé qu’original — planquée derrière ses collines, une famille de rednecks sauvages attaque les voyageurs pour les bouffer — La Colline a des Yeux provoque une stupeur inédite. La trogne patibulaire des cannibales, leur défroque de peaux de bêtes, évoquent un retour brutal à l’époque de Néandertal. Et les paysages rocailleux, brûlés de soleil, renforcent ce sentiment de dépaysement insolite qu’on observe avec une fascinante anxiété. Là-dessus, Craven excelle à instiller dans sa première partie une atmosphère crépusculaire, presque suffocante, lorsque les vacanciers, désorientés, errent autour de leur caravane après la disparition du père, trop longtemps absent.
Passée cette mise en place d’une angoisse sourde, Craven fait exploser une violence insoutenable : deux des cannibales parviennent à s’introduire dans la caravane, et ce qui suit relève d’un carnage d’un réalisme sec, frontal, glaçant. La brutalité saisit à la gorge. Les corps tombent. L’horreur devient insupportable, tant la sauvagerie s’abat sur ces victimes avec une cruauté implacable. Le spectateur, cloué, subit cette déferlante de haine et d’inhumanité. La femme paie le prix fort. Un bébé frôle la mort. La tension atteint son paroxysme, et elle n’a rien perdu de sa puissance, même aujourd’hui.
La dernière partie — la plus incisive, la plus nerveuse — s’engage alors dans la voie du revenge. Dans un élan de survie, les derniers rescapés retournent la violence contre leurs tortionnaires. Ils improvisent, piègent, tuent. Comme dans La Dernière Maison sur la Gauche, Craven interroge la frontière entre justice et barbarie. Il ausculte ce point de bascule où l’homme civilisé, brisé par l’injustice, devient à son tour un monstre, mû par une pulsion primitive plus haineuse encore que celle de ses agresseurs. Le montage nerveux, les altercations haletantes, la rage brute des corps au combat : tout nous implique. On serre les dents avec eux, on s’enfonce dans cette rancune malsaine qui gomme les différences entre l’homme et l’animal.
La Chronique de la Colline a des Yeux (2006): http://brunomatei.blogspot.fr/20…/…/la-colline-des-yeux.html
Jean-Paul Grousset, Le Candard Enchaîné, 27 Juillet 1979
"C'est horrible et totalement abject." Jean Wagner, Télérama, 04 Juillet 1979
"Lorsque le réalisateur n'a d'autre préoccupations que de mettre en images un spectacle de violence complaisant flattant les plus bas instincts de racisme et d'intolérance, on n'obtient des films comme (...) l'odieux La Colline a des Yeux. (...) Par son efficacité et par son sens de l'effet immédiat, La Colline a des Yeux est, ni plus ni moins, une incitation au crime."
Gilles Gressard, Mad Movies, Juin 1980.
"La Colline a des yeux est le film le plus écoeurant et le plus estomaquant que j'ai vu de toute ma vie."
Sam Raimi.
La réception de la Colline a des yeux en France n'a rien de glorieux. Il sort discrètement durant le mois de Juillet 1979. Sans vraie promotion, le film est descendu en flèche par la majorité des critiques. Moins offensés qu'affligés, ils témoignent de leur consternation devant cette "chose" qu'ils ne comprennent pas. Seul, l'ECRAN FANTASTIQUE se fend, sur le tard, d'une critique élogieuse.
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