mardi 10 septembre 2013

Mad-Max: Au delà du Dome du Tonnerre / Mad Max: Beyond Thunderdome

Photo empruntée sur Google, appartenant au site lluviadeestrellasenlaloberia.blogspot.com

de Georges Miller et George Ogilvie. 1985. Australie/U.S.A. 1h47. Avec Mel Gibson, Tina Turner, Bruce Spence, Adam Cockburn, Frank Thring, Angelo Rossitto, Paul Larsson.

Sortie salles France: 25 Septembre 1985. U.S: 10 Juillet 1985

FILMOGRAPHIE: Georges Miller est un réalisateur, scénariste et producteur australien, né le 3 Mars 1945 à Chinchilla (Queensland). 1979: Mad-Max. 1981: Mad-Max 2. 1983: La 4è Dimension (dernier segment). 1985: Mad-Max : Au-delà du dôme du Tonnerre. 1987: Les Sorcières d'Eastwick. 1992: Lorenzo. 1997: 40 000 ans de rêve (documentaire). 1998: Babe 2. 2006: Happy Feet. 2011: Happy Feet 2. 2014: Mad Max 4; Fury Road. 

Avant-propos (du 24/05/23) : En espérant que, depuis la regrettable disparition de Tina Turner, ce magnifique opus humaniste soit enfin reconsidéré à sa juste valeur — avec une touche aujourd’hui autrement élégiaque.

Quatre ans après le phénomène planétaire Mad Max 2, George Miller rempile pour un troisième opus influencé par la notion humaniste de son héros déchu. Alors que des millions de fans espéraient un avatar aussi homérique que son modèle barbare, la déception fut rude pour une majorité d’aficionados. Or, avec lucidité — et le refus de remaker l’élite d’un western post-apo truffé de cascades ébouriffantes — Miller prend le risque de déconcerter son public avec ce troisième volet, autrement docile, assagi et optimiste que ses aînés. En jouant la carte du lyrisme et du dépaysement, Mad Max 3 nous dévoile cette fois un guerrier de la route apaisé, idéalisé par la candeur d’une escouade de sauvageons en quête d’apprentissage.

Pitch : Dans la cité de Trocpolis, où son véhicule vient d’être dérobé, Max est contraint de combattre vaillamment un adversaire colossal pour récupérer son bien et prendre le contrôle du monde souterrain. Épargnant in extremis son rival, il est condamné par leur leader au Goulag, vaste désert aride dénué de toute présence humaine. Ou presque. Car une tribu d’enfants pacifistes, gouvernée par la matriarche Savanah, va lui porter secours, persuadée que cet inconnu est le messie d’une ancienne prophétie : le Capitaine Walker. Une opportunité inespérée leur permettant d’envisager la réparation de leur Boeing accidenté et l’espoir d’amorcer un périple vers la contrée inexplorée d’une terre promise.

Œuvre maudite (euphémisme), tant elle fut dépréciée et conspuée par des puristes littéralement intransigeants, Mad Max 3 s’offre pourtant la subtilité de ne pas bêtement reproduire l’anthologie des cascades homériques sublimée dans les opus précédents. Influencé ici par le péplum (toute la première partie, trépidante, confinée autour du Dôme) et par le lyrisme exaltant de Lawrence d’Arabie (la traversée du désert de Max et sa confrérie), George Miller ne manque pas d’ambition pour nous transposer une flamboyante aventure humaine.

Un spectacle chargé de souffle romanesque, porté par un onirisme limpide et une quête initiatique de l’apprentissage. Sous l’égide d’une tribu d’enfants utopistes, Max réapprend à vivre, à renouer avec la cohésion fraternelle, en tentant d’exaucer une prophétie fantaisiste. Croire au rêve, croire en son destin : « Croyez en vos rêves et ils se réaliseront peut-être. Croyez en vous, et ils se réaliseront sûrement », disait Martin Luther King. Voilà, à mon sens, le message d’espoir qu’on peut déceler dans cette solidarité entre Max et sa troupe de bambins innocents, unis dans leur volonté de renouer avec civilisation et savoir.

Fort de ses décors éclectiques — aussi insolites (la cité de Trocpolis) qu’idylliques (l’oasis des enfants perdus) — Mad Max 3 renouvelle une fois encore sa scénographie post-apo, avec une ampleur singulière. Soin esthétique d’une photo ocre pour transcender l’urbanisation primitive en mutation, pureté opaline d’un désert clairsemé : George Miller nous fait partager, avec exaltation, un conte post-apo chargé d’optimisme, cristallisant l’horizon d’un avenir meilleur. Sans renier pour autant les fans d’action vrombissante, il renouvelle sa virtuosité technique et son imagination fertile — dans une première partie spectaculaire (toute l’action intense centrée à l’intérieur du Dôme, dont la conception s’avère d’un réalisme scrupuleux), et un point d’orgue frénétique qui renoue clairement avec l’esprit guerrier de Mad Max 2. À ce titre, la dernière course-poursuite, menée entre bolides erratiques et locomotive archaïque, culmine en une échappée aérienne à nous clouer au fauteuil.


A Tina...
Parmi l’apparition surprise de la chanteuse Tina Turner — surprenante de charisme animal, portée par le naturel d’un instinct belliqueux — et celle d’une tribu d’enfants dociles à l’aura presque féerique, Mad Max 3 réfute les conventions et la redite pour proposer un spectacle flamboyant, transi de lyrisme, de chaleur humaine et de poésie prude, tout en divertissant en bonne et due forme.

Scandé de l’inoubliable tube We Don’t Need Another Hero, ce troisième opus s’érige en magnifique odyssée humaine, dans la quête initiatique d’une terre nouvelle et la présence d’un héros quasi mystique. Un spectacle épique, d’une beauté immaculée, qu’il serait temps de réhabiliter — d’autant qu’il ne cherche jamais à se prendre au sérieux (l’humour malicieux étant omniprésent), tout en préservant, avec une grande sensibilité, une ambiance de quiétude, portée par une génération sacrifiée en voie de renaissance.

*Bruno
10.09.13. 4èx

Récompense: NAACP Image Award 1986: Meilleure Actrice pour Tina Turner.

La critique de Mad-Max 2http://brunomatei.blogspot.fr/…/mad-max-2-mad-max-2-road-wa…

Dédicace à Jean-Marc Micciche

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