Photo empruntée sur Google, appartenant au site lluviadeestrellasenlaloberia.blogspot.com
de Georges Miller et George Ogilvie. 1985. Australie/U.S.A. 1h47. Avec Mel Gibson, Tina Turner, Bruce Spence, Adam Cockburn, Frank Thring, Angelo Rossitto, Paul Larsson.
Sortie salles France: 25 Septembre 1985. U.S: 10 Juillet 1985
FILMOGRAPHIE: Georges Miller est un réalisateur, scénariste et producteur australien, né le 3 Mars 1945 à Chinchilla (Queensland). 1979: Mad-Max. 1981: Mad-Max 2. 1983: La 4è Dimension (dernier segment). 1985: Mad-Max : Au-delà du dôme du Tonnerre. 1987: Les Sorcières d'Eastwick. 1992: Lorenzo. 1997: 40 000 ans de rêve (documentaire). 1998: Babe 2. 2006: Happy Feet. 2011: Happy Feet 2. 2014: Mad Max 4; Fury Road.
Avant-propos (du 24/05/23): En espérant que depuis la regrettable disparition de Tina Turner, ce magnifique opus "humaniste" sera reconsidéré à sa juste valeur (avec une touche aujourd'hui autrement élégiaque).
Quatre ans après le phénomène planétaire Mad-Max 2, Georges Miller rempile à nouveau pour un troisième opus influencé par la notion humaniste de son héros déchu. Alors que des millions de fans espéraient un avatar aussi homérique que son modèle barbare, la déception fut rude auprès d'une majorité d'aficionados. Or, avec lucidité et refus de remaker l'élite d'un western post-apo truffé de cascades ébouriffantes, Georges Miller adopte le risque de déconcerter son public avec ce troisième volet autrement docile, assagi et optimiste que ces aînés. Ainsi, en jouant la carte du lyrisme et du dépaysement assuré, Mad-Max 3 nous illustre cette fois-ci un guerrier de la route assagi car idéalisé par la candeur d'une escouade de sauvageons en quête d'apprentissage.
Pitch: Dans la cité de Trocpolis où son véhicule vient d'être dérobé, Max est contraint de combattre vaillamment un adversaire colossal pour récupérer son bien et prendre le contrôle du monde souterrain. Epargnant in extremis son rival, Max est condamné par leur leader au Goulag dans un désert aride dénué de présence humaine. Ou presque. Car une tribu d'enfants pacifistes gouvernée par la matriarche Savanah vont lui porter secours, persuadés que cet inconnu est le messie d'une ancienne prophétie, le Capitaine Walker. Une opportunité fructueuse leur permettant ainsi de réparer leur Boeing accidenté et l'espoir d'amorcer un périple vers la contrée inexplorée d'une terre promise.
Oeuvre maudite (euphémisme), car si dépréciée et conspuée par nos puristes (littéralement) intransigeants, Mad-Max 3 s'offre pourtant la subtilité de ne pas bêtement reproduire l'anthologie des cascades homériques sublimée dans les opus antérieurs. Si bien qu'influencé cette fois-ci par le peplum (toute la première partie trépidante confinée autour du Dôme) et le lyrisme exaltant de Lauwrence d'Arabie (la traversée épique du désert de Max et sa confrérie), Georges Miller ne manque pas d'ambition pour nous transposer une flamboyante aventure humaine. Un spectacle chargé de souffle romanesque de par son onirisme limpide et sa quête initiatique de l'apprentissage. Car sous l'égide d'une tribu d'enfants utopistes, Max pourra ainsi réapprendre à vivre et renouer avec la cohésion fraternelle en tentant d'exaucer une prophétie fantaisiste. Croire au rêve et en son destin ("croyez en vos rêves et ils se réaliseront peut-être. Croyez en vous et ils se réaliseront surement", dixit Martin Luther King). Voilà à mon sens personnel le message d'espoir que l'on peut suggérer à travers la solidarité de Max et sa troupe de bambins innocents dans leur unification à daigner renouer avec la civilisation et la connaissance de la culture. Fort de ces décors éclectiques aussi insolites (la cité de Trocpolis) qu'idylliques (l'oasis des enfants perdus), Mad-Max 3 renouvelle donc une troisième fois sa scénographie post-apo avec une ampleur somme toute aussi singulière. Soin esthétique d'une photo ocre transcendant une urbanisation primitive en mutation ou la pureté opaline d'un désert clairsemé, Georges Miller nous fait partager avec exaltation un conte post-apo chargé d'optimisme afin d'y cristalliser un avenir meilleur. Or, sans déconsidérer ses fans purs et durs d'action vrombissante, le réalisateur renouvelle toutefois sa virtuosité technique et son imagination fertile dans une première partie spectaculaire (toute l'action intense centrée à l'intérieur du dôme auquel sa conception technique s'avère scrupuleuse de réalisme !) et un point d'orgue frénétique renouant avec l'esprit guerrier de Mad-Max 2. A ce titre, la dernière course-poursuite élancée entre des bolides erratiques et une locomotive archaïque culmine son itinéraire vers l'issue inespérée d'une échappée aérienne à nous clouer au fauteuil.
A Tina...
Parmi l'apparition surprise de la chanteuse Tina turner (surprenante de charisme animal par le naturel de son instinct belliqueux) et d'une tribu d'enfants dociles à l'aura limite féérique, Mad-Max 3 réfute les conventions et la redite pour tenter de proposer au public un spectacle flamboyant transi de lyrisme, de chaleur humaine, de poésie prude tout en divertissant en bonne et due forme. Scandé de l'inoubliable tube, "We don't need another hero", ce troisième opus s'érige donc en magnifique odyssée humaine pour la quête initiatique d'une terre nouvelle en la présence d'un héros quasi mystique. Un spectacle épique d'une beauté immaculée qu'il serait temps de réhabiliter à sa juste valeur, d'autant plus qu'il ne prend jamais parti de se prendre au sérieux (l'humour malicieux s'avérant omniprésent) tout en préservant avec beaucoup de sensibilité une ambiance de quiétude prédominante par l'entremise d'une génération sacrifiée en voie de renaissance.
*Bruno
10.09.13. 4èx
La critique de Mad-Max 2: http://brunomatei.blogspot.fr/…/mad-max-2-mad-max-2-road-wa…
Dédicace à Jean-Marc Micciche
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