de Joe d'Amato / Peter Newton. 1981. 1h32. Italie. Avec George Eastman, Annie Belle, Charles Borromel, Katya Berger, Kasimir Berger, Hanja Kochansky, Ian Danby, Ted Rusoff, Edmund Purdom, Carolyn De Fonseca, Cindy Leadbetter, Lucia Ramirez, Mark Shannon, Michele Soavi, Martin Sorrentino, Goffredo Unge.
Sortie salles France:
6 Juillet 1983. Italie:
Octobre 1981
FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Joe d'Amato (né Aristide Massaccesi le 15 décembre 1936 à Rome, mort le 23 janvier 1999) est un réalisateur et scénariste italien. 1977 : Emanuelle in America, 1977 : Viol sous les tropiques, 1979: Buio Omega (Blue Holocaust), 1980: Anthropophagous, La Nuit Erotique des morts-vivants, Porno Holocaust, 1981: Horrible, 1982: 2020, Texas Gladiator, Caligula, la véritable histoire, Ator l'invincible, 1983: Le Gladiateur du futur.
"Horrible : L’Anthropophage ressuscité".
Un an après le succès sanglant d'Anthropophagous, Joe D’Amato rempile avec un psycho-killer, bien décidé à pousser l’hémoglobine plus loin encore. Recrutant de nouveau Georges Eastman, Horrible pourrait presque passer pour une suite dégénérée : le tueur ressemble à s’y méprendre au cannibale famélique d’alors. À la différence près qu’ici, nul appétit de chair humaine, mais une pure frénésie homicide, doublée d’un pouvoir de régénération dont on se demande encore par quel miracle il se relève, éventré, après avoir escaladé la grille d’un portail, pourchassé par un prêtre. Sa nationalité grecque et son exil précipité laissent d’ailleurs planer le doute : serait-ce bien notre anthropophage ?
Doté d’un pitch aussi grotesque qu’improbable, Joe D’Amato se moque de la cohérence, préférant exhiber la dérive sanguinaire d’un fou échappé d’un hôpital. Après avoir occis infirmière, homme d’entretien et motocycliste, le monstre gagne la campagne et jette son dévolu sur une maison isolée, proie idéale : un enfant, une nourrice, une tétraplégique y sont livrés à lui, à huis clos.

Titre racoleur à souhait, Horrible embrasse sans scrupule son horreur pornographique : le scénario n’est qu’un prétexte pour égrener des meurtres gratinés, à la lisière du sadisme complaisant. Comme cette inoubliable séquence où une jeune femme, piégée dans sa cuisine, finit la tête dans le four — supplice d’asphyxie interminable, combustion en prime. D’autres réjouissances macabres s’égrènent : crâne fendu à la scie circulaire, tympan perforé à la perceuse, gros plans cradingues garantis.
Les comédiens, figés dans une apathie lunaire, n’en sont pas moins attachants par leur naïveté candide — mention spéciale au marmot insupportable de six ans, qui cabotine ses crises et ses larmes, terrorisé par « l’ogre ». Plus omniprésent encore, Georges Eastman cabale à nouveau en tueur ahuri, conférant à son regard lambda une étrangeté presque solennelle. L’atmosphère fétide qui faisait la sève d’Anthropophagous se dissipe ici au profit d’une angoisse latente, qui explose dans un dernier acte haletant : un jeu de cache-cache malsain entre l’enfant, la nourrice, la tétraplégique et le monstre, ponctué de sursauts et d’hémoglobine, dans un esprit de dégénérescence hystérique.

"D’Amato déchaîne la boucherie".
Mieux rythmé qu’Anthropophagous, mais plus absurde encore dans sa narration tirée par les cheveux (comme le laisse entendre son titre US !), Horrible privilégie l’horreur sanguinolente et l’action suffocante, culminant dans le huis clos domestique. Au-delà de ses défauts criants, de ses incohérences et de ses maladresses de série Z, il charme par son jusqu’au-boutisme, ses effets gore artisanaux et son score de Carlo Maria Cordio, tantôt lugubre, tantôt mélancolique, jusqu'à l'envoûtement.
À redécouvrir, sans distance, pour le plaisir d’un Z viscéral jusqu’à la moelle.
*Bruno
27.04.21
15.07.14
06.03.11
5èx
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