de Stuart Gordon. 2005. US.A. 1h22. Avec William H. Macy, Frances Bay, Rebecca Pidgeon, Joe Mantegna, Denise Richards, Bai Ling.
Sortie salles U.S: 14 Juillet 2006. France, uniquement en Vod: 1er Juin 2006
FILMOGRAPHIE: Stuart Gordon est un acteur, producteur, réalisateur et scénariste américain, né le 11 Août 1947 à Chicago, dans l'Illinois.
1979: Bleacher Bums (Téléfilm), 1985: Ré-animator, 1986: From Beyond, 1987: Dolls, 1988: Kid Safe: the vidéo, 1990: Le Puits et le pendule, La Fille des Ténèbres (téléfilm), Robot Jox, 1993: Fortress, 1995: Castle Freak, 1996: Space Truckers, 1998: The Wonderful Ice Cream Suit, 2001: Dagon, 2003: King of the Ants, 2005: Edmond, Master of Horrors (2 épisodes), 2007: Stuck, 2008: Fear Itself (1 épisode)
Le pitch :
Lassé de son existence bourgeoise sans histoire, Edmond plaque soudainement sa femme pour s’aventurer dans les bas quartiers, en quête d’une aventure lubrique. Constamment raillé, méprisé par une gent féminine cupide, il finit par extérioriser sa colère après avoir été agressé par un macro. Gagné par la fierté d’avoir tenu tête à son agresseur, il poursuit ses errances, convaincu d’être désormais un homme neuf, révélé à lui-même. Mais cet individu égoïste, raciste, homophobe, pingre et légèrement misogyne, sombre peu à peu dans une folie meurtrière.
Film choc d’une violence extrême - physique autant que psychologique - Edmond (interdit aux moins de 16 ans pour deux séquences particulièrement éprouvantes) dépeint avec une lucidité tranchante le portrait d’un sociopathe en perdition morale. Si Stuart Gordon a délaissé l’horreur depuis Dagon, il n’a rien perdu de son brio : il façonne ici un film noir d’une rare puissance psychologique, dont le constat sociétal nourrit une réflexion existentielle sur notre propre réussite - ou échec - à s’insérer dans un monde où règne l’élitisme.
Descente aux enfers introspective au cœur du psyché névrosé d’un cadre supérieur désabusé par la société de consommation et l’esprit d’individualisme, Edmond s’impose comme un croisement vitriolé entre Chute Libre, Taxi Driver, After Hours. Gordon filme les errances nocturnes, la déchéance criminelle et l’embrigadement d’Edmond avec un réalisme âpre, teinté d’une dérision caustique - notamment dans la dernière partie, derrière les barreaux, où le protagoniste doit s’adapter à sa nouvelle condition, épaulé par un détenu gay afro-américain.
Porté par un William H. Macy terrifiant, habité par la frustration sexuelle et les pulsions fielleuses de son personnage, Edmond devient un tourbillon d’intensité dramatique où perce le désespoir existentiel. Sa conclusion métaphysique, suspendue entre rédemption et damnation, laisse flotter une interrogation religieuse et un goût amer pour cette nouvelle condition introvertie.
"Toute société a les crimes qu'elle mérite."
D’une noirceur absolue et d’un réalisme glaçant, le film interroge la responsabilité morale de nos sociétés matérialistes, qui déshumanisent les individus jusqu’à briser les plus fragiles, parfois poussés à la révolte psychotique. Difficile, dès lors, de sortir indemne de ce constat d’échec identitaire. Sacrée péloche maladive !
Focus sur la séquence la + marquante: Les rapports de force psychologiques ultra stressants entre Edmond et la serveuse, dans cette chambre d’hôtel où la tension devient insoutenable.
— le cinéphile du cœur noir
04.10.25. 3èx. VF
Focus sur la séquence la + marquante: Les rapports de force psychologiques ultra stressants entre Edmond et la serveuse, dans cette chambre d’hôtel où la tension devient insoutenable.
— le cinéphile du cœur noir
04.10.25. 3èx. VF
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