Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com
de Gregory M. Wilson. 2007. U.S.A. 1h35. Avec William Atherton, Blythe Auffarth, Madeline Taylor, Blanche Baker, Kevin Chamberlin.
Sortie Dvd France: 4 Décembre 2007. Salles U.S: 3 Octobre 2007.
FILMOGRAPHIE: Gregory M. Wilson est un réalisateur, scénariste, acteur et producteur américain. 2012: Ghoul (TV Movie). 2007 The Girl Next Door. 2001 Home Invaders.
Les Enfants du Mal
D'après le roman éponyme de Jack Ketchum, The Girl next door s'est taillé au fil des années et d'un bouche à oreille (surtout dans l'hexagone où il fut notamment proscrit de nos salles !) une réputation de film d'horreur insoutenable dans son lot de tortures et sévices sexuels infligés sur une victime adolescente. Basé sur l'histoire vraie du meurtre de Sylvia Likens perpétré au cours des années 60, The Girl next door demeure un uppercut émotionnel si bien qu'il est impossible d'en sortir indemne. Sorte de Stand by me au vitriol par son ambiance nostalgique faussement sereine, anti-tortur'porn par excellence, Gregory M. Wilson n'a pas ici pour ambition de divertir et de surenchérir une violence sardonique ou cartoonesque (ce que la saga Saw s'est rapidement tolérée au fil de ces opus mercantiles) mais au contraire de provoquer malaise et dégoût lorsqu'une mégère psychotique parvient à endoctriner chez son entourage infantile l'enseignement du châtiment punitif auprès de sa jeune nièce un peu trop arrogante. Cette dernière embrigadée et attachée dans une cave devenant le souffre-douleur de leurs exactions putassières, et ce jusqu'à ce que mort s'ensuive. D'ailleurs, l'affaire authentique fut autrefois nommée dans les journaux comme "pire crime perpétré contre une personne dans l'histoire de l'Indiana".
Si The Girl next door parvient autant à éprouver et déranger de manière aussi viscérale que cérébrale, il le doit à son réalisme cru jamais complaisant (le réal privilégiant la suggestion en se focalisant surtout sur les hurlements et gémissements insupportables que la victime endure) et aux profils éhontés des agresseurs infantiles impliqués dans une connivence depuis l'influence d'une matriarche leur prodiguant la haine contre la gente féminine. Traitant frontalement de l'instinct pervers enfoui dès notre plus jeune âge et d'une pédagogie maternelle fondée sur le machisme et la misogynie, The Girl next door provoque l'affliction face à notre témoignage démuni de spectateur voyeur contraint d'observer les pires humiliations et souffrances corporelles exercées (la plupart du temps) par des mioches fascinés par la souffrance. D'où notre sentiment extrême de malaise diffus face à leur complicité phallocrate inscrite dans un jeu de débauche et de soumission. Bouleversant jusqu'aux larmes quant à la fragilité de la victime épuisée par la douleur et terriblement étouffant par son climat irrespirable, The Girl next door renvoie à notre image spectrale tapie dans l'ombre. Dans le sens où un monstre enfoui en chacun de nous peut s'y extraire à l'occasion d'une dynamique de groupe prête à expérimenter l'interdit en laissant libre court à leurs pulsions immorales.
Un électro-choc hautement éprouvant jusqu'aux larmes de la délivrance
En dépit de son aspect télé-film, The Girl next door constitue une épreuve de force morale d'une intensité horrifico-dramatique à la limite du supportable quant aux séquences les plus scabreuses (à l'instar du frère cadet suppliant sa mère de lui laisser violer sa propre soeur !). Le chemin de croix d'une ado martyr sacrifiée par sa communauté à la fois familiale et amicale quand bien même la perte de l'innocence les mènera jusqu'au bout des ténèbres. Un film monstre au sens étymologique laissant derrière nous de profondes cicatrices morales après visionnage.
Pour public averti.
P.S: A découvrir impérativement en VOSTFR, l'impact n'en sera que beaucoup plus rigoureux !
Bruno Dussart.
2èx
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire