jeudi 13 avril 2017

Le Grand Inquisiteur / Witchfinder General

                                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site orologi.forumfree.it

de Michael Reeves. 1968. Angleterre. 1h26. Avec Vincent Price, Ian Ogilvy, Hilary Dwyer, Rupert Davies, Robert Russell.

Sortie salles France: 10 Septembre 1969. U.S: 14 Août 1968

FILMOGRAPHIE: Michael Reeves est un réalisateur, producteur et scénariste anglais né le 17 Octobre à Sutton, Surrey, décédé le 11 février 1969 à Londres. 1968: Le grand inquisiteur. 1967: La créature invisible. 1966: The She Beast. 1964: Le château des morts vivants (non crédité).

 
"Le Grand Inquisiteur : l’horreur au nom de Dieu".
Grand classique de l’horreur britannique né en 1968, Le Grand Inquisiteur frappe par sa violence brute, dénonçant les méthodes sadiennes de chasseurs de sorcières bien décidés à extirper le mal d’innocentes victimes dévotes. En 1665, l’inquisiteur Matthew Hopkins et son adjoint sillonnent les campagnes anglaises, profitant du chaos de la guerre civile pour assouvir leur soif de pouvoir : aujourd’hui, leur courroux s’abat sur un prêtre et sa nièce, soupçonnés par les villageois de pactiser avec le diable. De son côté, Richard Marshall, bientôt chargé de renverser le roi, apprend que sa fiancée — la nièce du prêtre — est tombée entre les griffes du Grand Inquisiteur. Il se lance à sa recherche et découvre, horrifié, l’enfer des châtiments religieux.


Œuvre coup de poing, d’une cruauté insoutenable dans sa violence frontale, Le Grand Inquisiteur puise son intensité dans un réalisme cru et sans concession, exposant la perversité de tortionnaires qui brandissent Dieu comme alibi. Superstition, fanatisme religieux et abus de pouvoir s’entrelacent sous l’autorité véreuse d’un notable ecclésiastique que Vincent Price incarne avec un cynisme rance. Michael Reeves veut provoquer le malaise pour mieux pointer la barbarie d’une inquisition aussi insidieuse que fielleuse. À travers une vengeance tour à tour haletante et foudroyante, il brosse le portrait d’un soldat anglais gagné par une justice expéditive et criminelle — miroir tragique de ceux qu’il pourchasse sans répit, jusqu’à perdre son âme en cédant à ses propres pulsions bestiales. Préfigurant Massacre à la tronçonneuse avec six ans d’avance — son zoom final sur le visage convulsif de la survivante, figée dans la démence, répond au carnage hors champ d’une hache vengeresse — Le Grand Inquisiteur laisse KO, par la force de son constat : une horreur sociale, implacable, dont nul ne sort indemne.

 
"Barbarie sacrée : Le Grand Inquisiteur". 
Porté par la superbe partition mélancolique de Paul Ferris et une distribution irréprochable, dominée par un Vincent Price aussi impassible que gangrené, Le Grand Inquisiteur brandit son intensité dramatique à travers un réalisme cru étonnamment audacieux pour l’époque (1968), sous couvert d’un thème religieux où la torture de l’innocence faisait loi. À redécouvrir d’urgence, car ce chef-d’œuvre infiniment malsain demeure inégalé dans sa reconstitution implacable, plus vraie que nature.

Eric Binford.
3èx 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire