"Diabolik" de Mario Bava. 1968. Italie/France. 1h40. Avec John Phillip Law, Marisa Mell, Michel Piccoli, Adolfo Celi, Claudio Gora, Mario Donen, Terry-Thomas.
Sortie salles France: 12 Avril 1968. Italie: 24 Janvier 1968
FILMOGRAPHIE: Mario Bava est un réalisateur, directeur de la photographie et scénariste italien, né le 31 juillet 1914 à Sanremo, et décédé d'un infarctus du myocarde le 27 avril 1980 à Rome (Italie). Il est considéré comme le maître du cinéma fantastique italien et le créateur du genre dit giallo. 1946 : L'orecchio, 1947 : Santa notte, 1947 : Legenda sinfonica, 1947 : Anfiteatro Flavio, 1949 : Variazioni sinfoniche, 1954 : Ulysse (non crédité),1956 : Les Vampires (non crédité),1959 : Caltiki, le monstre immortel (non crédité),1959 : La Bataille de Marathon (non crédité),1960 : Le Masque du démon,1961 : Le Dernier des Vikings (non crédité),1961 : Les Mille et Une Nuits,1961 : Hercule contre les vampires,1961 : La Ruée des Vikings, 1963 : La Fille qui en savait trop,1963 : Les Trois Visages de la peur, 1963 : Le Corps et le Fouet, 1964 : Six femmes pour l'assassin, 1964 : La strada per Fort Alamo, 1965 : La Planète des vampires, 1966 : Les Dollars du Nebraska (non cédité), 1966 : Duel au couteau,1966 : Opération peur 1966 : L'Espion qui venait du surgelé, 1968 : Danger : Diabolik ! , 1970 : L'Île de l'épouvante ,1970 : Une hache pour la lune de miel ,1970 : Roy Colt e Winchester Jack, 1971 : La Baie sanglante, 1972 : Baron vampire , 1972 : Quante volte... quella notte, 1973 : La Maison de l'exorcisme, 1974 : Les Chiens enragés,1977 : Les Démons de la nuit (Schock),1979 : La Venere di Ille (TV).
Film culte trop méconnu, faute d’une diffusion télévisuelle à la hauteur, Danger Diabolik révèle discrètement derrière la caméra un des maîtres du cinéma de genre italien, Mario Bava. Mixture parodique de James Bond et Fantômas, nourrie par l’influence des fumetti (bandes dessinées italiennes), ce film aligne sans faiblir péripéties rocambolesques et revirements badins, portés par un couple glamour, mutuellement transi d’extase. Le récit insuffle une charge érotique résolument capiteuse, quand leurs étreintes charnelles se mêlent aux mélodies fantasmiques, aux voix féminines langoureuses, d’Ennio Morricone.
Aux côtés de sa tendre compagne, Diabolik multiplie les maraudes extravagantes, raillant la police, surtout l’inspecteur Ginko, avide de l’appréhender mais toujours battu par ses diaboliques stratagèmes. Pendant ce temps, un ponte du cartel, complice de Ginko, négocie sa capture en prenant en otage la dulcinée de Diabolik. Mais c’est sans compter sur l’esprit affûté du bandit aux yeux bleus, prêt à extirper sa princesse des griffes de Valmont.
Cocktail fantaisiste d’action et d’aventure débridée, sous la houlette du criminel le plus insolent de la planète (si j’ose dire !), Danger: Diabolik ! se savoure comme un pastiche jubilatoire. John Phillip Law, étrangement séducteur, s’en donne à cœur joie, arborant son costume de cuir noir, ridiculisant ses rivaux avec une subversion démoniaque. Il n’hésite pas non plus à éliminer quelques “gentils”, démarche politiquement incorrecte et audacieuse pour son époque.
Malgré l’exubérance déjantée, Bava crédibilise ses stratagèmes de cambriolage et d’évasion grâce aux moyens techniques secrets de Diabolik - son immense repaire domestique infiltré dans une grotte - et à sa perspicacité cérébrale, duperie assistée de gadgets sophistiqués. Multipliant subterfuges et déguisements, appuyé par sa complice Eva - la blonde ultra sexy Marisa Mell, disparue à 53 ans d’un cancer de la gorge - Diabolik amuse et fascine au cœur d’une scénographie kitsch et psychédélique, esthétisée avec une inspiration onirique toute bavaesque.
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