Sortie salles France: 27 Juin 1979. U.S: 1 Mars 1978
FILMOGRAPHIE: Michael Rae est un réalisateur et producteur américain.
1978: Rayon Laser.
"Car rien ne résiste à la puissance terrifiante du RAYON LASER !
Engin diabolique qui peut tout détruire et le rend invincible…
Il peut enfin se venger de tous ceux qui l'ont humilié… et fait souffrir."
Hit vidéo des années 80, auréolé par l’âge d’or d’Hollywood Video - quand bien même sa sortie en salles US se solde par un joli succès inespéré - Rayon Laser est une aberration filmique comme on en croise rarement dans le paysage chimérique.
Série Z ricaine produite par le spécialiste Charles Band, Rayon Laser est l’unique œuvre du réalisateur Michael Rae. Et au vu du résultat - aussi saugrenu qu’impayable - on comprend aisément pourquoi il choisit ensuite de raccrocher les gants.
L’intrigue, ubuesque et quasi nonsensique, se résume souvent aux errances meurtrières d’un ado possédé par son arme : un canon laser… Pendant que deux adjoints de police et un agent (gouvernemental ? mystère !) tentent tant bien que mal de l’intercepter.
Du moins pour les fans indécrottables de nanars VHS, tournés avec une sincérité désarmante.
Car si la mise en scène approximative accumule les bévues, et que la direction d’acteurs laisse sérieusement à désirer, il émane de ce métrage sans prétention un charme, doublé d’une anticipation horrifique presque prémonitoire (un an plus tard déboulait sur les écrans la matrice Alien de Scott…).
Ajoutez à cela le cabotinage excentrique des comédiens, tous plus attachants les uns que les autres dans leur vaine tentative de provoquer l’émoi, la stupeur ou l’effroi - avec une bonhomie délicieusement ringarde.
Mention spéciale au duo de flics inconséquents, qu’on croirait tout droit sortis d’une comédie de Bud Spencer et Terence Hill.
Et que dire du héros belliqueux, maudit par son arme de destruction ? Kim Milford, sosie officieux de Mark Hamill, grimace et gesticule à tout-va pour rehausser sa posture erratique, souvent jubilatoire.
Le soin accordé à son look - jean à pattes d’eph, chemise bleue rutilante - et à son canon laser (sorte de cigare électronique improbable) en fait un archétype inusité, à la frontière de la BD et du trip halluciné.
Pour clore avec une touche de nostalgie, on saluera la belle ambiance électro de la bande-son, composée par Richard Band et Joel Goldsmith (oui, le fils de Jerry !), ainsi que la photographie saturée, typiquement vintage, qui renforce encore ce goût de série B à l’ancienne, généreuse et décalée.
Et ce, en dépit d’un cheminement redondant, heureusement dynamisé par les calembours du duo policier, l’investigation (suspicieuse) de l’agent, et les étreintes romantiques de Billy et sa muse en camping sauvage… avant l’inévitable pyrotechnie du final explosif.
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