jeudi 7 février 2019

American Animals

                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Bart Layton. 2019. U.S.A. 1h56. Avec Spencer Reinhard, Warren Lipka, Eric Borsuk, Evan Peters, Barry Keoghan, Blake Jenner, Jared Abrahamson, Udo Kier, Ann Dowd.

Sortie salles France: Prochainement. U.S: 14 Août 2018

FILMOGRAPHIE: Bart Layton est un réalisateur, scénariste et producteur américain. 2018: American Animals. 2012 The Imposter (Documentaire).


Tiré d'une histoire vraie, American Animals retrace la minutieuse stratégie de 4 jeunes braqueurs en herbe délibérés à dérober des livres de grande valeur au sein de la bibliothèque de leur université. Premier long-métrage de Bart Layton, spécialiste entre autre du documentaire, si bien qu'en alternance il fait intervenir les véritables commanditaires du braquage se livrant face caméra avec une intégrité gagnée de langueur, American Animals exploite les codes du film de braquage parmi l'originalité du docu vérité. Modestement efficace auprès des préparatifs du braquage et un chouilla audacieux d'y confondre fiction et réalité, relativement soigné à travers sa réalisation tantôt chiadée et bénéficiant d'un casting d'excellente facture (principalement les jeunes talents Evan Peters / Barry Keoghan d'une force d'expression toujours plus anxiogène), le récit manque pour autant de souffle passionnel à travers le profil de ces ados en mal de notoriété. Quand bien même leur condition de vie plutôt aisée n'aurait pu présager un revirement aussi frondeur. D'où la stupeur et l'incompréhension des témoins adultes du braquage (avec une fois encore de véritables intervenants du "fait-divers" !) plutôt rigoureux ou amers lors de leur confidence intime à tenter d'élucider les motivations de ces ados contestataires.


Et donc, s'il le récit s'avère agréable à suivre en dépit d'un démarrage un brin poussif, l'évolution dramatique de ces 4 utopistes pâtit d'un manque d'émotions et de passion marginales. Notamment lorsque ces derniers préalablement dépeints comme érudits et intelligents finissent par se tailler une carrure de pieds nickelés en enchaînant les bourdes avec une affres grandissante ! Ainsi donc, si Bart Layton souligne lestement en filigrane une diatribe contre la dictature de la société de consommation à travers la désillusion existentielle de ces ados d'autant plus dénués de soutien parental (les relations familiales entre eux s'avèrent quasi inexistantes durant toute l'intrigue), l'intensité dramatique qui y émane en dernier acte tombe plutôt à plat. Faute d'une trajectoire narrative progressivement bipolaire et d'une réalisation subitement démanchée, Bart Layton ne parvient pas véritablement à saisir l'émotion prise sur le vif des vrais coupables du braquage (se livrant face caméra), puis d'y cultiver l'empathie escomptée quant au sort et au dessein des braqueurs (ceux fictifs) en mal d'idéal.


Quoiqu'il advienne, American Animals est suffisamment bien mené, divertissant (avec des clins d'oeil entre autre à Reservoir Dogs) parfois tendu et solidement interprété pour se laisser malgré tout captiver par ce braquage caustique au dénouement (maladroitement) sentencieux. 

*Bruno

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