vendredi 15 février 2019

Motel

                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

"Vacancy" de Nimród Antal. 2007. 1h25. Avec Luke Wilson, Kate Beckinsale, Frank Whaley, Ethan Embry, Scott G. Anderson.

Sortie salles France: 1er Août 2007. U.S: 20 Avril 2007

FILMOGRAPHIE: Nimród Antal est un réalisateur hongro-américain né le 30 novembre 1973 à Los Angeles. 2003: Kontroll. 2007: Motel. 2009: Blindés. 2010: Predators. 2013: Through the Never. 2017: The Whiskey Bandit.


B movie idoine du samedi soir en bonne et due forme, Motel scande le suspense horrifique avec un art consommé de l'efficacité optimale. Si bien que pour un peu, on pourrait presque parler de petit modèle du genre tant le réalisateur s'y entend pour façonner une angoisse en crescendo à travers des situations de stress impeccablement charpentées ! Le pitch d'une grande simplicité nous dépeint donc la longue nuit de survie d'un jeune couple en discorde conjugale au sein de leur chambre d'un motel à la fois miteux et clairsemé. Jeu du chat et de la souris entre des meurtriers (spécialistes du "snuff movie") et leurs victimes en quête désemparée d'une main secourable, Motel exploite les clichés du genre avec une récurrente habileté. Notamment en y détournant quelques codes sous l'impulsion d'un humour noir caustique (les interventions fortuites du camionneur et du shérif se partageant l'ambiguïté identitaire avec tacite dérision). Baignant dans une splendide photo sépia éclairée de teintes chaudes, le film parvient d'entrée de jeu à nous immerger dans son huis-clos patibulaire et à nous attacher au couple sans défense sévèrement mis à mal avec l'angoisse du trépas. Les sbires criminels affublés de masques prenant malin plaisir à les ébranler lors d'un concours de tapage nocturne dissonant. A savoir provoquer émoi et désorientation auprès du couple en martelant les portes de leur chambre.


La bande-son à la fois limpide et stridente exacerbant à merveille ce sentiment oppressant de danger palpable pressenti derrière chaque porte et cloison. Ainsi donc, afin notamment d'y renouveler l'action dans des endroits plus exiguës, Nimród Antal exploite à moult reprises un mini tunnel que héros et criminels arpenteront lors de courses poursuites inévitablement suffocantes. Or, si Motel parvient aisément à nous immerger à travers son action affolante, il le doit notamment à la posture insidieuse des criminels infiniment pervers. Comme le souligne la découverte des films Vhs putassiers visionnés grâce au couple à travers leur TV 4/3. Brièvement, et donc en évitant la complaisance, Nimród Antal parvient à diluer malaise et haut le coeur à travers ses meurtres crapuleux perpétrés avec un goût prononcé pour le sadisme (souvent hors-champs). Ainsi donc, leur unique motivation sera de terroriser leurs victimes sous l'oeil du camescope et de caméras de surveillance, et ce avant de les trucider lâchement à l'arme blanche. En dépit du charisme terrifiant des meurtriers masqués soumis à leur leader intraitable (Frank Whaley se fond iconiquement dans la peau du diabolique tenancier avec ses larges lunettes obséquieuses), Motel ne serait pas aussi immersif sans l'empathie éprouvée pour le duo Luke WilsonKate Beckinsale (un ravissement pour les yeux !) tout à fait crédible en victimes à la fois éplorées et apeurées multipliant pour autant les risques les plus burnés si on excuse leur absence de discernement à alpaguer aussitôt une arme blanche pour s'y défendre.


En dépit d'un final légèrement convenu et moins convaincant lors de l'ultime confrontation entre le tueur et son ultime proie (quoique là encore le réal y détourne efficacement un cliché éculé), et d'un happy-end de rigueur, Motel s'avère une pépite de suspense hitchcockien. En y incluant notamment en seconde partie une action horrifique haletante couramment impressionnante. Une excellente surprise donc d'autant plus formellement stylisée si bien que rien n'est laissé au hasard au sein du cadre flamboyant de ce Motel de la mort. 

*Bruno
2èx

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