Photo empruntée sur Google, appartenant au site Senscritique.com
de Peter Weir. 1985. U.S.A. 1h52. Avec Harrison Ford, Kelly McGillis, Lukas Haas, Josef Sommer, Jan Rubes, Alexander Godunov, Danny Glover.
Sortie salles France: 22 Mai 1985. U.S: 8 Février 1985
FILMOGRAPHIE: Peter Weir est un réalisateur australien, né le 21 Août 1944, à Sydney, Australie.
1974: Les Voitures qui ont mangé Paris. 1975: Pique-nique à Hanging Rock. 1977: La Dernière Vague. 1981: Gallipoli. 1982: l'Année de tous les Dangers. 1985: Witness. 1986: Mosquito Coast. 1989: Le Cercle des Poètes Disparus. 1990: Green Card. 1993: Etat Second. 1998: The Truman Show. 2003: Master and Commander. 2011: Les Chemins de la Liberté.
"Un flic qui en sait trop. Sa seule chance: un témoin de 8 ans qui en a vu trop."
Immense auteur d'origine australienne à la filmo irréprochable, Peter Weir surprend avec Witness si bien qu'il s'essaie au film de commande hollywoodien que David Cronenberg et John Badham refusèrent initialement. Et si on est loin de la qualité formelle et narrative de ses chefs-d'oeuvre naturalistes (les auteurisants La Dernière Vague / Picnic à Hanging Rock), Witness ne manque pas de densité à travers les composants de la romance et du thriller que le duo incandescent Harrison Ford / Kelly McGillis anime avec passion. Pour ce faire, Peter Weir leur fait confronter le choc des cultures à travers la communauté rigoriste des Amish qu'un flic est contraint de fréquenter depuis sa faction auprès d'un bambin malencontreusement témoin d'un meurtre crapuleux. Ainsi, alors qu'il se retrouve grièvement blessé lors d'une balle perdue, il est aimablement soigné et accueilli par l'hospitalité de Rachel, la mère du bambin, et le père de celle-ci, précisément psycho-rigide lorsqu'il s'agit d'honorer ses directives religieuses.
Au-delà de l'intensité de quelques scènes d'action remarquablement montées; principalement lors de son point d'orgue aussi tendu qu'haletant; Witness privilégie l'essence romantique d'une liaison impossible, faute d'une culture religieuse ultra conservatrice et de l'épreuve du deuil à considérer (l'époux de Rachel venant de trépasser en ouverture du récit). Imprégné de douce tendresse et d'ambiguïté à travers les non-dits et les regards fébriles désireux d'y croquer la pomme, Witness dégage un climat semi élégiaque autour du couple en émoi, et ce sous l'impulsion du score épuré de Maurice Jarre. Harrison Ford et Kally Mc Gillis insufflant une fragile expression humaine à travers leur complicité amoureuse si bien que l'on peut d'ailleurs évoquer le "coup de foudre" lorsqu'ils cèdent finalement à leurs étreintes frénétiques que Peter Weir filme toutefois avec beaucoup de pudeur et de mutisme dans les échanges de regard. Et donc, en y opposant la violence urbaine d'une société incivique avec la violence puritaine d'une secte religieuse, Peter Weir y façonne un mur entre ces 2 microcosmes, de par leur éthique infiniment contradictoire et leur refus de moindre concession si bien que l'amour n'aura pas lieu d'être.
Bien que perfectible, moins réaliste que prévu (notamment auprès du meurtre dans les toilettes) et parfois un brin caricatural (la posture altière de certains tueurs ou celle autrement rigide de certains Amish), Witness explore le thriller romantique avec assez d'efficacité, d'intensité et d'intelligence pour y dénoncer les dommages collatéraux de la violence.
*Bruno
3èx
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