Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com
de Zach Cregger. 2022. U.S.A. 1h42. Avec Georgina Campbell, Bill Skarsgård, Justin Long, Matthew Patrick Davis, Richard Brake, Kurt Braunohler.
Sortie salles France: 9 Novembre 2022. U.S: 9 Septembre 2022
FILMOGRAPHIE: Zach Cregger est un réalisateur, scénariste et acteur américain né le 1er Mars 1981 à Arlington, Virginie, USA. 2009: Miss Mars. 2011: The Civil War on Drugs. 2022: Barbarian.
Avertissement ! Evitez de reluquer tous trailers et synopsis trop explicatif.
Oubliez le titre, racoleur, inutile, injustifié (ou alors si peu) car derrière cet argument mercantile trivial se cache un excellent B movie comme on en voit trop peu de nos jours. Car de nos jours on ne les comptent même pas sur les doigts d'une main les métrages adultes parvenant à nous provoquer la frousse si on fait fi de la facilité de jump-scares souvent foireux et gratuits. Barbarian demeurant un pur divertissement horrifique entièrement dédié à la flippe du noir comme il en pullulait lors des sacro-saintes années 80. Ainsi donc, en prenant le genre au 1er degré au creux d'un esprit grand-guignol, Zach Cregger nous conçoit une sorte de train fantôme sarcastique d'une efficacité métronome quant à la gestion de sa montée de l'angoisse (formidable 1ère demi-heure basée sur la double interrogation du danger invisible et d'un éventuel suspect faussement affable !) et de ses rebondissements à ressort plutôt habilement gérés (sa seconde partie autrement intrépide et musclée) en dépit d'un final hélas paradoxalement improbable au gré de facilités dont on se serait bien passé.
C'est d'autant plus regrettable, étonnant de sombrer soudainement dans les conventions alors qu'au préalable nous fumes constamment surpris de l'intelligence du cinéaste à se jouer des clichés pour mieux nous surprendre et relancer l'action imprévisible. L'intrigue scindée en 2 parties retraçant l'instance de survie d'une victime féminine piégée à l'intérieur d'une bâtisse de tous les dangers puis l'entrée en matière d'un nouveau personnage auquel nous ferons subitement connaissance. Zach Cregger exploitant intelligemment les décors caverneux avec un art consommé d'une tension anxiogène qui ne nous lâche pas d'une semelle (toute l'intrigue est quasi vécue en mode huis-clos nocturne). Tout du moins pour la première demi-heure formidablement contée et millimétrée car la suite autrement oppressante et haletante adoptera un virage autrement plus rythmé à travers cette folle course contre la mort que les protagonistes tentent de déjouer avec une appréhension difficilement gérable. Qui plus est, impeccablement endossé par de jeunes comédiens se prêtant au jeu du "ouh fais-moi peur" avec une expressivité sans fard, Barbarian se décline en jubilatoire jeu de peur et de tension parmi la menace de l'innommable d'un point de vue principalement corporel j'entends (je n'en dirai pas plus).
Le sous-sol de la Peur.
Abordant les thématiques paranoïdes de la peur de l'autre, (de l'inefficacité policière dépassée par le délitement sociétal) et du harcèlement sexuel en pleine culture Wok et du mouvement Me too, Zach Cregger accomplit avec Barbarian une immense farce macabre où l'humour noir, l'attente de l'angoisse et ses effets épeurants qui s'ensuivent défilent à un train d'enfer de par l'habile construction du récit à plusieurs segments (on peut même en compter 3). On pardonne donc ses 10 dernières minutes étonnamment risibles et incohérentes à relancer les affrontements horrifiques au gré d'une démarche insidieuse bienvenue quant à la nature humaine individualiste. Assurément l'un des meilleurs films d'horreur de 2022 que ce jeu de survie jubilatoire traité avec autant de sérieux que de dérision caustique.
*Bruno
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