samedi 29 octobre 2022

Meurtres sans Ordonnance / The Good Nurse

                                           Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Tobias Lindholm. 2022. U.S.A. 2h04. Avec Jessica Chastain, Eddie Redmayne, Nnamdi Asomugha, Noah Emmerich, Kim Dickens 

Diffusé sur Netflix le 26 Octobre 2022

FILMOGRAPHIE: Tobias Lindholm né le 5 juillet 1977 est un réalisateur et scénariste danois. 2010 : R. 2012 : Hijacking (Kapringen). 2015 : A War (en danois : Krigen). 2022 : Meurtres sans ordonnance (The Good Nurse). 

Remarquable thriller psychologique transcendé du duo galvaudé Jessica Chastain / Eddie Redmayne soulevant le récit du poids de leurs épaules avec une dimension humaine aussi fébrile qu'équivoque, Meurtres sans Ordonnance relate l'histoire vraie du serial-killer Charles Cullen responsable de la mort de 29 patients dans le New-Jersey (le générique final nous révélera que ses aveux forcés émanent de sa crainte de la peine de mort alors qu'il afficherait peut-être à son palmarès plus de 400 victimes !). Et ce sur une période de 16 ans en tant qu'infirmier fréquemment muté dans divers centres hospitaliers à la suite de leurs suspicions criminelles. Dans la mesure où afin de préserver la réputation de leur entreprise, le corps médical n'osa jamais alerter la police en lieu et place de licenciement professionnel. Or, à peine muté dans un nouvel hôpital, Charles Cullen se lie d'amitié avec l'infirmière Amy Loughren, mère de 2 filles souffrant de problèmes cardiaques. L'intrigue soigneusement contée attachant autant d'importance à leur sincère relation qu'aux incidents criminels qui empiètent leur amitié au fil d'une investigation policière peu à peu prégnante. 

Dénué de complaisance et de racolage en éludant les codes du thriller horrifique pour un sujet aussi morbide, la réalisation à la fois chiadée et personnelle du danois Tobias Lindholm (l'excellent Hijacking avec sa prise d'otages maritime hyper documentée) privilégie le déclic affectif des personnages avec une appréhension subtilement inquiétante eu égard de l'évolution d'Amy partagée entre l'angoisse de sa pathologie, son rapport conflictuel avec sa fille aînée (Alix West Lefler, bluffante de maturité caractérielle du haut de ses 11 ans !) et sa frayeur morale davantage grandissante à s'opposer à son confrère potentiellement tueur en série. Eddie Redmayne endossant avec une retenue glaciale l'infirmier placide prêtant main forte à Amy avec une trouble attention réconfortante. Quand bien même Jessica Chastain se taille une carrure à la fois chétive, fébrile et résignée à daigner démasquer au fil de sa remise en question amicale l'imposteur criminel avec l'aide de 2 policiers infaillibles. Tout cela étant sobrement traité par cette poignée d'acteurs sans fard communément impliqué dans une affaire criminelle à l'aura de scandale (aucune procédure pénale contre la responsabilité hospitalière souvent confinée dans le mutisme et le déni de crainte de perdre leur autorité et leur emploi).  


"I can't !"
Récit vénéneux d'un amitié incongrue que Jessica Chastain et Eddie Redmayne endossent avec un humanisme poignant à la fois torturé et sentencieux, Meurtres sans Ordonnance captive et passionne sans l'ombre d'une esbroufe. Le réalisateur misant essentiellement sur la solidité de sa mise en scène vériste largement épaulée du duo susnommé habité par leurs démons infortunés. Sa dimension "fait-divers" demeurant d'autant plus singulière qu'elle s'avère irrésolue quant aux véritables mobiles de Charles Cullen plongé dans un insupportable mutisme, le regard grave impassible. 

*Bruno

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