mercredi 12 octobre 2022

Peggy sue s'est mariée / Peggy Sue Got Married

                                                Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Francis Ford Coppola. 1986. U.S.A. 1h43. Avec Kathleen Turner, Nicolas Cage, Barry Miller, Catherine Hicks, Joan Allen, Kevin J. O'Connor.

Sortie salles France: 7 Janvier 1987

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Francis Ford Coppola est un réalisateur, producteur et scénariste américain né le 7 Avril 1939. 1963: Dementia 13. 1966: Big Boy. 1968: La Vallée du Bonheur. 1969: Les Gens de la pluie. 1972: Le Parrain. 1974: Conversation Secrète. Le parrain 2. 1979: Apocalypse Now. 1982: Coup de coeur. 1983: Outsiders. Rusty James. 1984: Cotton Club. 1986: Peggy Sue s'est mariée. 1987: Jardins de Pierre. 1988: Tucker. 1989: New-York Stories. 1990: Le Parrain 3. 1992: Dracula. 1996: Jack. 1997: L'Idéaliste. 2007: l'Homme sans âge. 2009: Tetro. 2011: Twixt.

Succès international en dépit de ses 425 984 entrées dans l'hexagone, Peggy Sue s'est mariée est une merveille de tendresse, de poésie et de fantaisie, le pendant romantique du célèbre Retour vers le Futur de Zemeckis si j'ose parfaire ce parallèle. Francis Ford Coppola déclarant sa flamme aux sixties lorsque Peggy se retrouve projetée dans cette époque florissante après s'être évanouie en 1985 lors d'un bal de commémoration lycéenne. Ainsi, depuis son récent divorce avec son amour de jeunesse Charlie, Peggy revit à nouveau ses premiers émois sentimentaux en tentant cette fois-ci de réparer ces erreurs d'être tombée amoureuse trop tôt de celui-ci. Un jeune utopiste féru de rock and roll dans sa quête de s'imposer chanteur reconnu du showbiz qu'endosse le juvénile Nicolas Cage à l'aide d'une force tranquille à la fois naïve, attendrissante puis fébrile eu égard de ses sentiments galvanisants pour sa muse fréquemment versatile jusqu'aux crépages de chignon. 

C'est donc un magnifique récit romantique que nous cultive sur un plateau d'argent Francis Ford Coppola, une trajectoire initiatique à travers ses thématiques du souvenir, de l'adultère, du doute, de la rédemption et de la peur de l'échec que Kathleen Turner transcende de sa présence incandescente en jeune femme anachronique ballotée entre craintes, tendresse et appréhension à jeter son dévolu sur le prétendant méritant. Celle-ci illuminant l'écran à chacune de ses apparitions fantaisistes (elle se retrouve dans la peau d'une lycéenne 25 ans plus tôt !), dans la mesure où elle parvient véritablement à nous communiquer ses sentiments contradictoires et de nous immerger dans sa psyché à la fois mélancolique et torturée à revivre les plus beaux instants de sa jeunesse (notamment auprès de la nouvelle rencontre de ses jeunes parents et grands-parents) que Coppola idéalise entre tendresse des souvenirs (jusqu'aux moindres détails d'objets familiers qui nous restent gravés dans un coin de l'encéphale). Le film, métaphysique en filigrane (on y traite également de métempsychose, on laisse planer le doute sur le rêve et le voyage temporel), exprimant une immense tendresse pour le désir amoureux que tout un chacun demeure incapable de maîtriser quant à l'évolution positive ou négative de leur destinée.   

Tout cela étant traité avec une sensibilité épurée eu égard de son vortex émotionnel nous agrippant doucement à la gorge sans que le spectateur ne s'aperçoive de son alchimie surnaturelle qu'on ne peut contrôler. Peggy Sue s'est mariée conjuguant avec un brio jamais outré ou complaisant les composantes d'humour, de romance, de science-fiction et (surtout) de tendresse sous l'impulsion d'une Kathleen Turner touchée par la grâce de son passé retrouvé. Le spectateur s'identifiant à ses émotions chétives en se remémorant ses propres souvenirs afin d'éventuellement réparer ses propres failles et erreurs que nous commettons tous dans le passé afin de mieux converger sa destinée à la réussite. Or, ici, quand on s'adresse à la valeur de l'amour, aucun prophète n'est apte de répondre à nos hésitations, nos craintes et nos espoirs, même si la force de caractère et la maturité constituent des outils substantiels pour éviter de louvoyer vers des cheminements rugueux. A revoir d'urgence donc, si bien que l'on peut parler de chef-d'oeuvre universel, hymne au vertige de l'amour (euphémisme !) reconstitué ici à travers nos souvenirs candides. Et personnellement, j'en sors commotionné, faute d'une charge émotionnelle d'une expressivité inattendue. 

*Bruno
2èx

Récompenses

National Board of Review Awards 1986 : meilleure actrice pour Kathleen Turner et Top Ten Films10

BMI Film and TV Awards 1987 : BMI Film Music Award pour John Barry

American Society of Cinematographers Awards 1987 : meilleure photographie d'un long métrage pour Jordan Cronenweth

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