lundi 8 juillet 2024

Lorenzo / Lorenzo's Oil

                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de George Miller. 1992. U.S.A. 2h15. Avec Nick Nolte, Susan Sarandon, Zack O'Malley Greenburg, Peter Ustinov, Kathleen Wilhoite, Gerry Bamman, Margo Martindale, James Rebhorn, Ann Hearn.

Sortie salles France: 10 Mars 1993. U.S: 15 Janvier 1993

FILMOGRAPHIE: George Miller est un réalisateur, scénariste et producteur australien, né le 3 Mars 1945 à Chinchilla (Queensland). 1979: Mad-Max. 1981: Mad-Max 2. 1983: La 4è Dimension (dernier segment). 1985: Mad-Max : Au-delà du dôme du Tonnerre. 1987: Les Sorcières d'Eastwick. 1992: Lorenzo. 1997: 40 000 ans de rêve (documentaire). 1998: Babe 2. 2006: Happy Feet. 2011: Happy Feet 2. 2014: Mad Max: Fury Road. 2022 : Trois mille ans à t'attendre (Three Thousand Years of Longing). 2024 : Furiosa : Une saga Mad Max (Furiosa: A Mad Max Saga). 

Tsunami d'émotions bruts de décoffrage dont on sort à la fois lessivé et soulagé, Lorenzo relate avec une admirable sobriété l'épreuve de force de parents désorientés à l'idée de voir trépasser leur fils victime de l'adrénoleucodystrophie (ALD). Une maladie dégénérative du système nerveux dont l'espérance de vie ne dépasse pas 24 mois. Or, du fait du jeune âge du malade du haut de ses 5 ans, "Lorenzo" demeure inévitablement éprouvant lorsque les parents s'acharnent à trouver un traitement miracle qu'aucun médecin ni scientifique n'est parvenu à prodiguer face au témoignage de leur rejeton réduit à l'état de légume moribond. Certaines séquences franchement intolérables provoquant autant la gêne pour ses douleurs physiques occasionnées dans sa posture handicapée (ses membres se raidissent au fil du temps, sa faculté de communiquer est rapidement réduite au mutisme, sa respiration devient stertoreuse) qu'une désarmante impuissance morale d'y subir un calvaire aussi insurmontable face à l'extrême dignité des parents d'une résilience et d'une patience à couper au rasoir. 


Inutile de préciser que Nick Nolte et Susan Sarandon demeurent époustouflants d'humanisme prude à travers leur fonction parentale attentionnée afin de ne faire sombrer le récit vers un pathos plombant face à pareil sujet lacrymal souvent générateur d'émotions à gros bouillon. Et justement, Lorenzo puise sa force et sa densité narrative auprès de ses parents jouant les apprentis sorciers avec une surprenante lucidité d'esprit eu égard de leur désir, de leur acharnement à se documenter auprès de la science par le truchement d'une culture pléthorique. Si bien que si la globalité du métrage demeure d'une réalisme clinique aussi effroyable qu'intransigeant en insistant incessamment sur la résilience stoïque des parents plongés dans les bouquins scientifiques des quatre coins du monde, son final, manifeste bouleversant sur l'espoir, l'amour, la résilience et la pédagogie, explose d'intensité fructueuse quant au destin inusité de Lorenzo célébré dans le monde entier. Il y émane un moment d'émotions épurées d'une dignité humaine universelle quant aux ultimes images d'archive s'incrustant davantage dans l'écran pour tenir lieu de l'attrait exceptionnel d'un récit aussi révolutionnaire. 

P.S: A réserver toutefois à un public préparé pour la rigueur de certaines séquences insoutenables car d'une intensité dramatique aussi frontale qu'escarpée. George Miller se refusant le hors-champs afin d'y militer un réalisme naturaliste pour sa descente aux enfers moins funeste qu'escomptée.

*Bruno

Merci à Jean-Marc Micciche

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