mardi 22 octobre 2024

Alien: Romulus

                                                       Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Fede Alvarez. 2024. U.S.A/Angleterre. 2h00. Avec Cailee Spaeny, David Jonsson, Isabela Merced, Archie Renaux, Spike Fearn, Aileen Wu, Daniel Betts.

Sortie salles France: 14 Août 2024

FILMOGRAPHIE: Fede Alvarez est un réalisateur uruguayen, né le 9 Février 1978 à Montevideo.
2009: Ataque de Panico (court-métrage). 2013: Evil-Dead. 2016: Don't Breathe. 2018 : Millénium : Ce qui ne me tue pas (The Girl in the Spider's Web). 2024 : Alien: Romulus. 


Tout d'abord ce qui frappe d'emblée dès que l'on découvre les premières images d'Alien Romulus émane de sa facture visuelle aussi dépaysante que crépusculaire. Un univers stellaire à l'urbanisation enfumée rappelant sciemment Blade Runner de Scott sans toutefois vulgairement le singer tant l'influence ici, autrement rubigineuse (parmi ses teintes ocres et sépia), s'y fait discrète auprès de ses FX minimalistes. Un prologue prometteur donc qui va rapidement entretenir l'attachement avec le tandem Rain / Andy. Une jeune ouvrière accompagnée de son androïde afro auquel elle accorde beaucoup d'empathie à travers leur relation fraternelle. 

Situé entre Alien et Aliens, l'action suit donc ces 2 héros bientôt influencés par Tyler (l'ex de Rain), Kay (soeur de Tyler), Bjorn (cousin de Tyler et Kay) et Navarro à quitter leur train de vie routinier de "mineurs" pour rejoindre une station spatiale abandonnée et se rendre sur Yvaga, planète potentiellemet plus paisible. 

"On prend (donc) les mêmes et on recommence" si j'ose ce facheux trait d'union à travers l'exploration de cette station abritant inévitablement nos chers facehuggers avec ce que celà sous-entend d'angoisse diffuse, tension grandissante, action épique 2h00 durant. 


Or, ayant déjà prouvé son talent d'habile faiseur avec l'excellente relecture de Evil-Dead et son huis-clos retors Don't Breathe; Fred Alvarez demeure rigoureusement impliqué, révérencieux, attentionné, circonspect pour éviter de décevoir l'amateur éclairé en nous offrant une séance ludique de train fantôme avec un art consommé de l'efficacité endiablée. Et cela fonctionne à nouveau à point nommé si bien que dès que nos héros arpentent, entre appréhension, interrogation et curiosité, les corridors de la station maudite au sein du lieu hermétique, Alien Romulus ne nous lâche pas d'une semelle de par son angoisse lattente bientôt substituée d'une intensité davantage effrenée, entre suspense exponentiel, action belliqueuse et scènes-chocs d'un redoutable réalisme viscéral. Le tout émaillé de clins d'oeil parfaitement justifiés et exploités à bon escient (tout du moins pour la plupart) puisque soumis à l'intrigue en étroit lien avec les 2 opus précités. Sans compter sa conjonction finale avec Prometheus et Covenant faisant office d'effet de surprise aussi cruel que baroque et dérangeant. 


Mais outre le plaisir de renouer avec l'aspect délicieusement ludique des 2 premiers Alien (en privilégiant toutefois une démarche beaucoup moins bourrine que le chef-d'oeuvre de Cameron), Alien Romulus parvient à nous immerger dans ce nouveau huis-clos infernal parmi l'audace d'y recruter un acting étonnamment juvénile puisque jamais vu au préalable au sein de la saga. Une gageure à la fois couillue (certains spectateurs puristes se risquant à la grise mine) et fructueuse (pour rameuter aussi la nouvelle génération) que Fede Alvarez parvient toutefois à relever de par leur fragilité humaine perceptible, l'aspect vulnérable de leur physique ordinaire peu enclin à s'y porter héros redresseur de tort. Même si notre jeune héroïne Rain accompagnée de son androïde bipolaire (notamment faute d'un remplacement de module) fera preuve d'une stoîcité impressionnante sans jamais se morfondre dans la caricature de guerrière intrépide déjà transcendée par Ripley iconisé par Sigourney Weaver. De jeunes protagonistes lambdas donc au charisme somme toute standard mais qui parviennent sobrement à nous impliquer dans leur effroi, leur désarroi avec une émotion palpable à défaut de véritablement nous ébranler, bien que certaines séquences particulièrement épineuses font génialement leur effet répulsif (les gouttes d'acide chutant sur une des victimes, l'empalement par le dos, l'explosion d'une cage thoracique, l'accouchement). 


Enfin, il faut aussi reconnaître que Fede Alvarez n'est point à court d'idées viciées (tant pour ses mises à mort susnommées que des intentions couardes de Rook, l'androïde du 1er opus, - FX très convaincant à l'appui auprès de son visage expressif-) et oniriques (les envolées des giclées d'acide émanant de la gravité zéro de la station) pour relancer l'action avec un savoir faire roublard. Alien Romulus instaurant notamment une scénographie rétro très crédible à travers la technologie sciemment obsolète de la station et pour la tenue vestimentaire de nos jeunes colons, afin de mieux respecter la chronologie temporelle des 2 premiers opus. 


Palpitant, opressant et anxgioène au détriment de nous foutre la pétoche comme sû le parfaire Ridley Scott avec son inégalable parangon de l'horreur spatiale où personne ne nous entendait criait, Alien Romulus se décline toutefois en divertissement de haute voltige parvenant même à imposer sa propre identité visuelle (mais aussi personnelle pour son discours sur l'exploitation du prolétariat du point de vue d'une jeunesse désœuvrée) à travers son univers stellaire tout à la fois génialement ravissant et insécure. En tablant autant sur la fragilité tangible de nos jeunes ouvriers à bout de souffle s'évertuant à repousser la pression avec une dimension héroïque désespérée. Un vibrant hommage donc, véritable et impliqué, qu'on aurait tort de bouder. 

*Bruno
Mar 15.10.24.Vostfr
Lun 21.10.24. Vostfr. 4K.

Ordre de préférence pour la saga: 
- Alien  
- Aliens 
- Alien 3
- Alien Romulus
- Alien Resurrection 
- Prometheus
- Alien Covenant.

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