Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com
de Liliana Cavani. 1981. Italie/France. 2h13. Avec Marcello Mastroianni, Ken Marshall, Alexandra King, Carlo Giuffrè, Yann Babilée, Jeanne Valérie, Liliana Tari, Peppe Barra, Cristina Donadio...
FILMOGRAPHIE: Liliana Cavani est une réalisatrice italienne, née le 12 Janvier 1933 à Carpi (Emilie-Romagne). 1966: Francesco d'Assisi. 1968: Galileo. 1969: Les Cannibales. 1972: l'Ospite. 1974: Milarepa. Portier de Nuit. 1977: Au-dela du bien et du mal. 1981: La Peau. 1982: Derrière la porte. 1985: Berlin Affair. 1989: Francesco. 1992: La Traviata. 1993: Sans pouvoir le dire. 2002: Ripley s'amuse. 2005: De Gasperi, l'uomo della speranza. 2008: Einstein (téléfilm).
Le Pitch: En 1943, Naples vient d'être libéré après le débarquement américain. Malaparte, officier de l'armée italienne de libération doit négocier avec ceux qui détiennent les prisonniers allemands tout en faisant face à la misère des habitants dont certains se livrent à la prostitution.
Affreux, sales et méchants (toutes proportions gardées !).
Fort d'une atmosphère blafarde particulièrement nécrosée au fil d'une ossature narrative sciemment sournoise, Liliana Cavani nous dépeint sans fard aucun le moment de libération d'une capitale italienne lors de la seconde guerre mondiale parmi une foule déstructurée réduite à la famine et à la prostitution depuis leur précarité. Mais c'est à travers les observations d'un général, d'une aviatrice, d'un capitaine américains puis d'un officier italien (Marcello Mastroianni insufflant avec un magnétisme inquiétant une force tranquille et mutique ambigüe !) que La Peau nous mènera au bout d'une horreur inhumaine. Un voyage au bout des ténèbres pour autant dénué de scènes de guerre mais d'une infinie émanation fétide que l'on ne voit pas vraiment arriver afin de se violemment confronter au malaise et au dégout de manière quelque peu reptilienne quant aux agissements sans vergogne d'une populace transalpine emportée dans un vertige existentiel en perdition. Celle où les valeurs du Bien et du Mal y sont rompues sans espoir de rédemption. Car en dépit de la dépêche rassurante de ce pays libéré par les américains contre l'occupation allemande, La Peau illustre avec une vigueur dramatique implacable les (ex)actions d'un peuple italien se remettant peu à peu du trauma de la guerre pour à son tour se corrompre à travers leur bassesse.
Affreux, sales et méchants (toutes proportions gardées !).
Fort d'une atmosphère blafarde particulièrement nécrosée au fil d'une ossature narrative sciemment sournoise, Liliana Cavani nous dépeint sans fard aucun le moment de libération d'une capitale italienne lors de la seconde guerre mondiale parmi une foule déstructurée réduite à la famine et à la prostitution depuis leur précarité. Mais c'est à travers les observations d'un général, d'une aviatrice, d'un capitaine américains puis d'un officier italien (Marcello Mastroianni insufflant avec un magnétisme inquiétant une force tranquille et mutique ambigüe !) que La Peau nous mènera au bout d'une horreur inhumaine. Un voyage au bout des ténèbres pour autant dénué de scènes de guerre mais d'une infinie émanation fétide que l'on ne voit pas vraiment arriver afin de se violemment confronter au malaise et au dégout de manière quelque peu reptilienne quant aux agissements sans vergogne d'une populace transalpine emportée dans un vertige existentiel en perdition. Celle où les valeurs du Bien et du Mal y sont rompues sans espoir de rédemption. Car en dépit de la dépêche rassurante de ce pays libéré par les américains contre l'occupation allemande, La Peau illustre avec une vigueur dramatique implacable les (ex)actions d'un peuple italien se remettant peu à peu du trauma de la guerre pour à son tour se corrompre à travers leur bassesse.
Un constat social infiniment éprouvant donc et fort dérangeant de par son vérisme sordide si bien que ces petites gens cèderont complaisamment aux actes frauduleux (prostitution, enfants abusés) pour tenir lieu de bas instincts de survie. Or, de prendre en ligne de compte que ce sombre récit est tiré du roman "autobiographique" de l'écrivain Curzio Malaparte paru en 1949, un gout de souffre dans la bouche s'y fait inéluctablement ressentir suivi d'un malaise viscérale parfois difficilement gérable auprès des séquences les plus rudes, vulgaires ou scabreuses (on aborde même le cannibalisme à plusieurs reprises ainsi que la vivisection animale !). C'est dire si La Peau, éludé du hors-champs, est une constante épreuve (de force) morale que l'on subit sans anesthésie jusqu'à l'audace couillue d'une conclusion horrifiante à l'ironie vitriolée. Dans la mesure où passée une éruption volcanique (métaphorique), l'homme semble condamné à la damnation de s'être autant vautré dans la barbarie et la servilité, même auprès des plus candides comme le souligne l'ultime accident morbide auquel se clôt l'oeuvre maladive de Liliana Cavani à qui l'ont doit notamment son chef-d'oeuvre Portier de Nuit réalisé 7 ans plus tôt.
La Chair.
A travers sa mise en scène à la fois âpre et glaçante soumise à l'horreur d'une déliquescence morale de masse, La Peau se décline en éprouvant drame social quant au constat amer imparti à une déchéance miséreuse suite aux conséquences d'un conflit belliciste planétaire. Une oeuvre choc donc qui révulse et scandalise à la fois dans sa criante reconstitution historique où le souci du détail ornemental/sculptural et le recrutement de nombreux figurants fort convaincants y saturent sa facture docu-vérité. Un drame de guerre d'autant plus baroque de par sa scénographie insalubre au seuil de la pornographie diluant le malaise diffus (en intraveineuse svp, sans nous demander pardon). Et ce jusqu'à la hantise d'une méchante gueule de bois que l'on ne parvient pas à évacuer au-delà du générique. A réserver à un public averti tant il me semble illogique d'avoir mentionné une interdiction aux moins de 13 ans lors de sa sortie dans l'hexagone.
*Bruno
29.09.10
31.10.24. Vostfr
A travers sa mise en scène à la fois âpre et glaçante soumise à l'horreur d'une déliquescence morale de masse, La Peau se décline en éprouvant drame social quant au constat amer imparti à une déchéance miséreuse suite aux conséquences d'un conflit belliciste planétaire. Une oeuvre choc donc qui révulse et scandalise à la fois dans sa criante reconstitution historique où le souci du détail ornemental/sculptural et le recrutement de nombreux figurants fort convaincants y saturent sa facture docu-vérité. Un drame de guerre d'autant plus baroque de par sa scénographie insalubre au seuil de la pornographie diluant le malaise diffus (en intraveineuse svp, sans nous demander pardon). Et ce jusqu'à la hantise d'une méchante gueule de bois que l'on ne parvient pas à évacuer au-delà du générique. A réserver à un public averti tant il me semble illogique d'avoir mentionné une interdiction aux moins de 13 ans lors de sa sortie dans l'hexagone.
*Bruno
29.09.10
31.10.24. Vostfr
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