de Avery Crounse. 1983. U.S.A. 1h48 / 1h26. Avec Dennis Lipscomb, Guy Boyd, Rebecca Stanley, Sally Klein, Karlene Crockett, Fran Ryan, Rob Paulsen.
inédit en salles en France. États-Unis: 22 avril 1985(limited)
FILMOGRAPHIE: Avery Crounse est né le 15 avril 1951 dans le Kentucky, États-Unis. Il était réalisateur et scénariste. Il est connu pour Cries of Silence (1996), The Invisible Kid (1988) et Les Yeux de feu (1983). Il est mort le 20 mars 2023 en Caroline du Sud, États-Unis.
Véritable OFNI extrêmement rare (congratulation à Rimini de l'avoir enfin exhumé d'outre-tombe), les Yeux de feu est une expérience unique d'autant plus indéfinissable que l'on perd rapidement pied avec la réalité.
Imaginez un tant soi peu une mixture d'Aguirre la colère de Dieu, La Nurse, The Witch et une pincée de de Jodorowski et vous obtenez un bad trip expérimental aux images résolument saisissantes. Le réalisateur Avery Crounse étant un ancien photographe réputé pour son sens artistique, il déploie ici toute la mesure de son talent formaliste auprès d'une végétation sensorielle.
Si bien que filmé en pleine nature forestière, l'onirisme naturaliste qui se dégage, pour faire l'instant d'après place à des séquences cauchemardesques vues nulle part ailleurs, nous donne le tournis. Notamment auprès de sa confusion (sciemment ?) narrative et de ses personnages obscurs parfois énigmatiques déambulant dans une forêt occulte propice aux apparitions les plus craignos à travers visions fantomatiques et sorcières opaques surgies de sous la terre ou au travers l'écorce d'arbres. Potentiellement des réincarnations d'animaux innocents et d'indiens dépossédés de leur terre sacrifiés par l'homme pour y survivre. Leur sang étant enseveli sous la terre pour se mêler à la nature écolo et accomplir leur vengeance.
Complètement fou et cintré, de par sa multitudes de séquences horrifiques toujours plus envahissantes et agressives, les Yeux de Feu fascine, captive, déroute, inquiète à la fois sans pouvoir quitter les yeux de l'écran.
Un délire foutraque partant dans tous les sens (en version ciné :1h26) tant l'expérience magnétique nous envoute les mirettes de par la vigueur de son aura ensorcelante aux idées oniriques aussi débridées qu'inventives. Le tout dans un maelstrom d'imagerie cauchemardesque issue d'une horreur folk, précurseur des métrages susnommés plus haut sous l'impulsion d'un score inquiétant irrésistiblement attirant pour qui raffole des sonorités dissonantes et entêtantes (la contradiction est volontaire).
Or, la version Director's Cut plus longue de 24' (1h48), disponible dans l'écrin Rimini, nous annonce (auprès de certaines critiques) un métrage autrement plus cohérent et maîtrisé. Moins tapageur aussi et auquel certains personnages y seraient mieux dessinés pour tenter de mieux saisir les tenants et aboutissants de leurs comportements WTF et de ces manifestations surnaturelles à la fois inarrêtables et incompréhensibles.
Une version très différente à priori que je m'empresserai de découvrir d'ici quelques mois après avoir digéré ce gloubiboulga sérieusement dérangé par ses entités démoniales à répétition.
A s'demander si le cinéaste n'eut point abusé de quelques substances hallucinogènes lors du mystérieux tournage.
Un auteur que l'on peut qualifier ici d'ambitieux, responsable notamment de 2 autres métrages (Cries of Silence, The Invisible Kid) restés eux aussi inédits dans nos contrées.
*Bruno
Version cinéma: 1h26. Vost
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