lundi 14 juillet 2025

Jean Pierre Putters 1946 / 2025. Fondateur de la revue Mad Movies, 1972.


J’ai perdu un père aujourd’hui.
Et je crois bien que nous, fantasticophiles, sommes nombreux à l’avoir considéré comme tel.

Jean-Pierre a été ce père d’ombre et de feu qui m’a tenu la main à 12 ans à travers l’écran et les pages. 
Cet homme qui a nourri nos nuits de monstres et de merveilles,
ce passeur d’ombres lumineuses,
ce conteur fou qui nous a appris que le bizarre, le mystère, le sanglant, le viscéral
avaient une âme, un cœur, une intelligence.

Celui qui m’a appris qu’aimer le cinéma, ce n’était pas seulement aimer les chefs-d’œuvre,
mais aussi les créatures visqueuses, les cris muets, le sang factice qui disait parfois plus vrai que la réalité.

Je pleure aujourd’hui.
De tristesse, de tendresse… et de respect.

Ce n’est pas seulement un homme qui s’éteint,
c’est une flamme.
Celle qui brûlait dans les pages de Mad Movies,
dans les salles obscures du Grand-Guignol,
dans nos cœurs adolescents qui trouvaient enfin une tribu parmi les monstres.

Putters, c’était l’érudit déglingué d'une pudeur inouïe, d'une discrétion timorée,
le passionné réservé non blasé,
le grand frère gothique qui n’avait pas peur du mauvais goût,
parce qu’il savait que derrière le latex et les hurlements,
il y avait des vérités, de la beauté, de l’humanité, de la sensibilité.

Il nous a appris à aimer autrement.
À ne pas avoir honte de nos passions souvent ciblées comme "déviantes".
À faire du bizarre une maison. Du cinéma de genre, une langue maternelle.

Jean-Pierre Putters est mort.

Et nous, ses enfants de celluloïd,
on continue de rêver, de frissonner, de hurler…
parce qu’il nous l’a appris. Et que ça ne s’oublie pas.

Du fond du coeur je t'aime Jean-Pïerre ❤️‍🩹

Bruno








2 commentaires:

  1. Merci pour ce bel hommage que tu lui rends. Je lis ce magazine depuis ma plus tendre enfance.
    Merci pour tout ce qu'il nous a appris. Sincères condoléances à sa famille et à l'équipe de Mad.

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