d'André De Toth. 1953. U.S.A. 1h28. Avec Vincent Price, Paul Picerni, Frank Lovejoy, Phyllis Kirk, Carolyn Jones, Charles Bronson.
FILMOGRAPHIE SELECTIVE: André De Toth (Endre von Toth) est un réalisateur, scénariste, producteur et acteur américain, d'origine austro-hongroise, né le 15 Mai 1912 à Mako (Csongrad), décédé le 27 Octobre 2002 à Burbank (Californie). 1942: Le Livre de la Jungle (réalisation de 2è équipe). 1944: Dark Waters. 1947: Femme de feu. 1947: l'Orchidée Blanche. 1951: Le Cavalier de la mort. 1952: Les Conquérants de Carson City. 1953: L'Homme au Masque de cire. 1954: Chasse au gang. 1955: La Rivière de nos amours. 1959: La Chevauchée des bannis. 1960: Contre-espionnage. 1961: Les Mongols. 1963: l'Or des Césars. 1968: Enfants de salaud.
"L'un des plus beaux films en couleurs dans l'histoire du cinéma d'épouvante", à découvrir impérativement en HD !
Ainsi, à travers la vengeance morbide d'un sculpteur entièrement voué à sa passion, André De Toth livre un classique d'épouvante d'une santé florissante auprès de sa réalisation alerte prenant soin de tailler une carrure à ses divers personnages. Que ce soit notre "monstre au masque" accompagné de sbires disciplinés (dont l'un d'eux est incarné par le tout jeune néophyte Charles Bronson !), l'investigatrice Sue Allen (très convaincante dans son rôle de limier scrupuleuse !) et son fidèle amant, ou encore les policiers fureteurs aux réparties sarcastiques. Chacun de ces protagonistes s'impliquant dans l'action avec intégrité pour faire progresser les évènements dans une notion de suspense habilement dosée. L'amour désespéré que porte Henry pour son (nouveau) modèle féminin et l'enquête suspicieuse menée par cette dernière (Sue Allen) demeurant les principaux moteurs émotionnels où leur confrontation s'avèrera toujours plus intense et risquée ! Outre l'esthétisme raffiné imparti à sa scénographie gothique du musée de cire, l'Homme au masque de cire est donc rehaussé d'une intrigue solide (même si classique) alternant rebondissements horrifiques, humour noir et étude policière. Au delà de la prestance sacrée de Vincent Price, artiste maudit féru d'amour pour sa "Marie Antoinette", la fascination exercée est notamment décuplée par les mannequins historiques qui jalonnent le musée dans une reconstitution minutieuse afin de mieux coller à la réalité des faits exposés. Cette aura fantastique sous jacente qui enveloppe le récit est d'autant plus trouble quand on sait que sous l'apparence étrangement humaine de ces figures encaustiques s'y planque un cadavre humain !
Au-delà de son attrait irrésistiblement ludique, son incroyable rutilance formelle et la densité des personnages, l'Homme au Masque de cire aborde en sous-texte une réflexion sur l'art perfectible, la quête du sensationnalisme au sein de l'entertainment (le public en quête d'émotions toujours plus intenses !) et surtout la passion dévorante allant à l'encontre de la raison. Or, sous l'allégeance indéfectible de Vincent Price et de ces fameux mannequins de cire, cette vengeance macabre s'est également immortalisée en classique inoxydable !
*Bruno