mercredi 23 octobre 2013

Gravity

                                                     Photo empruntée sur Google, appartenant au site comingsoon.net

de Alfonso Cuaro. 2013. U.S.A/Angleterre. 1h31. Avec Sandra Bullock, George Clooney, Ed Harris.

Sortie salles France: 23 Octobre 2013. U.S: 4 Octobre 2013

FILMOGRAPHIE: Alfonso Cuaro est un réalisateur, acteur, scénariste et producteur mexicain, né le 28 Novembre 1961 à Mexico. 1991: Solo con tu pareja. 1995: Le Petite Princesse. 1998: De Grandes Espérances. 2001: Y tu mama tambien. 2004: Harry Potter et le Prisonnier d'Azkaban. 2006: Les Fils de l'Homme. 2013: Gravity.


Repoussant les limites du réalisme au cinéma, Gravity marque un nouvel échelon au sein du space opera dans une forme minimaliste réfutant la surenchère traditionnelle. Nous sommes donc ici à contre-emploi des blockbusters lucratifs conçus pour épater le public ado friand de batailles intergalactiques. Ici, c'est une invitation au voyage en apesanteur auquel nous participons de plein gré. Une contemplation de notre système stellaire tel que nous ne l'avions jamais observé auparavant ! Qui plus est, avec l'entremise du relief, ce procédé perfectible n'aura jamais été aussi inhérent afin de s'immiscer dans l'action où l'immensité de l'espace, la structure détaillée des navettes fissiles ainsi que les pluies fortuites de projectiles déploient une profondeur de champ irréelle !


Ainsi, à travers la survie d'une astronaute perdue au milieu de l'infini, sévèrement perturbée par moult incidents techniques et intempéries de particules, Alfonso Cuaro nous entraîne dans une dérive cauchemardesque où la tension s'avère toujours plus expressive ! Car 1h30 durant, nous sommes immergés dans la conscience fébrile de Ryan Stone, doctoresse préalablement meurtrie par le deuil accidentel de sa fille et prise de marasme lorsque le manque d'oxygène de sa combinaison s'y fait sentir. A travers son cheminement personnel partagé entre l'instinct de survie et le désir du sacrifice, le réalisateur célèbre le courage et le dépassement de soi. La capacité psychologique de pouvoir se relever en désespoir de cause et obstruer ses pensées les plus noires, notamment la dignité du baroud d'honneur pour la reconquête d'une vie terrestre. Bouleversante quand elle livre ses confidences morales face à notre témoignage ou devant son poste émetteur en guise de solitude, Sandra Bullock livre une interprétation viscérale à coeur ouvert. La puissance émotionnelle qui émane de son désespoir existentiel et sa volonté de déjouer son défaitisme nous accablant d'une manière d'autant plus intimiste que personne ne peut lui venir en aide au coeur de cet abyme mutique.


Alone
Prouesse technique et visuelle étourdissante de virtuosité à tel point que certaines images anthologiques confinent au vertige (les astronautes incessamment livrés au vide de l'apesanteur) ou à la claustration suffocante (l'intérieur des sas auquel Ryan est contrainte de se blottir), Gravity exalte le lyrisme poétique d'un cinéaste entièrement voué à l'humanité de son personnage. Confrontés à un enjeu de survie redoublant de vicissitudes mortelles, Alfonso Cuaro nous fait participer à une expérience cinématographique sensitive, nouveau langage expérimental établi via une caméra amovible. Et de porter à l'édifice un magnifique portrait de femme fragile où la dernière image, symbolique, nous déchire le coeur de par son onirisme naturaliste.  

23.10.13
Bruno Matéï

    

9 commentaires:

  1. Gravity m'a tiré cinq litres de larmes au moins..c'était superbe, mon cœur a implosé !

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  2. J'ai fait profil bas en sortant de la salle Laurent !

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  3. Je remonte là-haut dès que possible pour ma part..finalement des expériences de cinéma de ce type sont plutôt rares, faut en profiter dans les salles. Et Sandra Bullock, c'est le rôle de sa vie !

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  4. Revu aujourd'hui ! toujours aussi éprouvant pour les glandes lacrymales ! Le film après une seconde vision me parait encore plus fascinant ! Mon film numéro 1 pour cette année !

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  5. Et une troisième séance de Gravity pour ma part dans une salle encore au 3/4 pleine après cinq semaines de diffusion ! Un sommet de l'écriture cinématographique ! Et une prestation d'actrice inoubliable..Noel est tombé en Octobre cette année ! Maintenant il ne reste plus qu'à attendre La Désolation de Smaug au pied du sapin...Albator ne m'emballe pas des masses mais attendons de voir...bon dimanche Bruno

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  6. Et une moisson d'oscars bien méritée pour Gravity !

    Sinon je suis tout de même allé voir "La belle et la bête" de C. Gans : c'était d'un ennui !
    Il y a de jolies choses mais entre le jeu insupportable du staff d'acteur (Seydoux et Cassel n'ont aucune crédibilité), une absence d'implication émotionnelle quasi constante et après une heure d'indulgence toute franchouillarde, j'ai fini par trouver le film imbuvable. Pour terminer son final (pratiquement un anti-climax tant ça traîne !) m'a achevé !
    Pourtant j'étais parti avec un état d'esprit très positif, j'étais prêt à beaucoup accepter.
    Je te conseille plutôt le délirant et émouvant (oui, un lego peut te faire ressentir des émotions ! je te jure) La grande aventure Lego.

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  7. J'ai très peur pour La Belle et la bête. Lego, on m'en a dit que du bien !

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