Sortie salles France: 16 Août 1978. U.S: 9 Juin 1978
FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Don Taylor est un réalisateur, acteur, scénariste et producteur américain, né le 13 Décembre 1920 à Freeport, Pennsylvanie (Etats-Unis), décédé le 29 Décembre 1998 à Los Angeles (Californie). 1969: 5 hommes armés. 1971: Les Evadés de la Planète des Singes. 1973: Tom Sawyer. 1977: L'île du Docteur Moreau. 1978: Damien: la malédiction 2. 1980: Nimitz, retour vers l'enfer.
"Ces hommes-là sont de faux apôtres, des ouvriers trompeurs, déguisés en apôtres du Christ".
Second opus d’une trilogie passionnelle consacrée à l’avènement de l’Antéchrist sur Terre, Damien : La Malédiction 2 poursuit son chemin de croix apocalyptique à travers l’éveil d’un adolescent en quête d’identité. Richard Donner n’étant plus aux commandes, la réalisation échoit à Don Taylor, artisan habile de la série B fantastique (Les Évadés de la planète des singes, L’Île du Dr Moreau, Nimitz). Quant à William Holden, qui avait décliné le rôle de père adoptif dans le premier volet pour cause de réticence envers le satanisme, il revient cette fois-ci, convoqué par le triomphe planétaire du chef-d’œuvre initial, pour incarner le frère de Robert Thorn.
Certaines scènes sont signées par le scénariste Mike Hodges (le dîner avec la tante, la visite de l’usine, l’enseignement militaire), mais des désaccords avec la production le poussent à quitter le projet. C’est donc à Don Taylor que revient l’honneur d’achever cette entreprise infernale.
Le pitch : aujourd’hui âgé de 12 ans, Damien Thorn est recueilli par son oncle Richard et son épouse, suite aux tragiques événements ayant emporté ses parents adoptifs. Inscrit dans une école militaire, le jeune garçon s’initie peu à peu à sa véritable nature, guidé par les murmures de ses disciples, tandis que de mystérieux accidents meurtriers sèment l’effroi au sein de son nouveau foyer.
Deux ans après La Malédiction, cette suite, lancée dans la foulée, ne retrouve pas l’intensité tragique de son prédécesseur, mais elle s’impose comme une œuvre rigoureuse, axée sur un florilège de morts violentes orchestrées par les forces du Mal - parfois incarnées par la figure énigmatique d’un corbeau noir magnétique.Don Taylor mise sur l’efficacité brute, privilégiant des séquences choc, vertigineuses dans leur cruauté sèche : l’agression d’une femme par des corbeaux sur une route bucolique, la noyade sous la glace d’un vieil homme aspiré par les courants, ou encore le démembrement d’un médecin dans la cage d’un ascenseur pris de folie mécanique. Autour de ces morts plus explicites que dans le premier volet, le film s’attache à la montée en puissance du jeune Damien, désormais élève modèle dans un établissement martial, siège de sa métamorphose.
Si le récit s’avère un peu moins dense, il reste captivant, soutenu par une mise en scène nerveuse et stylisée : l’attaque des corbeaux sur cette femme au manteau rouge flamboyant, ou la séquence du lac gelé, véritable coup de froid claustrophobe gravé dans la rétine. Le couple William Holden / Lee Grant, bien que moins imposant que Gregory Peck et Lee Remick, apporte une prestance suffisante pour ancrer la narration, surtout grâce à la stature rassurante de Holden.
Mais c’est Jonathan Scott Taylor, au regard impassible et troublant, qui irradie. Son interprétation glacée insuffle à Damien une aura ensorcelante, sur le fil entre innocence perdue et détermination maléfique. Adolescent surdoué - comme en témoigne ce duel oral fulgurant avec son professeur d’histoire - il bascule progressivement dans l’ombre, conscient de sa destinée. Et si, parfois, une hésitation, un remords, viennent fissurer la carapace, la perte de valeur humaine est déjà amorcée.
Bruno — cinéphile du cœur noir
La chronique de La Malédiction : http://brunomatei.blogspot.fr/2013/10/la-malediction.htmlLa chronique de La Malédiction Finale: http://brunomatei.blogspot.fr/2013/10/la-malediction-finale-final-conflict.html
16.10.13.
08.10.20. 4èx
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire