mardi 27 décembre 2022

TOP 14 / FLOP 15 2022 (film / série)

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                       LES RECALES INMANQUABLES: 







LE DYPTIQUE OUBLIE: 


   
 TOP 15 SERIES 2022

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En vrac: 









                         FLOP 15 FILMS 2022















lundi 26 décembre 2022

As Bestas. Prix du Public, Saint-Sebastien 2022

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Rodrigo Sorogoyen. 2022. France/Espagne. 2h13. Avec Denis Ménochet, Marina Foïs, Luis Zahera, Diego Anido, Marie Colomb, Luisa Merelas 

Sortie salles France: 20 Juillet 2022

FILMOGRAPHIERodrigo Sorogoyen est un réalisateur, scénariste et producteur espagnol né le 16 septembre 1981 à Madrid. 2008 : 8 citas. 2013 : Stockholm. 2016 : Que Dios nos perdone. 2018 : El reino. 2019 : Madre. 2022 : As bestas. 


"Afin de préserver la vie en liberté des chevaux, les aloitadores les immobilisent avec leur corps pour leurr couper la crinière et les marquer".
Production franco-hispanique de Rodrigo Sorogoyen à qui l'ont doit déjà l'uppercut Que Dios nos perdone, As Bestas est une nouvelle claque cinématographique dans la lignée de Délivrance et des Chiens de Paille. Or, l'intelligence et la subtilité du cinéaste est justement de se démarquer le plus possible de ses concurrents imputrescibles en misant d'abord sur une violence physique quasi inexistante si on élude l'unique scène-choc somme toute contenue. Rodrigo Sorogoyen posant sa caméra contemplative sur les rapports de force entre un agriculteur érudit français, fraîchement installé dans une bourgade de l'Espagne, et ses voisins espagnols (2 frères ignorants) lui vouant une haine féroce après que celui-ci refusa de voter l'installation d'une éolienne dans leur patelin qui pourrait sauver leur avenir. Prenant son temps à planter son univers rural à la fois tranquille et inhospitalier en auscultant les postures méfiantes ses personnages contradictoires en proie à une guerre des nerfs délivrée au compte goutte, As Bestas nous immerge dans un affrontement psychologique aussi rude qu'inquiétant eu égard des évènements impossibles à anticiper. Tant et si bien qu'à mi-parcours de l'intrigue (voir, aux 2/3 tiers tant j'étais immergé dans le conflit pour y perdre toute notion temporelle), l'intrusion de cet évènement dramatique nous amène à reconsidérer l'évolution des persos pour s'inquiéter de façon beaucoup plus morale, empathique, viscérale au sort de nos interprètes sans qu'une quelconque violence physique viennent ternir l'intrigue terriblement éprouvante. 

Infiniment éprouvante de par la faculté innée des comédiens de se fondre dans le corps de leur personnage avec une vérité humaine sobrement expressive. Tant auprès des acteurs majeurs, espagnols et français, que des seconds-rôles (la méconnue Marie Colomb endossant la fille des Denis avec une expressivité fulminante bouleversante, au point de m'avoir soumis des larmes d'impuissance dans sa révolte externe). Outre la présence saillante du mastard Denis Ménochet (grand acteur ayant préalablement explosé dans l'ébouriffant Jusqu'à la Garde !) en agriculteur à la fois affirmée, flegme, posé puis peu à peu angoissé par la tournure davantage orageuse de ses rapports tendus avec ses ennemis, Marina Foïs va venir écraser l'écran de sa présence féminine autrefois discrète lors d'un second acte à la tension dramatique terriblement déstabilisante pour le spectateur redoutant l'issue tragique. Et ce en diluant un suspense éprouvant bâti sur une temporalité assez insupportable si bien que le cinéaste le manie avec un brio technique dénué d'effet de manche. Tout étant bâti sur cet insupportable épreuve de survie au moment de tenter de résoudre une énigme sordide. Magnifique portrait de femme digne à la colère toujours contenue, et ce en faisant preuve d'une patience et d'une résilience forçant le respect (combien d'entre nous auraient craqué ?), Marinois Foïs inquiète et émeut par cette posture taiseuse qui pourrait peut-être virer de ton selon l'évolution narrative en suspens.

Drame psychologique à la fois tendue et bouleversant au sein de thématiques imparties à la haine de l'étranger et à la lutte des classes, As Bestas demeure l'un des grands films de l'année 2022 sous l'impulsion d'un casting criant de vérité puisque nous délivrant leur colère et leur désespoir avec une intensité désespérée nullement démonstrative. Sorte de western rural d'une maturité à-propos alors que l'on aurait pu redouter un déchainement de violence en tenant en compte de ses références précitées, As Bestas milite pour la suggestion et le non-dit à travers l'humanisme contrarié, déchu, torturé de ses protagonistes pour mieux nous impliquer vers un final inconsolable. 

*Bruno

Récompense:
Festival international du film de Saint-Sébastien 2022 : prix du public du meilleur film européen

mardi 20 décembre 2022

Les Banshees d'Inisherin. Meilleur Scénario / Meilleure Acteur (Colin Farrell), Mostra de Venise 2022.

                                                       Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Martin McDonagh. 2022. U.S.A/Irlande/Angleterre. 1h54. Avec Colin Farrell, Brendan Gleeson, Barry Keoghan, Kerry Condon, Pat Shortt, Gary Lydon

Sortie salles France: 28 Décembre 2022

FILMOGRAPHIEMartin McDonagh né le 26 mars 1970 à Camberwell (Londres), est un dramaturge et réalisateur britannique. 2006 : Six Shooter - court-métrage; 2008 : Bons baisers de Bruges (In Bruges) - Prix Edgar-Allan-Poe du meilleur scénario. 2012 : Sept psychopathes. 2017 : Three Billboards : Les Panneaux de la vengeance. 2022 : Les Banshees d'Inisherin. 

Folle histoire d'amitié jusqu'au-boutiste entre un vieux bourru et un célibataire naïf un tantinet étroit d'esprit résidant avec sa soeur et son âne (nain !), Les Banshees d'Inisherin est l'une des claques cinématographiques 2022 comme le soulignent ses 2 récompenses méritées à la Mostra de Venise. Tant et si bien que l'on sort de la projo promptement impassible de prime abord eu égard de la décharge émotionnelle subtilement amenée, éthérée, tout le long de l'intrigue sans se laisser morfondre par l'ombre d'une sinistrose ou d'un pathos malaisant tributaire de sentiments bon marché comme on a trop coutume d'en subir chez des réals opportunistes. Et puis voilà que le générique tombe le rideau alors que l'on subi brutalement ce clap de fin avec une amertume un peu plombante, notamment en s'efforçant quelques minutes d'anticiper la suite du récit que cette destinée parcimonieuse entre 2 meilleurs amis devenus depuis les pires ennemis. Car si on départ on était en droit de redouter une comédie dramatique surjouée et prévisible, le talent naturel des interprètes que forment prioritairement Colin Farrell et Brendan Gleeson (parce qu'il y a aussi des seconds-rôles absolument admirables, à l'instar de Barry Keoghan en simplet du village et de Kerry Condon en soeur mère-poule !) emportent tout sur leur passage, même si je reconnais que personnellement il m'a fallu un léger temps d'adaptation pour oublier que derrière le personnage de Pádraic Súilleabháin s'éclipse peu à peu l'illustre acteur Colin Farrell au fil d'une narration en suspens que l'on ne parvient pas à dompter. 

Notamment faute de l'aspect baroque, parfois même (génialement) occulte de la tournure gravissime des évènements auprès de présages et châtiments à la fois incongrus, injustifiés, saugrenus. Louablement, le réalisateur anglais Martin McDonagh parvenant à nous immerger et nous dépayser (euphémisme tant on en prend plein les yeux sans ce fâcheux sentiment de nous en foutre plein la vue en mode ostentatoire) au sein d'une île de la côte ouest de l'Irlande que nos héros arpentent à travers leur solitude meurtrie. L'un, Colm, s'entêtant à se plonger dans le mutisme de la tranquillité alors que l'autre, Padraic, s'efforçant d'y percer les mobiles de cette soudaine rupture en daignant réparer les torts afin de pouvoir se réconcilier. Et il y a de quoi se retrouver décontenancé face à cette improbable séparation amicale où certains coups y sont permis de manière aussi ubuesque que dérangeante. Et ce sans sombrer dans le ridicule grâce à l'intelligence de sa mise en scène posée, discursive, et surtout à la caractérisation humaine des personnages souffrants de solitude, d'abandon et de peur de la mort au sein d'une île isolée de villageois clairsemés. Et si le cinéaste sublime ses attachants personnages au grand coeur (majeurs et secondaires) à travers sa scénographie naturellement onirique, il se permet en prime d'y faire coexister l'animal (chien, boeuf, âne, cheval) entre respect et amour que nos héros renfrognés hébergent depuis toujours par simple tendresse ou profonde affection (avec une séquence bouleversante auprès des défenseurs de la cause animale). 


Plus l'amitié est grande plus la douleur est forte
Magnifique récit d'amitié à la dramaturgie écorchée vive de manière aussi bien pudique que contrairement graphique lors de sa seconde partie plus opaque, Les Banshees d'Inisherin traitent du sens de l'amitié, du poids de la solitude, du sentiment d'isolement, de l'estime de soi et de la prise de conscience de l'échec personnel avec une intensité émotionnelle que l'on ne voit jamais arriver. Martin McDonagh se permettant intelligemment de ponctuer son récit sensible et fragile de moments de cocasserie afin de ne pas enfermer ses personnages et son récit dans un pessimisme cafardeux en dépit de la violence psychologique (mais aussi physique) émanant des règlements de compte puérils entre deux têtes de turcs indomptables. Et il y a bien longtemps qu'une histoire d'amitié ne m'avait pas autant interpelé, parlé, surpris, ému, dépaysé grâce à ces ingrédients jamais racoleurs disséminés à juste dose au sein d'une quotidienneté insulaire aussi envieuse que redoutée selon notre lucidité existentielle à profiter de l'instant présent.

*Bruno

Récompenses

Mostra de Venise 2022 :

Prix du meilleur scénario

Coupe Volpi de la meilleure interprétation masculine pour Colin Farrellf

lundi 19 décembre 2022

Contact Mortel / Warning Sign

                                        Photo empruntée sur Google, appartenant au site intemporel.com

de Hal Barwood. 1985. U.S.A. 1h39. Avec Sam Waterston, Kathleen Quinlan, Yaphet Kotto, Jeffrey DeMunn, Richard Dysart, G. W. Bailey, Jerry Hardin.

Sortie salles France: 19 Juillet 1986. U.S: 23 Août 1985

FILMOGRAPHIE: Hal Barwood est un concepteur de jeux vidéo, scénariste, réalisateur et producteur américain né le 16 avril 1940 à Hanover. 1985: Contact Mortel (+ scéariste).

Hélas oubliée aujourd'hui, Contact Mortel est une très bonne série B horrifique des années 80 préfigurant le film d'infectés (même si l'Avion de l'Apocalypse était déjà passé par là). Avec ces aimables trognes de seconde zone (Sam Waterston, Kathleen Quinlan, Yaphet Kotto, Jeffrey DeMunn, Richard Dysart), le récit n'a pas de peine à nous attacher aux personnages parmi l'efficacité d'un script exploitant habilement les décors restreints d'un laboratoire biologique auquel un virus s'y est incidemment échappé. Alors qu'un organisme gouvernemental quadrille le labo afin d'éviter la populace d'approcher la zone infectée, un shérif et un virologue vont tenter par eux même d'endiguer le virus en s'infiltrant dans le huis-clos de tous les dangers. Les contaminés devenant des tueurs en puissance dans leur esprit soudainement dérangé. Jamais grand-guignol, et donc plutôt crédibles, ses scènes d'attaques et d'affrontement entre contaminés et survivants sont agréablement troussées quand bien même on s'intéresse notamment au sort précaire de Joanie Morse, une employée restée piégée à l'intérieur que sont époux (le shérif) tentera de sauver au moment d'expérimenter un vaccin. Baignant dans une photo  saturée soignée, Contact Mortel a donc tout pour séduire l'amateur de série B solide sous l'impulsion de bruitages sonores renforçant l'aspect délétère de cette situation de survie en porte-à-faux, si bien que le suspense correctement troussé reste relativement intense jusqu'à la fin. A revoir. 


*Bruno
2èx

vendredi 16 décembre 2022

Le Jour où la Terre prit feu / The Day the Earth Caught Fire. Prix BAFTA Meilleur Scénario.

                                                     Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Val Guest. 1961. Angleterre. 1h39. Avec Janet Munro, Leo McKern, Edward Judd, Michael Goodliffe, Bernard Braden, Reginald Beckwith.

Sortie salles France: 29 Mars 1963. Angleterre: 23 Novembre 1961

FILMOGRAPHIE PARTIELLE: Val Guest de son vrai nom Valmond Guest est un scénariste, réalisateur et producteur britannique né le 11 décembre 1911 à Londres (Royaume-Uni) et décédé le 10 mai 2006 à Palm Springs (Californie). 1954 : La Revanche de Robin des Bois. 1955 : Le Démon de la danse. 1955 : Le Monstre. 1956 : It's A Wonderful World. 1957 : Scotland Yard appelle FBI. 1957 : La Marque. 1957 : Le Redoutable Homme des neiges. 1960 : Expresso Bongo. 1961 : Traitement de choc. 1961 : Le Jour où la Terre prit feu. 1967 : Casino Royale. 1970 : Toomorrow. 1970 : Quand les dinosaures dominaient le monde. 1982 : The Boys in Blue (en). 1984 : Mark of the Devil (en) (TV). 1984 : In Possession (TV). 1985 : Child's Play (TV).

En avouant honnêtement que je m'attendais à un tout autre film, Le Jour où la terre prit feu est une oeuvre d'anticipation surprenante eu égard de l'originalité de son pitch (la nutation de la terre vers le soleil suite à des essais nucléaires aux conséquences catastrophistes) et de son traitement docu-vérité plantant l'action au sein d'une succursale journalistique durant toute la narration en suspens. Impeccablement endossé par des acteurs méconnus chez nous et réalisé avec une rare intelligence dans son refus de la surenchère à sensation si bien que les séquences chocs pourtant impressionnantes demeurent à la fois concises, atmosphériques et très soignées de par leur aspect aussi bien cheap que réaliste; Le jour où le terre prit feu joue la carte de l'angoisse grandissante avec un art consommé de la suggestion. Tout le récit étant bâti sur une suite ininterrompue de dialogues ciselés que nos protagonistes expriment avec un flegme professionnel afin de mieux nous immerger dans leur contexte progressivement alerte. 

Et c'est là que réside la grande réussite de ce divertissement inquiétant nous alertant de manière prophétique des dérives du réchauffement climatique et du péril atomique ici exploité de manière à la fois irresponsable et héroïque quant à son étonnant final régi en désespoir de cause. Outre le sentiment trouble de la véracité des faits exposés (un peu de la même manière studieuse que le classique La Chose d'un autre monde); Le jour où le terre prit feu se permet en intermittence, et de manière toujours concise, de mettre en exergue des images cauchemardesques de phénomènes climatiques démesurés avant de nous halluciner avec une séquence festive où des citadins avinés se livrent à la débauche au sein d'un Londres chaotique livré à l'anarchie, la folie, l'insouciance suicidaire. Un moment anthologique que l'on reluque entre angoisse, effroi et désabusement sous la formalité d'une photo scope monochrome de toute beauté (avec en guise de prologue et d'épilogue une variation de teintes sépia pour tenir lieu de l'état décharné de notre monde à l'agonie difficilement respirable). Val Guest poussant le bouchon du pessimisme de façon interrogative auprès d'une ultime image à l'issue de secours irrésolue. 


This is the End ?
A découvrir absolument donc pour l'amateur éclairé, notamment du fait de sa rareté (en précisant que l'édition Blu-ray issue de la collection Make my day est magnifiquement remasterisée !) en étant toutefois averti de son contenu rigoureusement bavard (ce qui n'est ici nullement péjoratif même si au 1er visionnage certains spectateurs pourraient en être déconcertés).

*Bruno

Récompense: Prix de la BAFTA 1962, du meilleur scénario britannique, pour Wolf Mankowitz et Val Guest.