(Crédit photo : image trouvée via Google, provenant du site senscritique. Utilisée ici à des fins non commerciales et illustratives).
(Mea culpa à la 3è révision)
L’éveil d’un mythe.
Avec Dune, Denis Villeneuve convoque les forces du cosmos et fait résonner le fracas des étoiles dans un opéra de sable et de sang. Portée par un souffle épique d’une densité rare, cette première partie embrasse le romanesque à bras-le-corps, et l’élève au rang d’épopée mystique. Chaque plan est une fresque - foudroyante, minérale, presque sacrée - où les FX d’un réalisme sidérant (les bras m'en tombent pour son identité numérique) se fondent dans des décors dantesques aux allures de cathédrales écrasées par le vent. On avance à l’aveugle, brûlé par le soleil d’Arrakis, le cœur saisi par cette ambiance baroque, capiteuse, où les silences pèsent autant que les explosions, et où la moindre respiration semble dictée par les sables mouvants du destin.
La distribution, d’une justesse habitée, donne chair et âme à ces figures écrasées par l’héritage, rongées par la prophétie, lancées malgré elles dans le tumulte d’une guerre antique. Timothée Chalamet incarne Paul comme un funambule en pleine transfiguration : fragile et incandescent, traversé de visions fiévreuses, il devient peu à peu le vaisseau d’un dépassement de soi où se mêlent sacrifice, courage et douleur au moment même de prendre la place de son père.
Dune, c’est aussi cela : une lente combustion intérieure, un récit de résistance, de transmission, de fardeau accepté. Villeneuve en fait une œuvre de feu, de poussière et de rédemption, où l’homme affronte sa propre légende à la lumière d'un crépuscule prophétique. Et lorsque l’Empereur paraît, et que le Ver surgit de sa tanière - immenses, délétères, souverains et fauves - il ne reste plus qu’à se taire... et frémir. De bonheur, de stupeur, d’évasion immaculée.
Spectacle ultime, d’une ampleur inouïe et d’une maîtrise à faire ployer les sens, Dune fera date, balise lumineuse dans l’histoire du genre. En attendant la suite, promise comme l’aube après la tempête.
C’est dans ces instants-là qu’on se souvient pourquoi le cinéma nous est vital, pourquoi il brûle en nous comme une nécessité.
4K. Vostf
Distribution: Timothée Chalamet, Rebecca Ferguson, Oscar Isaac, Jason Momoa, Stellan Skarsgård, Stephen McKinley Henderson, Josh Brolin, Javier Bardem.
Sortie salles France: 15 Septembre 2021
FILMOGRAPHIE: Denis Villeneuve est un scénariste et réalisateur québécois, né le 3 octobre 1967 à Trois-Rivières. 1996: Cosmos. 1998: Un 32 Août sur terre. 2000: Maelström. 2009: Polytechnique. 2010: Incendies. 2013: An Enemy. 2013: Prisoners. 2015 : Sicario. 2016 : Premier Contact. 2017: Blade Runner 2049. 2021: Dune, 1ère partie.
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