jeudi 17 novembre 2016

MISS PEREGRINE ET LES ENFANTS PARTICULIERS

                                                                         Photo empruntée sur Google, appartenant au site senscritique.com

"Miss Peregrine's Home for Peculiar Children" de Tim Burton. 2016. 2h07. U.S.A. Angleterre. Belgique. Avec Eva Green, Asa Butterfield, Ella Purnell, Samuel L. Jackson, Terence Stamp, Chris O'Dowd, Judi Dench.

Sortie salles France: 5 Octobre 2016. U.S: 30 Septembre 2016

FILMOGRAPHIE: Timothy William Burton, dit Tim Burton, est un réalisateur, scénariste et producteur américain, né le 25 Août 1958 à Burbank en Californie.
1985: Pee-Wee Big Adventure. 1988: Beetlejuice. 1989: Batman. 1990: Edward aux mains d'argent. 1992: Batman, le Défi. 1994: Ed Wood. 1996: Mars Attacks ! 1999: Sleepy Hollow. 2001: La Planète des Singes. 2003: Big Fish. 2005: Charlie et la Chocolaterie. 2005: Les Noces Funèbres. 2008: Sweeney Todd. 2010: Alice au pays des Merveilles. 2012: Dark Shadows. 2012: Frankenweenie. 2014: Big Eyes. 2016 : Miss Peregrine et les Enfants particuliers.


Nouveau projet fantastique de Tim Burton inspiré du roman éponyme de Ransom Riggs, Miss Peregrine et les Enfants particuliers possède l'atout d'élever le genre avec une évidente ambition par son intrigue atypique truffée d'invention, de mystère et de suspense. La trame en deux mots, la quête de vérité d'un adolescent à connaître les raisons de la mort inexpliquée de son grand-père, ancien vétéran d'après-guerre. Sur ce point, la première heure s'avère franchement réussie lorsque notre héros juvénile tente de percer les tenants et aboutissants qui entourent la famille de Miss Peregrine (Eva Green et son sempiternel charme vénéneux !) confinée sur une île et répétant inlassablement la même journée existentielle. Chaque enfant ayant un don particulier, notamment afin de se prémunir de l'hostilité de monstres avides d'immortalité et d'aspiration à retrouver leur enveloppe humaine. Empruntant les thèmes passionnants de la boucle temporelle et des univers parallèles, Tim Burton les exploitent immodérément avec l'exubérance d'un script fourmillant de détails inquiétants, de rebondissements et péripéties vrillés en alternant fantaisie féerique et macabre.


Cette mosaïque des genres si chère au réalisateur parvient sans difficulté à nous envoûter si bien que certaines séquences déconcertantes surprennent d'autant plus par leur tonalité effrayante (les apparitions décharnées des Estres réveillent nos peurs enfantines jusqu'au malaise !). Il est d'ailleurs préférable d'avertir le jeune public que ce spectacle bigarré n'est pas conçu pour eux en dépit des plages romanesques que se partagent Jake (le héros) et Emma, et de la caractérisation prévenante de Miss Peregrine, directrice (de la boucle temporelle) assez indiscernable au premier abord. Là où le bas blesse (mais ça ne concerne que mon avis subjectif d'un premier visionnage !), c'est au niveau de l'ossature de son dernier acte (un peu /beaucoup trop) riche en actions et révélations en roue libre si bien que j'ai fini par décrocher le fil narratif du fait des multiples directions qu'empruntent nos protagonistes pour déjouer le mal. Il s'y dégage alors à mon sens un sentiment de confusion et de désordre au sein de stratégies d'attaques et de défense mal coordonnées quand bien même nos héros ont peine à susciter une vibrante émotion par leur élan héroïque !


Sans doute perfectible et inachevé, faute à une intrigue décousue un peu trop hirsute quant aux enjeux que se disputent le Bien et le Mal derrière le spectre du nazisme, et la profusion d'FX numériques désincarnés, Miss Peregrine et les Enfants particuliers arbore toutefois un univers hermétique assez fascinant sous l'impulsion gentiment attachante d'héros juvéniles en panne de souffle passionnel. 

mercredi 16 novembre 2016

PETER ET ELLIOTT LE DRAGON

                                                                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

"Pete's Dragon" de David Lowery. 2016. U.S.A. 1h43. Avec Oakes Fegley, Bryce Dallas Howard, Oona Laurence, Wes Bentley, Karl Urban, Robert Redford.

Sortie salles France: 17 Août 2016. U.S: 12 Août 2016

FILMOGRAPHIE: David Lowery est un réalisateur, scénariste et producteur américain. 2005: Deadroom. 2009: St Nick. 2013: Les Amants du Texas. 2016: Peter et Elliott le dragon. 2017: The Old Man and the Gun. 2019: Peter Pan.


Remake éponyme d'un classique de Disney réalisé en 1977, Peter et Elliott le dragon renoue avec la grâce du divertissement familial dans son éloge aux bons sentiments auquel l'émotion permanente fera chavirer le coeur des enfants parmi la complicité parentale (du moins pour ceux ayant su préserver leur âme candide). Quand bien même les plaideurs de la cause animale seront attentifs au réalisme de la créature chimérique confectionnée en images de synthèse, la rigueur des FX numériques s'avérant optimale en dépit de l'aspect délibérément peluche du dragon (fourrure vert fluo à l'appui !). Tant pour la fluidité de sa gestuelle, de ses expressions faciales sentimentales, de ses déplacements terrestres que pour ses envolées lyriques déployées sous un ciel solaire ou crépusculaire ! Bref, nous nous attachons pleinement au destin de l'animal si bien que nous nous mettons à la place de notre héros juvénile (Oakes Fegley, désarmant de naturel par sa pureté fragile et son héroïsme débrouillard) dans son désir de préserver la vie d'Elliott soudainement étrillé par la cupidité d'un chasseur avide de gloire !


Et le miracle de se produire ! Car aussi prévisible soit son cheminement éculé, Peter et Elliott le dragon réinvente le pouvoir d'enchantement sous la tradition universelle du conte de fée. Une histoire d'amitié débordante de tendresse et d'attention entre un garçon en berne (le prologue tragique illustrant avec subtile suggestion sa situation orpheline s'avère particulièrement rude dans sa vigueur dramatique !) et ce dragon ayant la faculté de se rendre invisible afin de feindre l'hostilité de l'homme ! Au passage, le cinéaste arbore un manifeste écolo contre la déforestation et la pratique de la chasse que des bûcherons exercent machinalement après avoir exploité un terrain de sapins ! Provoquant une immense empathie chez ce duo singulier à la fidèle complicité, David Lowery a bien saisi le vrai sens du cinéma consistant avant tout à croire à ce que l'on raconte. Car aussi improbable et naïve soit sa simplicité narrative, Peter et Elliott le dragon parvient à nous réveiller notre instinct d'enfant pour nous immerger (sans aucune prétention !) dans un univers onirique afin de nous remémorer nos souvenirs les plus enchanteurs restés en veille dans un p'tit coin de notre encéphale ! Pour conclure, on peut également souligner la substantialité des seconds-rôles paternels (Robert Redford notamment en papy doux-rêveur !) aussi attachants dans leur cohésion charitable à prémunir la cause des enfants !


Maelstrom d'émotions lyriques et candides que David Lowery parvient à cristalliser avec vibrante sincérité (une démarche digne devenue rare chez l'écurie Disney !), Peter et Elliott le dragon compte sur sa simplicité narrative et les sentiments fringants des personnages pour scander une éloge au rêve et à l'évasion (croire en l'impossible afin de l'exaucer !) sous le pilier d'une cause animale. La nouvelle magie Disney semble alors renouer avec la noblesse des anciens classiques en alternant larmes de chagrin et d'allégresse ! 

B-M

mardi 15 novembre 2016

LES FLICS NE DORMENT PAS LA NUIT

                                                                       Photo empruntée sur Google, appartenant au site premiere.fr

"The New Centurions" de Richard Fleischer. 1972. U.S.A. 1h43. Avec George C. Scott, Stacy Keach, Jane Alexander, Scott Wilson, Rosalind Cash, Erik Estrada, Clifton James, Richard E. Kalk, James Sikking, Beverly Hope Atkinson.

Sortie salles France: 11 Janvier 1973. U.S: 3 Août 1972

FILMOGRAPHIE: Richard Fleischer (né le 8 décembre 1916 à Brooklyn, New-York, décédé le 25 Mars 2006 de cause naturelle) est un réalisateur américain.
1952: l'Enigme du Chicago Express, 1954: 20 000 lieux sous les mers, 1955: les Inconnus dans la ville, 1958: les Vikings, 1962: Barabbas, 1966: le Voyage Fantastique, 1967: l'Extravagant Dr Dolittle, 1968: l'Etrangleur de Boston, 1970: Tora, tora, tora, 1971: l'Etrangleur de Rillington Place, 1972: Terreur Aveugle, les Flics ne dorment pas la nuit, 1973: Soleil Vert, 1974: Mr Majestyk, Du sang dans la Poussière, 1975: Mandingo, 1979: Ashanti, 1983: Amityville 3D, 1984: Conan le destructeur, 1985: Kalidor, la légende du talisman, 1989: Call from Space.


Polar noir des années 70 relatant avec un réalisme scrupuleux la chronique sociale de deux policiers en remise en question pour leur déontologie, les Flics ne dorment pas la nuit surprend par sa fragilité humaniste que George C. Scott (étonnant de présence rassurante et de charisme émérite !) et Stacy Keach retransmettent avec une vérité prude. Ce dernier insufflant une vigueur poignante dans sa fonction de flic infortunée partagé entre le désir de servir honorablement l'état ou au contraire de céder à la démission afin de préserver une nouvelle vie conjugale. Dans un commissariat de Los Angeles, la jeune recrue Roy Fehler et son adjoint Andy Kilvinski, briscard prochainement à la retraite, sillonnent en véhicule les rues malfamées d'un quartier réputé difficile. Macs, prostituées, mari violent, drogués, immigrés clandestins, escrocs, criminalité sont le lot quotidien de leur patrouille nocturne quand bien même la peur et la mort vont sévèrement les mettre à l'épreuve. 


A travers leurs errances nocturnes qu'ils parcourent avec bravoure et probité mais aussi amertume dans leur prises de risques inconsidérées face à la misère sociale et à une délinquance arrogante, Richard Fleischer s'efforce de rendre hommage au corps policier dans une facture documentée sans fard. Précurseur du Buddy movie que la plupart des prochains cinéastes vont exploiter sous une facture plus ludique, voir pittoresque, Les Flics ne dorment pas la nuit impose une dramaturgie en chute libre quant aux vicissitudes de ce duo policier affecté par le doute, le désespoir et le repli sur soi. Faute d'une vie de famille impossible à construire et d'une série d'incidents impromptus que leur profession leur contraint d'endurer avec un héroïsme couillu, l'intrigue multiplie les confrontations tendues ou violentes entre quidams gangrenés par le chômage, l'alcool et la drogue. Sans forcer le trait du misérabilisme et de la sinistrose, Fleischer frappe juste quant au portrait sensible projeté sur cette jungle urbaine que nos agents côtoient quotidiennement sans faire preuve de zèle. Mais ce qui interpelle avant tout à travers leur virée nocturne, c'est la touche profondément humaine que le cinéaste s'efforce de dresser à travers les personnages de Kilvinski et Roy Fehler. Ces derniers tentant fébrilement de s'accrocher à l'optimisme du jour meilleur en comptant sur l'efficacité de leur conduite héroïque.


Au fil d'un récit toujours plus imprévisible et sombre évoquant en sous-texte les thèmes de la bavure, du racisme et même de l'immigration clandestine (des sujets sensibles faisant tristement écho à notre actualité contemporaine !), les Flics ne dorment pas la nuit dressait déjà le constat pessimiste d'une police ricaine profondément fragilisée par leur désoeuvrement moral. En résulte une oeuvre dure et vulnérable, d'un réalisme parfois même perturbant (l'hallucinante séquence du bambin maltraité est à la limite du supportable !) si bien que sa conclusion abrupte ne nous épargne aucun espoir !   

15.11.16
29.04.11
B-M. 2èx

lundi 14 novembre 2016

Inseminoïd / Horror Planet. Uncut Version


de Norman J. Warren. 1981. U.K. 1h36 (uncut uniquement dispo en Vostfr). Avec Robin Clarke, Jennifer Ashley, Stéphanie Beacham, Steven Grives, Barry Houghton, Rosalind Lloyd, Victoria Tennant, Trevor Thomas, Heather Wright, David Baxt.

Sortie salles France: 30 Septembre 1981. Allemagne de l'Ouest le 23 Janvier 1981 sous le titre Samen des Bösen. Royaume-Uni le 22 mars 1981.

FILMOGRAPHIE: Norman J. Warren, né Norman John Warren le 25 Juin 1942 à Londres en Angleterre, est un réalisateur, producteur et scénariste anglais.
1967: Her Private Hell, 1968: Loving Feeling, 1976: l'Esclave de Satan, 1978: Le Zombie venu d'ailleurs, 1979: Outer Touch, la Terreur des Morts-vivants, 1981: Inseminoïd, 1984: Warbirds Air Display, 1985: Person to person, 1986: Gunpowder, 1987: Les Mutants de la St-Sylvestre, 1992: Meath School, 1993: Buzz.


Modeste artisan du cinéma horrifique anglais, Norman J. Warren réalise en 1981 son film le plus notoire. Sorti 2 ans avant le chef-d'oeuvre Alien de Ridley Scott, Inseminoïd s'en inspire ouvertement sous l'alibi d'une surenchère horrifique beaucoup plus putassière, à l'instar des délirantes bisseries ritales ayant inondé les écrans de cette même décennie. Pour les nostalgiques, il fit d'ailleurs les beaux jours des vidéos clubs, notamment grâce à sa tagline annoncée par René Chateau : "Les films que vous ne verrez jamais à la télévision !" Sur la planète Xeno, les membres d'une équipe archéologique font l'hostile rencontre d'une forme extra-terrestre. Ce cristal d'origine inconnue parvient à contaminer l'une de leurs équipières atteinte d'irrépressible folie meurtrière. A l'époque de sa sortie, Inseminoïd fut l'un des titres phares des années 80 chez les fantasticophiles grâce à son dosage couillu d'horreur craspec et d'ambiance fétide (pour sa sortie Dvd, l'éditeur Néo insistera d'ailleurs sur sa facture putassière avec cette accroche racoleuse: "le film qui a traumatisé toute une génération !"). Le pitch sommaire se concentre autour de la survie précaire d'un équipage pris à parti avec les brimades criminelles de leur camarade dans l'antre exigu d'une grotte tentaculaire. Avec une certaine efficacité, Norman J. Warren s'inspire donc du concept de Ridley Scott pour nous ressasser une longue poursuite entre la menace et ces archéologues usant de stratégies de défense et d'attaque pour s'en sortir.

                                 
A défaut de moyens techniques précaires, le cinéaste confine l'essentiel de l'action dans le refuge réfrigérant de sombres galeries souterraines. Un décor caverneux particulièrement convaincant lorsqu'il s'agit de distiller une inquiétude permanente en dépit de la psychologie superficielle des personnages multipliant de vains défis afin d'éradiquer la tueuse. S'enchaîne alors à rythme métronomique une succession de péripéties cauchemardesques, une traque alerte que nos protagonistes vont également infliger à la victime en guise de contre-attaque. Spoil ! Victime dans le sens où cette dernière fut préalablement violée par un monstre extra-terrestre désireux d'enfanter une nouvelle race ! (une séquence dérangeante et atmosphérique multipliant les plans serrés sur les visages de la créature et de la victime horrifiée !). Fin du Spoil. Fort d'un climat malsain rubigineux, Inseminoid réussit donc à fasciner et nous tenir en haleine à renforts d'estocades sanglantes effrontées. Si l'interprétation s'avère sans relief (bien qu'attachante dans leur esprit cabotin de cohésion), Judy Geeson (Fear in the Night, Dominique) réussit à se détacher du lot grâce à ses expressions outrées et démunies de meurtrière désaxée habitée par des pulsions cannibales ! (une idée incongrue nonsensique digne d'une production Z ritale !). Qui plus est, pour renchérir dans le sordide, celle-ci contemple parfois avec perversité l'agonie latente de ses victimes ! Un parti-pris à la fois démonstratif et cruel que Norman J. Warren nous affectionne avec un sens du rythme assez haletant (score électro strident à l'appui!) et une provocation assumée dans ses situations cauchemardesque où les clameurs se disputent aux hurlements (notamment cette hallucinante séance d'accouchement improvisée dans une sorte de décharge insalubre).

                     
Grâce à son action en roue libre imprimant une récurrente violence graphique, la frénésie entêtante de sa partition électro et son esthétisme glauque imparti au huis-clos caverneux, Inseminoïd provoque un réjouissant "plaisir innocent" chez les fans bisseux de déviance impudente (aussi gratuite soit sa violence organique !). Incontournable donc. 

P.S: La version uncut uniquement dispo en Vostfr s'avère dispensable car elle n'apporte rien à la conclusion de l'intrigue (l'arrivée d'un navire de secours constatant sur place le carnage).

*Bruno
27.01.23. 6èx. Vostf
14.11.16. 
06.07.11. (277 vues)


Récompense: Prix des Meilleurs effets spéciaux, au Fantafestival, en Italie, en 1982.
Nomination: Meilleur film à Fantasporto.

Les conditions de tournage: Pour un budget de 1 000 000 de livres, le tournage s'est déroulé durant 3 semaines dans les grottes de Chislehurst (35 kms de long), dans le sud-est du grand Londres et deux jours sur l'île Gozo, située à 4 kms de l'île de Malte. Le reste des décors a été établi en studio pour un tournage d'un semaine, dans la banlieue de Wembley (Londres).

samedi 12 novembre 2016

CHARLIE ET SES DROLES DE DAMES


de Mc G. 2000. 1h38. Avec Cameron Diaz, Drew Barrymore, Lucy Liu, Bill Murray, Sam Rockwell,
Kelly Lynch, Crispin Glover, Tim Curry.

Sortie salles France: 22 Novembre 2000

FILMOGRAPHIE: Joseph McGinty Nichol, dit McG, est un réalisateur, producteur et scénariste américain, né le 9 août 1968 à Kalamazoo (Michigan). 2000 : Charlie et ses drôles de dames (Charlie's Angels). 2003 : Charlie's Angels 2. 2006 : We Are Marshall. 2009 : Terminator Renaissance. 2012 : Target. 2014 : 3 Days to Kill. 2016 : The Babysitting.


Chronique express.

Blockbuster estampillé tous publics, Charlie et ses drôles de dames constitue un divertissement gogo 100% fun et jouissif dans son panel de bastons martiales et cascades chorégraphiques étonnement LISIBLES (à contre emploi des prods actuelles donc) au sein d'un cadre esthétique rutilant oscillant décors exotiques, boites de nuits et luxueuses villas. L'intrigue frivole (non exempt de rebondissements certes convenus) n'étant qu'un prétexte pour aligner sans modération un enchaînement de rixes endiablés sous l'impulsion pétulante de 3 sexy girls ivres d'aventures et de romance (mention spéciale au tempérament impétueux de la bombasse Cameron Diaz !) et sous la contribution musicale d'une BO survoltée !

Si on s'amuse autant comme des gosses durant leur cheminement fantasque c'est grâce à l'approche décomplexée d'un cinéaste ne prenant jamais au sérieux son intrigue débridée et parvenant même à transcender l'improbabilité de l'action dans le domaine du crédible.


Bref, un pop-corn movie (plaisir coupable ou nanar de luxe c'est selon !) plein de charme et d'adrénaline au point de nous donner la pêche avec un sourire de bambin extatique ! Vite la suite !

B-M

On prend les mêmes et on recommence, avec trois fois plus de super méchants (dont l'entrée en scène de la tigresse Demi Moore !) et de bravoures homériques siphonnées du bulbe !

Reprenant à peu de choses près le même schéma narratif, une séquelle aussi réussie que son homologue misant l'accent sur la semi-parodie dans son brassage de cocasserie, d'érotisme infantile, d'action déjantée et de références cinégéniques. Crevant l'écran à chacune de leurs apparitions (prédilection pour le tempérament impétueux de Cameron Diaz), nos 3 wonder womens au sourire ultra bright perdurent dans l'affrontement avec un héroïsme oriental aussi dégénéré qu'improbable. Comme pour son précédent modèle, et pour faire passer la pilule de la surenchère (on se rapproche clairement d'un film de super-héros !), le réalisateur mise sur le second degré afin de justifier sa débauche pyrotechnique ! Et ça fonctionne du tonnerre dans la majorité des situations toutes plus folingues !  


Un second plaisir coupable donc beaucoup plus impressionnant en terme d'action (numérique) calibrée, rehaussé d'un grain de folie que sa galerie effrontée de personnages excentriques traduit avec une dérision irrésistiblement cartoonesque.  

B-M

vendredi 11 novembre 2016

AVATAR

                                                           Photo empruntée sur Google, appartenant au site yourentertainmentnow.com

de James Cameron. 2009. U.S.A. 2h42. Avec Sam Worthington, Sigourney Weaver, Stephen Lang, Michelle Rodríguez, Zoe Saldana, Wes Studi, CCH Pounder, Laz Alonso.

Sortie salles France: 16 Décembre 2009. U.S: 18 Décembre 2009

FILMOGRAPHIE: James Francis Cameron est un réalisateur, scénariste et producteur canadien, né le 16 Août 1954 à Kapuskasing (Ontario, Canada)
1978: Kenogenis (court-métrage). 1981: Piranhas 2, les Tueurs Volants. 1984: Terminator. 1986: Aliens, le Retour. 1989: Abyss. 1991: Terminator 2. 1994: True Lies. 1997: Titanic. 2003: Les Fantomes du Titanic. 2005: Aliens of the Deep. 2009: Avatar.


Succès planétaire public et critique au profit d'un budget pharaonique, Avatar prône le Blockbuster familial sous l'effigie d'une 3D révolutionnaire ! Outre l'expérience sensitive qu'il suscite avec ce relief immersif, Avatar peut autant se savourer en version plate si bien que le sentiment d'évasion que Cameron parvient à nous procurer nous laisse béa d'admiration. De par la perfection d'effets-spéciaux numériques à la pointe de la technologie et du réalisme conféré à ses décors naturels artificiels. La planète bucolique Pandora se dévoilant sous nos yeux avec une harmonie lyrique ! La tribu aborigène des Na'vy doit bientôt se confronter à l'hostilité d'une armée américaine désireuse de leur dérober un minerai qui pourrait résoudre la crise énergétique sur Terre. Avec le subterfuge d'un clonage de Na'vy combiné à des gènes humains, Jake Sully infiltre leur tribu afin de gagner leur confiance et les inciter à quitter les lieux. En plein apprentissage de leur coutume guerrière et écolo, il finit par s'attacher à leurs liens familiaux au moment même ou il s'éprend d'amour pour Neytiri.


En créateur d'univers chimérique et de créatures humanoïdes jamais vus au préalable, James Cameron nous offre un spectacle à la fois épique et onirique au travers d'une intrigue truffée de thèmes tristement actuels. Manifeste contre le militarisme, l'impérialisme, le capitalisme, le racisme et la deforestation (on songe à la condition amazonienne), Avatar constitue une leçon d'enseignement pour les générations futures sous couvert d'une préservation écolo (la faune et la flore bafouées par l'homme constituant l'épice des enjeux bellicistes !). Science-fiction, fantastique, guerre, romance se chevauchant habilement sous l'impulsion d'une dimension humaniste si bien que James Cameron parvient à donner chair à ces humanoïdes avec une candeur souvent poignante. C'est dire l'exploit technique qu'il est parvenu à transfigurer en donnant vie à ces E.T d'un genre nouveau (leur corps longiligne contrastant avec leur épiderme d'une teinte azur !). Par ailleurs, en réinterprétant l’histoire coloniale de l’Amérique contre les amérindiens, Cameron exploite intelligemment le Blockbuster homérique par la noble cause d'une ethnie démunie mais pétrie d'espoir, de bravoure et de dignité afin de ne pas céder au chantage impérieux.


Le Blockbuster dans son apparat novateur !
Leçon d'apprentissage et de tolérance auprès des ethnies étrangères, respect pour l'environnement naturel mais aussi pour le sacre des sépultures (réflexion spirituelle en sus !), Avatar constitue un magnifique récit initiatique sous le pilier d'un transfuge en rédemption romantique. Nanti d'un souffle épique vertigineux et d'un lyrisme capiteux par le biais de décors édéniques, Avatar envoûte notre sentiment d'évasion avec une acuité humaine bouleversante.

B-M. 2èx

jeudi 10 novembre 2016

LE FABULEUX DESTIN D'AMELIE POULAIN. César du Meilleur Film, 2002.

                                                                  Photo empruntée sur Google, appartenant au site Notrecinema.com

de Jean Pierre Jeunet. 2001. France. 2h02. Avec Audrey Tautou, Mathieu Kassovitz, Rufus, Lorella Cravotta, Serge Merlin, Jamel Debbouze, Clotilde Mollet, Claire Maurier, Isabelle Nanty, Dominique Pinon, Artus de Penguern, Yolande Moreau, Urbain Cancelier, Maurice Bénichou, Michel Robin, Andrée Damant, Armelle, Claude Perron, André Dussollier, Flora Guiet .

Sortie salles France: 25 Avril 2001. U.S: 2 Novembre 2001

FILMOGRAPHIE: Jean Pierre Jeunet est un réalisateur et scénariste français né le 3 Septembre 1953 à Roanne, Loire.
1978: l'Evasion (court), 1980: Le Manège (animation de marionnettes), 1981: Le Bunker de la dernière rafalle (court 26 mns coréalisé avec Marc Caro), 1984: Pas de repos pour Billy Brakko (court), 1989: Foutaises, 1991: Delicatessen (coréalisé avec Marc Caro), 1995: La Cité des Enfants perdues (coréalisé avec Marc Caro), 1997: Alien, la Résurrection, 2001: Le Fabuleux destin d'Amélie Poulain, 2004: Un Long Dimanche de Fiançailles, 2009: Micmacs à Tire-larigot. 2013: L'Extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spive.


"Il n’y a que deux façons de vivre sa vie : l’une en faisant comme si rien n’était un miracle, l’autre en faisant comme si tout était un miracle."

8 636 041 entrées lors de sa sortie rien qu'en France (aujourd'hui, il cumule 32 405 858 entrée à travers le monde !), une vingtaine de récompenses internationales, une contribution musicale proverbiale de Yann Tiersen (BO écoulée à plus d'1 million d'exemplaires, César de la meilleure bande originale), Le Fabuleux Destin d'Amélie poulain déchaîna les passions d'un public galvanisé par ces bulles d'allégresse ! Hymne existentiel, message d'espoir et d'optimisme pour la conquête des coeurs, cantique au charme discret des petites choses de la vie par le biais des tocs et des saveurs culinaires, Le Fabuleux destin d'Amélie Poulain exalte le rêve sous l'impulsion d'une (fée) philanthrope avide de bouleverser l'existence de son entourage. Car fuyant l'ennui et la solitude depuis sa difficile enfance sans affection parentale, Amélie s'empresse de se soucier des autres en leur élaborant des stratégies fructueuses afin de semer le bonheur sur leur chemin.


Illuminé par la présence candide d'Audrey Tautou, celle-ci transfigure son portrait altruiste avec une fantaisie démiurge ! Discrètement gadin, introvertie et redoutablement timorée lorsqu'il s'agit de conquérir le coeur d'un inconnu, Amélie doit affronter l'épreuve du dépassement de soi, l'audace de transgresser ses peurs afin d'extérioriser ses sentiments ! D'une inventivité endémique dans son lot de détails déjantés à la poésie évocatrice (notamment celle en rapport à l'enfance) et de situations cocasses où le baroque se disputent à l'effronterie, le destin singulier d'Amélie converge à l'endurence du jeu de piste romantique depuis sa remise en question de préfigurer son propre bonheur. Avec sa scénographie chaleureuse d'un paris provincial où cohabitent les petites gens, Jean Pierre Jeunet esthétise son cadre de carte postale parmi les teintes criardes du rouge, du vert et du jaune. Sous l'impulsion de ces citadins loufoques, caractériels, aigris, provocateurs, névrosés, voirs désespérément esseulés, Jeunet leur rend hommage avec un humanisme pétri de tendresse. Par l'entremise de notre héroïne redresseuse de tort, telle une Zorro en juppe courte, le fabuleux destin d'Amélie Poulain ne cesse de prodiguer l'intensité du moment présent par la simplicité de notre quotidienneté, quand bien même d'autres se morfondent dans le regrêt de n'avoir pu saisir leur chance.


La vie est un miracle
Instant d'émotions candides où l'onirisme enchanteur, l'humour coquin et le vertige amoureux se renouvellent sans cesse sous le tempérament pétulant de comédiens fantasques, le Fabuleux destin d'Amélie Poulain scande la festivité existentielle. Celle d'y dévorer sans complexe l'instant présent à l'instar d'une aventure riche en surprises et expériences humaines quand on s'y donne les moyens de les provoquer ! Une fulgurance féérique de tous les instants qu'Amélie nous prodigue généreusement avec une grâce scintillante ! En d'autres termes, offrez le bonheur à votre entourage, ils vous le rendront !

B-M. 3èx

Récompenses:
Festival international du film de Karlovy Vary 2001 : Globe de cristal
Festival international du film de Toronto 2001 : People's Choice Award
Festival international du film de Chicago 2001 : Prix du public
Festival international du film d'Édimbourg 2001 : Prix du public
Festival du film de Cabourg 2001 : Prix du meilleur acteur pour Mathieu Kassovitz
Prix du cinéma européen 2001 :
People's Choice Award du meilleur film européen
Meilleur réalisateur pour Jean-Pierre Jeunet
Meilleure photographie
César 2002 :
Meilleur film
Meilleur réalisateur pour Jean-Pierre Jeunet
Meilleure musique originale pour Yann Tiersen
Meilleurs décors pour Aline Bonetto
Critics Choice Awards 2002 : meilleur film en langue étrangère
BAFTA Awards 2002 :
Meilleur scénario original pour Guillaume Laurant et Jean-Pierre Jeunet
Meilleure direction artistique pour Aline Bonetto
Prix Amanda 2002 : meilleur film étranger
Prix Goya 2002 : meilleur film européen
Prix Lumières 2002 :
Meilleur film
Meilleure actrice pour Audrey Tautou
Meilleur scénario
Lions tchèques 2002 : meilleur film étranger
Guldbagge Awards 2002 : meilleur film étranger
Independent Spirit Awards 2002 : meilleur film étranger
Prix Sant Jordi du cinéma 2002 : meilleure actrice étrangère pour Audrey Tautou
London's Favourite French Film 2004 : prix des internautes