mardi 9 mai 2023

Mad Dog and Glory

                                                  Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de John McNaughton. 1993. U.S.A. 1h37. Avec Robert De Niro, Uma Thurman, Bill Murray, David Caruso, Mike Starr, Kathy Baker.

Sortie salles France: 2 Juin 1993. U.S: 5 Mars 1993

FILMOGRAPHIE: John Mc Naughton est un réalisateur américain, né le 13 Janvier 1950 à Chicago. 1984: Dealers in Death. 1986: Henry, portrait d'un serial killer. 1991: Sex, drugs, Rock and Roll. 1991: The Borrower. 1993: Mad Dog and Glory. 1996: Normal Life. 1998: Sexcrimes. 2000: Condo Painting. 2001: Speaking of sex. 2004: Redliners. 2009: Backstabbers. 2013: The Harvest.


"Pas de couilles, pas de gloire !"
Quand on pense que Mad dog and Glory porte la signature de John McNaughton, réalisateur émérite de Henry, portrait d'un serial-killer, il y a de quoi être autrement stupéfiais, déconcerté aussi, à la vue de cette comédie policière rondement menée tant et si bien que le temps défile à une vitesse vertigineuse (euphémisme tant j'ai cru que le film comptabilisait à peine 1 heure). Pourtant, sur le papier, on pouvait légitimement douter de son potentiel narratif lorsqu'un flic inconfiant (Robert De Niro, à contre emploi, crève à nouveau l'écran dans une posture sobrement timorée à s'efforcer de s'effacer auprès des autres) tombe amoureux de la potiche d'un illustre mafieux (endossé par le clown Bill Murray en humoriste subsidiaire à la fois drôle, amiteux, badin, arrogant, suffisant, méprisant, condescendant) après lui avoir sauver la vie ! Or, l'intelligence de John McNaughton est ici d'y atomiser les conventions du genre auprès d'une moisson de situations burlesques où drame, romance et tendresse osent s'immiscer dans l'aventure sans jamais sombrer dans le ridicule, voire une quelconque gestuelle outrancière. Mad Dog and Glory ne cessant de provoquer le rire (parfois grinçant) là où l'on ne l'attend jamais. 


Et c'est ce qui fait le génie de cette histoire criminelle à l'issue aussi incertaine que caustique. Quand bien même on a beau s'être inquiété de l'ouverture de son prologue d'une grande violence (en annonçant subitement la couleur après le passage du noir et blanc), le réalisateur se joue du simulacre pour s'extirper du conformisme épaulé il est vrai d'une pléiade d'acteurs au diapason. David Caruso nous épatant de la manière la plus déconcertante en bras droit d'un franc-parler quasi suicidaire eu égard de ses confrontations avec deux mastards peu recommandables. Quant à la juvénile Uma Thurman, celle-ci apporte une touche d'innocence et de compassion tout en se laissant obscurcir par sa rancoeur et son dégoût dans sa condition de jeune fille servile partagée entre l'intimidation de son boss et l'amour d'un flic au grand coeur que De Niro transcende au point d'en omettre l'acteur qu'il symbolise tant depuis des décennies. On pourrait d'ailleurs même prétendre qu'il s'agit là d'un de ses plus beaux rôles tant il s'y glisse sans ambages. 


Bijou d'humour et de tendresse au sein d'une délicieuse comédie policière magnifiquement écrite, réalisée et interprétée de par l'originalité des rebondissements incessants que les acteurs déclenchent dans leur complémentarité autoritaire (tout le récit étant notamment un jeu de pouvoir machiste, entre intimidation, confrontations musclées, initiation au surpassement de soi), Mad Dog and Glory redore le blason du pur cinéma en y télescopant les genres avec une roublardise somme toute limpide. A revoir d'urgence si vous voulez rire de bon coeur par "effets de surprise" tout en fondant d'amour pour le couple incandescent De Niro / Thurman. A noter enfin l'utilisation judicieuse d'un score romantique d'Elmer Bernstein à la fois raffiné, élégant, subtil, mélancolique, décalé parfois, référentiel aussi pour son cinéma d'antan qu'il parvient à concurrencer sans une ombre prétentieuse. J'oubliais également ! L'oeuvre foncièrement modeste est produite par Martin Scorsese. Excusez du peu.

*Bruno
3èx

Box Office France : 184 947 entrées

dimanche 7 mai 2023

Les Nuits avec mon Ennemi / Sleeping with the Enemy

                                    Photo empruntée sur Google, appartenant au site fr.originalfilmart.com

de Joseph Ruben. 1991. U.S.A. 1h39. Avec Julia Roberts, Patrick Bergin, Kevin Anderson, Elizabeth Lawrence, Kyle Secor

Sortie salles France: 13 Mars 1991. U.S: 8 Février 1991

FILMOGRAPHIE: Joseph Ruben est un réalisateur, scénariste et producteur américain, né en 1951 à Briarcliff, Manor, New-York. 1974: The Sister-in-Law. 1976: Lâche-moi les baskets. 1977: Joyride. 1978: Our Winning Season. 1980: Gorp. 1984: Dreamscape. 1987: Le Beau-Père. 1989: Coupable Ressemblance. 1991: Les Nuits avec mon Ennemi. 1993: Le Bon Fils. 1995: Money Train. 1998: Loin du Paradis. 2004: Mémoire Effacée. 2013: Penthouse North.

En dépit d'une ultime demi-heure sombrant dans les conventions et les facilités d'un produit horrifique standard (toutefois bien géré au niveau de l'angoisse ressentie lors de certaines séquences mutiques), Les Nuits avec mon ennemi est un bon thriller du samedi soir parfaitement interprété par une Julia Roberts démunie contre son époux tyrannique qu'endosse avec conviction expressive nullement outrée l'excellent Patrick Bergin en pervers narcissique au regard injecté de mal. Sa formidable première heure élégamment réalisée, très efficace dans sa façon d'y planter posément l'histoire et ses personnages, et formellement envoûtante (sa scénographie côtière édénique, ses images urbaines magnifiquement éclairées) dénonçant avec une dramaturgie humaniste le calvaire d'une femme violentée paralysée de terreur d'y quitter son bourreau. Et ce en oscillant intelligemment pudeur du non-dit et réalisme brutal auprès d'une maltraitance bouleversante que la victime endure au sein de son quotidien incertain.  Ainsi, de par le jeu fragile, si attachant, de Julia Roberts, on ressent pleinement son désarroi de ne pouvoir se défaire de l'emprise de son mari avant qu'un rebondissement inopiné ne vienne remettre en question sa situation de claustration à la fois physique et morale. A revoir donc en dépit de ses défauts quelque peu embarrassants auprès de son final trop classique et prévisible (notamment la facilité à laquelle le mari découvre un indice probant lors de son investigation). 

*Bruno

jeudi 4 mai 2023

Nightkill

                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Ted Post. 1980. U.S.A. 1h39. Avec Jaclyn Smith, Robert Mitchum, Mike Connors, James Franciscus, Fritz Weaver, Sybil Danning 

Sortie salles France: ? U.S: 18 Décembre 1980

FILMOGRAPHIE: Ted Post est un réalisateur, scénariste et acteur américain né le 31 mars 1918 à Brooklyn, dans l'État de New York (États-Unis), et mort le 20 août 2013 à Santa Monica, en Californie (États-Unis). 1956 : The Peacemaker. 1959 : The Legend of Tom Dooley. 1968 : Pendez-les haut et court. 1970 : Le Secret de la planète des singes. 1970 : Night Slaves (en) (TV). 1971 : Dr. Cook's Garden (TV). 1971 : Yuma (TV). 1971 : Five Desperate Women (TV). 1971 : Do Not Fold, Spindle, or Mutilate (TV). 1972 : The Bravos (TV). 1972 : Sandcastles (TV). 1973 : The Baby. 1973 : The Harrad Experiment. 1973 : Magnum Force. 1975 : L'Infirmière de la compagne casse-cou. 1978 : Le Merdier. 1978 : Le Commando des tigres noirs. 1980 : Nightkill. 1981 : Cagney et Lacey (TV). 1986 : Stagecoach (TV). 1992 : The Human Shield. 1999 : 4 Faces. 2000 : Old Pals.


Diffusé en son temps sur Canal +, Nightkill est une curiosité oubliée des années 80. Un thriller hitchcockien au suspense hélas timoré pour autant non dénué d'un certain charme (modeste) auprès de son atmosphère (nocturne) à la lisière d'une horreur sous-jacente, de ses envoûtants décors urbains (et domestiques) issus de l'Arizona, de son score musical tantôt lugubre, tantôt dissonant et de son surprenant cast parmi lesquels se disputent la ravissante Jaclyn Smith (Drôles de Dames), le monstre sacré Robert Mitchum, Mike Connors (Mannix), James Franciscus et Sybil Danning

Dommage que l'intrigue simpliste pâtie d'un manque flagrant d'intensité durant sa trajectoire criminelle alors qu'en intermittence on est quelque peu séduit par son ambiance d'angoisse parfois palpable (vision d'horreur à l'appui) lorsque la victime seule contre tous tente de se défaire de son cauchemar quotidien avec un sentiment d'impuissance qui ne nous laisse pas indifférent. On appréciera également sa conclusion amère laissant transparaître en ultime coup de théâtre une vision morbide ultra réaliste (on souffre viscéralement pour la victime dans sa condition moribonde) alors qu'une frange de spectateurs se laissera convaincre par l'identité du meurtrier sans toutefois bondir de son siège faute d'un schéma narratif peu subtil contrairement aux apparences que cultive sans brio le réalisateur Ted Post


A privilégier prioritairement aux nostalgiques de la génération 80, Nightkill érigé en modeste série B diluant une certaine sympathie par son attachante maladresse de rendre attractif un thriller à suspense notamment étrange, ombrageux, pour ne pas dire bizarroïde.

*Bruno
2èx

mercredi 3 mai 2023

Les Gardiens de la Galaxie Vol 2 / Guardians of the Galaxy Vol. 2

                                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de James Gun. 2017. U.S.A. 2h16. Avec Chris Pratt, Zoe Saldana, David Bautista, Vin Diesel, Bradley Cooper, Kurt Russell, Michael Rooker, Karen Gillan, Pom Klementieff, Sylvester Stallone, Elizabeth Debicki.

Sortie salles France: 26 Avril 2017. U.S: 5 Mai 2017

FILMOGRAPHIE: James Gunn est un réalisateur, scénariste, acteur, producteur et directeur de photo, né le 5 Août 1970 à Saint Louis, dans le Missouri (Etats-Unis). 2006: Horribilis. 2010: Super. 2013: My Movie Project (Segment: Beezel). 2014. Les Gardiens de la Galaxie. 2017 : Les Gardiens de la Galaxie Vol. 2. 2021 : The Suicide Squad. 2023 : Les Gardiens de la Galaxie Vol. 3. 


En précisant ne pas avoir revu le 1er opus, excellente pochette surprise que personne n'attendait, Les Gardiens de la Galaxie 2 demeure à la revoyure un spectacle stellaire comme on n'en voit que trop rarement au sein du space-opera ostentatoire. Tant et si bien que cette séquelle tient la route de par l'amour et la sincérité de James Gunn non dupe de nous offrir sur un plateau argenté un divertissement féérique de chaque instant. Et ce en dépit d'un humour parfois léger (pour ne pas dire lourdingue diront les détracteurs) mais jamais vulgaire et encore moins primaire tant et si bien que chaque réplique émane d'un bon sentiment (de manière également à séduire le public de 7 à 77 ans). Car formellement splendide par son onirisme candide, tant auprès de l'inventivité des décors vus nulle part ailleurs que pour son attachante galerie de personnages hauts en couleurs s'exprimant entre ironie badine et bienveillance, les Gardiens de la Galaxie 2 parvient efficacement à divertir dans la simplicité en y prônant les valeurs familiales par le truchement de la confrontation, du pardon, de la trahison et du sens du sacrifice. Nos héros redresseurs de tort redoublant de bravoures auprès de leurs prouesses physiques / techniques durant leur cheminement belliqueux (quel final apocalyptique !) tout en s'initiant à la remise en question morale si je me réfère à la rencontre entre Peter et son père biologique (Kurt Russel à contre-emploi  nous vaudra des rebondissements en forme de clin d'oeil à un classique du genre) ainsi que la relation épineuse entre Gamora et sa soeur écorchée vive Nébula emplie de haine pour des motifs somme toute justifiés. 


Outre la fantaisie bonnard de ses séquences d'humour et d'action toutes plus époustouflantes les unes que les autres (on en prend plein les yeux de façon métronome), on est également résolument aussi fasciné qu'amusé par les présences plus vraies que nature de Groot (bébé arbre génialement ignorant passionné de chansons primesautières) et Rocket, raton-laveur génétiquement modifié au franc-parler désinhibé. Nos gardiens super-héroïques ne cessant de recourir à l'unité amicale puis familiale pour mieux s'opposer au Mal le plus couard et pernicieux. Et il faut bien reconnaître que si l'intensité échevelée des batailles spatiales et corps à corps destructeurs s'avère aussi bluffante par son souci du détail réaliste (au point parfois d'avoir le tournis), la qualité des FX numériques transcende constamment l'improbable par sa faculté à nous immerger à corps perdu au sein d'une scénographie féérique (j'insiste) en roue libre. Sans omettre ses tubes pops toujours aussi entêtants et émotifs qui émaillent le récit sans en faire trop, Les Gardiens de la Galaxie 2 nous réserve enfin quelques surprises subsidiaires pour ses scènes inter-générique puis celle post-générique. En attendant le 3è opus toujours réalisé par son auteur, retentez cette bondissante séquelle dénuée de prétention car elle ne mise que sur la générosité d'un spectacle enchanteur pétri d'intentions à la fois gracieuses, gratifiantes, frétillantes, bon enfant. 


*Bruno

mardi 2 mai 2023

Cinglée / Nuts

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Martin Ritt. 1987. U.S.A. 1h56. Avec Barbra Streisand, Stacy Bergman, Richard Dreyfuss, Maureen Stapleton, Leslie Nielsen, Karl Malden, Eli Wallach, Robert Webber

Sortie salles France: 2 Mars 1988. U.S: 11 Décembre 1987

FILMOGRAPHIEMartin Ritt est un réalisateur américain né le 2 mars 1914 à Manhattan (New York) et mort le 8 décembre 1990 à Santa Monica (Californie).1957 : L'Homme qui tua la peur. 1957 : Les Sensuels. 1958 : Les Feux de l'été. 1958 : L'Orchidée noire. 1959 : Le Bruit et la Fureur. 1960 : Cinq femmes marquées. 1961 : Paris Blues. 1962 : Aventures de jeunesse. 1963 : Le Plus Sauvage d'entre tous. 1964 : L'Outrage. 1965 : L'Espion qui venait du froid. 1967 : Hombre. 1968 : Les Frères siciliens. 1970 : Traître sur commande. 1970 : L'Insurgé. 1972 : Peter et Tillie. 1972 : Sounder. 1974 : Conrack. 1975 : Double Jeu. 1976 : Le Prête-nom. 1978 : Casey's Shadow. 1979 : Norma Rae. 1981 : Back Roads. 1983 : Marjorie. 1985 : Murphy's Romance. 1988 : Cinglée. 1990 : Stanley et Iris. 

"Le monde entier est cruel à l'intérieur et cinglé en surface."

Sorti la même année que Suspect avec en tête d'affiche Barbra Streisand, chanteuse autrement glamour que Cher, Cinglée empreinte également le genre judiciaire dans le cadre d'un drame psychologique davantage bouleversant eu égard de la tournure du procès confiné en règlement de compte familial. Tout l'intérêt de l'intrigue résidant dans le portrait tempétueuse de cette call-girl accusée d'avoir assassiné l'un de ses clients alors que le corps psychiatrique s'efforce de l'interner faute de ses pulsions de violence incontrôlées. Ainsi, avec l'aide de son nouvel avocat, elle va tenter de prouver son innocence dans un contexte de légitime défense face au témoignage du juge et celui démuni de ses parents convaincus de sa pathologie mentale. 

Outre la prestance oh combien ferme, tranquille et magnétique de Richard Dreyfuss en avocat loyal délibéré à défendre sa cliente, et de quelques seconds-rôles aussi persuasifs (dont le monstre sacré Karl Malden en beau-père équivoque ou encore Eli Wallach en psychiatre incapable, et enfin la déchirante présence de Maureen Stapleton en mère éplorée en proie à la culpabilité), Barbra Streisand porte l'intrigue sur ses frêles épaules sans l'ombre d'une quelconque outrance expressive en dépit de son franc-parler dévastateur, symbole d'une émancipation féminine en sédition. Le récit de plus en plus douloureux au fil de révélations malsaines affichant une intensité dramatique insoupçonnée sous l'impulsion fébrile de notre Barbra Streisand soudainement à fleur de peau lors de ses réminiscences meurtries. Plutôt bien mené et surtout sobrement interprété en s'extirpant intelligemment du pathos si je me réfère à sa progression narrative étonnamment bouleversante, Cinglée gagne en épaisseur humaniste au sein de ce huis-clos judiciaire pas comme les autres eu égard de la caractérisation morale de la victime/coupable entourée de protagonistes désarmés par sa capacité à s'élever dans la dignité féministe. Un très bon drame judiciaire qui mérite (autant, voir plus que son homologue Suspect par sa plus-value émotive) à être redécouvert, notamment faute de sa réputation oubliée. 


*Bruno

lundi 1 mai 2023

Suspect Dangereux / Suspect

                                                         Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Peter Yates. 1987. U.S.A. 2h01. Avec Cher, Dennis Quaid, Liam Neeson, John Mahoney, Joe Mantegna, Philip Bosco 

Sortie salles France: 24 Février 1988. U.S: 23 Octobre 1987

FILMOGRAPHIE: Peter Yates, né le 24 juillet 1929 à Aldershot et mort le 9 janvier 2011 à Londres1, est un réalisateur britannique. 1964 : One Way Pendulum. 1967 : Trois milliards d'un coup. 1968 : Bullitt. 1969 : John et Mary. 1971 : La Guerre de Murphy. 1972 : Les Quatre Malfrats. 1973 : Les Copains d'Eddie Coyle. 1974 : Ma femme est dingue. 1976 : Ambulances tous risques. 1977 : Les Grands Fonds. 1979 : La Bande des quatre. 1981 : L'Œil du témoin. 1983 : L'Habilleur. 1984 : Krull. 1985 : Eleni. 1987 : Suspect dangereux. 1988 : Une femme en péril. 1989 : Délit d'innocence. 1992 : Year of the Comet. 1995 : Un ménage explosif.

Plutôt oublié, Suspect Dangereux est un bon suspense judiciaire qui parvient à nous captiver (à 1 ou 2 longueurs près) grâce aux talents respectifs de Dennis Quaid, Liam Neeson et surtout Cher qui prouve qu'elle est une véritable actrice derrière son physique fastueux. Efficace et plutôt bien mené (à l'instar de cette superbe séquence mutique pour ces jeux de regard couards échangés au sein de la bibliothèque).

*Bruno

L'avis de Jean-Marc Micciche: Cycle Polar Americain avec Suspect (aka Suspect dangeureux) un suspense movie old school réalisé par l'artisan Peter Yates. Un juge se fait sauter la cervelle, sa secretaire est retrouvé morte et le suspect idéal est un clochard (joué par un Liam Neeson habité). Sa seule chance, son avocate commis d'office joué par la magnifique Cher (excellente) qui tente de le disculper, elle sera aidé par un des membres du jury joué avec la gouaille habituel de Dennis Quaid. Trés bon polar judiciaire qui fleurte également avec le film de suspense, le film nous rappelle avec délice que dans les années 80, des films de ce type était monnaie courante. Bon script, bon cast, réal solide et carré, score de Michael Kamen au cordeau....Vue un nombre conséquent de fois et toujours bon...8/10

jeudi 27 avril 2023

The Mask

                                                 Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Chuck Russell. 1994. U.S.A. 1h41. Avec Jim Carrey, Cameron Diaz, Peter Greene, Peter Riegert, Amy Yasbeck, Richard Jeni, Jim Doughan, Nancy Fish

Sortie salles France: 26 Octobre 1994. U.S: 29 Juillet 1994

FILMOGRAPHIE: Chuck Russel est un réalisateur, producteur, scénariste américain, né le 6 Août 1952 à Highland Park dans l'Illinois (Etats-Unis). 1987: Freddy 3. 1988: Le Blob. 1994: The Mask. 1996: l'Effaceur. 2000: l'Elue. 2002: Le Roi Scorpion. 2014: Arabian Nights.


Splendiiiide !!!! Peut-être pas à ce point non, mais on passe tout de même un sacré bon moment jouasse sous l'impulsion de l'homme cartoon: Jim Carrey dans l'un de ses rôles les plus emblématiques. Et si The Mask ne demeure pas du niveau du chef-d'oeuvre de ZemeckisQui vaut la peau de Roger Rabbit ? Chuck Russel demeure suffisamment inspiré, attentionné, formaliste à nous emballer un divertissement déjanté mené à tombeau ouvert. Tant et si bien que l'histoire a beau être ultra simpliste (une lutte récursive entre un bon et des gangsters), l'énergie fulgurante que déploie Jim Carrey dans un double rôle antinomique (l'attachant gaffeur réservé vs le boute-en-train décomplexé) ainsi que le charme sémillant de la débutante Cameron Diaz (jamais aussi sexy que dans ce rôle de blonde torride qui l'a fit révéler au grand public) emporte tout sur son passage à renfort de gags énormes et de numéros musicaux littéralement anthologiques (sans doute les meilleurs moments) de par leur bonne humeur expansive. 


Mais outre l'aspect fun de son humour débridé en roue libre, on reste toujours aussi bluffé par la qualité des FX numériques se fondant à merveille dans la peau de notre héros élastique (à quelques plans cheap près) que Jim Carrey habite dans une posture pétulante plus vraie que nature. Hommage respectueux donc aux Cartoons de Tex Avery sous couvert d'une réflexion sur notre ambivalence identitaire afin de rester soi même pour accomplir ses rêves en y extériorisant nos sentiments refoulés, The Mask n'a rien perdu de son charme folingue en compagnie subsidiaire d'un faire-valoir canin (admirablement dirigé !) jouant le héros de dernier ressort avec un naturel trouble. Un divertissement très sympa donc mené tambour battant afin de rameuter un public familial complice emporté dans un vortex de sentiments à la fois fringants, innocents, exaltants, enchanteurs, bienfaisants. Jim Carrey, jamais irritable (ou alors si peu) dégageant également une sensibilité tacite en employé bouc-émissaire en proie à l'éveil romantique.


*Bruno
2èx

jeudi 20 avril 2023

Copland. Prix du meilleur acteur, Sylvester Stallone au Festival du Film de Stockholm.

                                        Photo empruntée sur Google, appartenant au site avoir-alire.com

de James Mangold. 1997. U.S.A. 1h45. Avec Sylvester Stallone, Harvey Keitel, Ray Liotta, Robert De Niro, Peter Berg, Janeane Garofalo, Robert Patrick.

Sortie salles États-Unis : 15 août 1997. France : 29 octobre 1997

FILMOGRAPHIE: James Mangold, de son vrai nom James Allen Mangold, est un réalisateur, scénariste, producteur et acteur américain né le 16 décembre 1963 à New York. 1995 : Heavy. 1997 : Copland. 1999 : Une vie volée. 2001 : Kate et Léopold. 2003 : Identity. 2005 : Walk the Line. 2007 : 3 h 10 pour Yuma. 2010 : Night and Day. 2013 : Wolverine : Le Combat de l'immortel. 2017 : Logan. 2019 : Le Mans 66. 2023 : Indiana Jones et le Cadran de la Destinée. 


"Nul n'est au dessus de la loi"
Ce film est une claque. Autant j'avais sans ambages beaucoup apprécié lors de son exploitation Vhs, autant aujourd'hui je le considère, sans hésitation possible, comme l'un des meilleurs films policiers des années 90. Dommage toutefois qu'il mis un frein à la carrière de Sylvester Stallone 8 ans durant (selon ses dires et en dépit d'un succès public somme toute convenable) si bien que Copland s'érige en magnifique portrait de loser en voie de rédemption au moment de s'armer de courage pour venir à bout de flics ripoux en concertation avec la Mafia de leur bourgade rendue tranquille. Et si on peut prêter une certaine allusion au grand classique Serpico de Sidney Lumet, Copland existe sincèrement par lui même pour se dégager de l'ombre de la redite, de par la personnalité autonome de James Mangold (loin d'être un manchot, jetez un peu un oeil sur sa filmo) fignolant son script et sa mise en scène dans une maturité dépouillée. Les séquences alertes s'enchaînant brutalement à rythme métronome sans que le spectateur ne maîtrise quoique ce soit auprès d'une trajectoire dramatique dénuée de concession. 

Quant à la mesure du splendide score "grave" d'Howard Shore, il déteint sur le poids moral de ses personnages anti manichéens, à l'instar d'un chemin de croix funéraire. Quant aux acteurs se disputant communément l'autorité dans leur confrontation épineuse, ils parviennent sans réserve à omettre leur charisme éculé grâce à leur caractérisation efficacement détaillée tout en allant droit à l'essentiel d'un récit aussi crédible que jamais outré afin d'y afficher une carrure aussi solide que faillible. Copland distillant notamment une intensité peu à peu rigoureuse et vertigineuse sous l'impulsion de notre héros Sylvester Stallone se dévoilant humainement comme jamais en policier taiseux reclus sur lui même depuis une déception amoureuse ainsi qu'un handicap (surdité d'une oreille) lui interdisant d'exercer de plein droit sa fonction de shérif. Initiation à la transgression de l'appréhension et au dépassement de soi après avoir été vulgairement jugé comme vaurien par ses pairs et (une partie de) son entourage, Copland scintille sans vaciller grâce à la personnalité secrètement torturée de Sly relevant la tête et ses biceps sans effets de manche possible lors d'un final aussi éprouvant que bouleversant passés les éclairs de violence inopinément chorégraphiques. 

A réhabiliter d'urgence, Copland étant un grand film, un vrai, sous le pilier d'une pléthore d'acteurs pulsatiles parvenant légitimement à éclipser leur notoriété bankable.

*Bruno
2èx

Box Office France: 553 463 entrées

mercredi 19 avril 2023

Flesh and Bone / De chair et d'os

                                              
                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Steve Cloves. U.S.A. 2h06. Avec Dennis Quaid, James Caan, Meg Ryan, Gwyneth Paltrow, Scott Wilson, Christopher Rydell, Julia McNeal, Ron Kuhlman, Jerry Swindall, Ryan Bohls.

Sortie en France le 4 Janvier 1995, U.S.A le  5 Novembre 1993

FILMOGRAPHIE: Steven Kloves est un réalisateur et scénariste américain né le 18 Mars 1960 à Austin (Etats-Unis). Il est surtout connu pour avoir été le scénariste de six des sept volets cinématographiques d'Harry Potter. 1989: Susie et les Baker Boys. 1993: Flesh and bone.

                           
"Etrange romance galvaudée du poids d'une culpabilité torturée, Flesh and Bone conjugue admirablement drame psycho et thriller sous l'impulsion d'un quatuor d'acteurs hantés par les fantômes d'un passé meurtrier."
Metteur en scène peu prolifique si bien qu'il réalisa à ce jour deux uniques longs-métrages (et pas des moindres), Steven Kloves rend hommage au film noir à travers une intrigue tortueuse tendance Hitchcockienne sous le vernis d'un intense drame psychologique, poignant, profond, douloureux, sans échappatoire. Le pitchDurant son enfance, Arlis fut témoin du massacre d'une famille de fermiers par son père une nuit où il dû lui servir d'appât afin de tendre un piège à ces occupants pour les cambrioler.  Les années ont passé, Arlis, aujourd'hui adulte est resté à jamais marqué par cette sanglante nuit de de culpabilité. Versatile et solitaire, il arpente les régions adjacentes en tant que livreur en accumulant les rencontres féminines d'un soir. Jusqu'au jour ou il établit la connaissance de Kay Davies, une séduisante jeune femme instable battue par son mari mécréant mais délibérée à changer d'horizon. Admirablement filmé au sein de paysages naturels déployant une tranquille plénitude, Flesh and Bone est le genre de métrage franc-tireur où il s'avère difficile d'y décrire précisément ce qui en émane tant son atmosphère solaire, hermétique, magnétise lestement le spectateur auprès de cette aura plutôt feutrée. Si bien que l'oeuvre, étrange et envoûtée, privilégie les non-dits, les ellipses, les silences auprès de personnages énigmatiques déambulant dans une campagne à l'onirisme trouble.

                                       

Ainsi, à travers une réalisation autonome dénuée de fioriture, Flesh and Bone nous illustre de manière latente la rencontre impromptue entre deux êtres esseulés. Un couple d'amants désabusés d'une quotidienneté éculée. Jusqu'au jour ou le père, responsable du triple homicide revienne remémorer leur obscur passé. Mais c'est avant tout à travers le portrait d'une photo de famille qu'un fantôme reviendra hanter les lieux d'une vétuste demeure pour s'y extraire ensuite dans la réalité de leur terne existence. Car ce huis-clos funeste décharné fut autrefois le théâtre d'homicides perpétrés avec une froideur implacable. Avec une sobriété nuancée, l'excellent et si rare Dennis Quaid diffuse une grave dimension psychologique à travers son personnage ombrageux de cow-boy solitaire, profondément traumatisé par un massacre familial au point de se vouer à la damnation dans sa condition sinistrosée d'y sacrifier l'amour. De par le charisme de son masochisme narquois, l'impressionnant James Caan lui dispute la vedette en tueur sans vergogne affublé d'un rictus particulièrement mesquin. Entre cet affrontement davantage tendu et dramatique, Meg Ryan insuffle un jeu à contre emploi de jeune orpheline lascive et empathique dans sa psyché refoulée faisant écho au malaise cérébral de son amant en perdition. Enfin, la néophyte Gwyneth Paltrow cultive un troublant charisme chafouin mêlé d'ambiguïté en maîtresse placide, taciturne, insidieuse, complaisamment entourée de son meurtrier sournois pour des motifs obscurs.

                                    

Soigneusement filmé dans les superbes décors d'une contrée clairsemée, Flesh and Bone demeure un grand film noir à l'ambiance vénéneuse subtilement distillée. Une sombre histoire d'amour torturée par le poids du passé d'une culpabilité meurtrie, un chassé-croisé d'individus suspects étroitement liés à un odieux secret. De par son climat élégiaque d'une saisissante beauté funèbre, Flesh and Bone laisse une marque indélébile dans l'esprit du spectateur. Car à l'instar du protagoniste refoulé condamné à la solitude, nous nous immergions dans son amère contrariété de renoncer à une romance compromise par le remord, la culpabilité, la vengeance et la rédemption. Du grand cinéma indépendant inexplicablement méprisé par l'infortune d'une faible reconnaissance. 

*Bruno
20.06.11. 126 v
19.04.23. 3èx

mardi 18 avril 2023

Fight Club

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de David Fincher. 1999. U.S.A/Allemagne. 2h19. Avec Brad Pitt, Edward Norton, Helena Bonham Carter, Meat Loaf, Zach Grenier, Jared Leto 

Sortie salles France: 10 Novembre 1999. U.S: 15 Octobre 1999

FILMOGRAPHIE: David Fincher est un réalisateur et producteur américain, né le 28 Août 1962 à Denver (Colorado). 1992: Alien 3. 1995: Seven. 1997: The Game. 1999: Fight Club. 2002: Panic Room. 2007: Zodiac. 2008: L'Etrange histoire de Benjamin Button. 2010: The Social Network. 2011: Millénium. 2014: Gone Girl. 2020 : Mank. 2023 : The Killer. 


"Vous êtes la merde de ce monde prêt à servir à tout"
Tout a été dit sur ce film malade, ce film monstre en mutabilité sinueuse, ce film culte que toutes les critiques, ou presque, ont incendié à l'époque de sa sortie (Télérama, les Inrocks, les Cahiers du cinéma, pour citer les plus snobinards.), et ce avant qu'un bouche à oreille ne vienne tout remettre en question à l'international et lors de son exploitation Dvd. Objet filmique de toutes les controverses donc qui ne pouvait que scandaliser ou ébranler de plein fouet (euphémisme), Fight Club est un uppercut jusqu'au-boutiste qu'il est impossible d'omettre sitôt le générique bouclé. Une (ultra) violente charge contre le consumérisme et le capitalisme qu'Edward Norton / Brad Pitt (ces 2 là sont ici habités par leur idéologie -auto- destructrice) tentent de nous inculquer dans leur esprit dérangé d'un mal-être existentiel on ne peut plus actuel. Car 25 ans après sa sortie, Fight Club semble rajeunir de tous ses pores (j'en suis au 3è visionnage avec un oeil mature autrement déconcerté et démuni) pour devenir à nouveau encore plus percutant, plus dérangeant, malsain, malaisant, brutal (quelle crudité bon Dieu ces corps à corps insalubres usant de leurs poings pour renaître de plus bel) nauséeux, anarchiste au possible que lorsqu'il fut conçu lors de son échec critique / commercial. 


"Schizo dream"
Une pellicule reptilienne sépia s'immisçant lentement au sein même de notre encéphale pour ne plus nous lâcher jusqu'à la révélation finale inévitablement déstabilisante, crépusculaire, en roue libre totale au point d'y perdre nos repères. David Fincher jouant avec nos nerfs, triturant nos émotions troublées 2h19 durant sous l'impulsion d'un humour caustique à la fois frétillant et décomplexé, comme le souligne cette pléthore de dialogues corrosifs que se partagent nos marginaux (de la génération Z) usant de coups et blessures pour se sentir en vie afin de retrouver leur liberté épargné de matérialisme et d'attache féminine (certains/certaines n'hésiteront pas à qualifier aujourd'hui le film de misogyne, wokisme oblige). Sado-maso en diable au point parfois d'y provoquer la gêne, le désordre moral (les esprits fragiles feraient mieux de s'abstenir afin de ne pas reproduire ce sectarisme terroriste (apologie du terrorisme diront certains à l'époque) que David Fincher ne se prive pas de démontrer avec force, fracas, ambiguïté  bipolaire et une sacré dose d'humour vitriolé à faire vomir les pisses-froids et bien-pensants. Car si Fight Club demeure aujourd'hui aussi extraordinairement moderne, il le doit notamment à la maîtrise technique / formelle de son auteur livrant une oeuvre subversive littéralement expérimentale (les acteurs s'adressant parfois directement à nous) au point de se perdre dans ce labyrinthe mental aussi fascinant et capiteux que répugnant. Un pur film d'ambiance (hybride) également afin de mieux s'immerger dans cet univers rubigineux rempli de mâles testostéronés tentant de retrouver un sens à leur ornière quotidienne dénuée d'équilibre.


"Tout ce que tu possèdes finit par te posséder"
Expérience éprouvante avec soi-même au sein de notre condition d'oppression dans le cadre d'une immense farce vitriolée, Fight Club nous tire les vers du nez, rappelle nos instincts primitifs pour reconsidérer notre existence aliénante privée de toutes libertés (contrairement aux apparences fallacieuses de nos sociétés - davantage - totalitaires). Peut-être la plus (ultra) violente diatribe contre le système opérée au cinéma si bien que de nos jours ultra conservateurs un projet aussi hétérodoxe, anti-social et insurrectionnel serait inévitablement banni de nos écrans. KO debout.

*Bruno
3èx

lundi 17 avril 2023

Les Prédateurs de la Nuit / Faceless / Los Depredadores de la noche

                                             
                                                   Photo empruntée sur Google, appartenant au site scifi-movies.com 

de Jess Franco. 1988. France/Espagne. 1h39. Avec Helmut Berger, Brigitte Lahaie, Telly Savalas, Chris Mitchum, Stéphane Audran, Caroline Munro, Christiane Jean, Anton Diffring.

Sortie salles France: 22 Juin 1988

FILMOGRAPHIEJess Franco (Jesus Franco Manera) est un réalisateur espagnol, né le 12 Mai 1930 à Madrid, décédé le 2 Avril 2013. 1962: L'Horrible Dr orlof.  1962: Le Sadique Baron Von Klaus. 1964: Les Maîtresses du Dr Jekyll. 1966: Le Diabolique Dr Zimmer. 1969: L'Amour dans les prisons des femmes. 1969: Justine ou les infortunes de la vertu. 1970: Les Nuits de Dracula. 1970: Le Trône de Feu. 1971: Vampyros Lesbos. 1972: Les Expériences Erotiques de Frankenstein. 1972: Dracula prisonnier de Frankenstein. 1972: La Fille de Dracula. 1973: Quartier des Femmes. 1973: Christina chez les Morts-Vivants. 1974: La Comtesse Noire. 1974: Eugénie de Sade. 1976: Jack l'Eventreur. 1980: Terreur Cannibale. 1980: Mondo Cannibale. 1981: Sadomania. 1981: Le Lac des Morts-Vivants (co-réal). 1982: L'Abîme des Morts-Vivants. 1982: La Chute de la maison Usher. 1988: Les Prédateurs de la Nuit. 2002: Killer Barbys.


Production Franco-espagnole réalisée par l'incorrigible Jess FrancoLes Prédateurs de la nuit fit les beaux des vidéos-clubs des années 80 sous l'étendard de René Chateau (lui même crédité au poste de scénariste). Interdit aux - de 18 ans à l'époque, ce pur produit d'exploitation risque aujourd'hui de faire sourire les jeunes néophytes auprès de ses effets spéciaux cheap pour autant efficacement montés. Et si le gore et le hors-champ pallient un peu leur carence réaliste, les maquillages de latex impartis aux opérations chirurgicales sont autrement plus convaincants si bien qu'une certaine fascination morbide y découle, à 2/3 plans anémiés (les yeux et la mâchoire manquent de fluidité par leur animation mécanique). Le pitchPour remédier au fardeau de sa soeur défigurée, un médecin et sa maîtresse kidnappent des jeunes filles afin de leur prélever la peau du visage. Pour parfaire l'opération, ils font appel à un chirurgien nazi quand bien même un détective privé tente de retrouver les traces d'une disparue, Barbara, fille d'un riche entrepreneur. Reprenant la même trame que l'Horrible Dr Orloff, lui même autrefois inspiré du classique Les Yeux sans VisageLes Prédateurs de la nuit tente de renouveler son concept en version colorisée et dans un contexte contemporain bon chic bon genre.


Son aspect télé-film et la chanson pop agréablement ringarde se combinant au climat érotique, tant par les étreintes effrontées que la tenue lascive des actrices de seconde zone, Brigitte Lahaie et Caroline Munro en tête de gondole. On sera également surpris de voir réuni à l'écran une distribution internationale aussi éclectique ! Des rôles secondaires improbables auquel y participent aimablement  Telly Savallas, Helmut Berger, Chris Mitchum, Stéphane Audran, Christiane Jean, Howard Vernon  et Anton Diffring. Série B érotico-horrifique mené tambour battant, les Prédateurs de la Nuit attise promptement la sympathie chez l'amateur de zèderies de par son brassage de situations tantôt horrifiques, tantôt polissonnes confinées au sein d'une clinique de l'horreur. Notre trio d'amants s'efforçant d'optimiser le visage idéal auprès de jeunes noctambules influençables. Et en dépit de l'itération des séquences de rapt, certaines situations potaches à l'accent grotesque (chacune des interventions du directeur gay de l'agence de mannequin) et le cabotinage outré des comédiens de seconde zone cultivent un charme timoré par leur affable implication. Mal dirigés dans une caricature souvent grossière, ces derniers insufflent néanmoins suffisamment de charisme pour se fondre dans une carrure hostile ou héroïque, à l'instar de l'inexpressif mais patibulaire Gérard Zalcberg en suppléant déficient, ou encore de l'illustre Anton Diffring dans celui du chirurgien SS.


Plaisamment attachant chez l'aficionado de pur divertissement bonnard dénué de prétention, Les Prédateurs de la Nuit perdure sa sympathie pittoresque pour l'insolence des quiproquos et rebondissements où l'enquête policière, les étreintes sexuelles, la chirurgie esthétique, son gore un tantinet cradingue et les rapts de lorettes se télescopent à rythme métronome. 

*Bruno
15.02.16. 132 v
17.04.23. 4èx

vendredi 7 avril 2023

Pearl

                                          Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Ti West. 2022. U.S.A. 1h43. Avec Mia Goth, David Corenswet, Tandi Wright, Matthew Sunderland, Emma Jenkins-Purro, Alistair Sewell.

Sortie salles France: ?. U.S: 16 Septembre 2022

FILMOGRAPHIE: Ti West (né le 5 octobre 1980 à Wilmington, Delaware) est un réalisateur, scénariste et producteur américain surtout connu pour ses films d'horreur. 2005: The Roost. 2007: Trigger Man. 2009: Cabin Fever 2. 2009: The House of the Devil. 2011: The Innkeepers. 2012: The ABCs of Death (segment M Is for Miscarriage). 2012 : V/H/S (segment Second Honeymoon). 2013: The Sacrament. 2022: X. 2022: Pearl. 


A peine X réconcilia les fans d'horreur vintage à travers son hommage respectueux à Massacre à la Tronçonneuse et au cinéma porno des Seventies que Ti West enchaina la même année avec Pearl sans jamais se répéter dans la facilité de la redite. Si bien qu'ici nous avions d'abord affaire à un véritable drame psychologique transplanté dans le cadre d'une horreur caustique accouplée aux comédies musicales et au cinéma muet dont Pearl, l'antagoniste féminine, s'efforce de conquérir du haut d'un podium dénué d'empathie. Sévère diatribe donc contre le showbiz à la fois cupide, élitiste et corrupteur, Pearl demeure un étrange OVNI inquiétant, charmant, douloureux, cruel, sans concession d'y dresser le portrait pathétique d'une jeune métayère en déréliction depuis une démission parentale engluée dans le rigorisme d'une existence autiste. Outre le stylisme de sa mise en scène constamment inventive où rien n'est laissé au hasard, Pearl puise sa force et son intérêt auprès de l'incroyable Mia Goth incarnant une psychotique en herbe avec une vérité humaine mise à nu. 


A ce titre corrosif aussi bien poignant, son monologue final s'étirant sur plus d'une dizaine de minutes demeure un morceau d'anthologie csrupuleux que de nous délivrer face écran, plan serré, ses états d'âme meurtris, sa confession en berne, son cri d'alarme contre une société sournoise et des parents rétrogrades  à oser s'intéresser à sa personnalité fragile militante pour ses talents de danseuse prometteuse au coeur des années 20. D'ailleurs, Ti West n'as pas de peine à reconstituer sa scénographie rétro, rappelant parfois les classiques immuables des années 50 parmi lequel Le Magicien d'Oz pointe parfois le bout de son nez; aussi minimaliste soit son budget de série B. Bref, tout ça pour dire que l'on croit à cette étonnante féérie esthétisante qui plus est saturée d'une photo rutilante nous illuminant la vue sous l'impulsion d'une ange meurtrière avide d'amour, de reconnaissance, de main secourable qu'elle ne parviendra jamais à approcher dans sa condition davantage fielleuse à se compromettre à une vendetta aveugle. L'incroyable image finale, silencieusement hystérisante, nous laissant sur le carreau de s'attarder sur le rictus (oh combien) malaisant de Mia Goth littéralement habité par la folie alors que le générique défile sans remarquer cette imagerie mobile de plus en plus malsaine par sa temporalité exténuante. 


Etonnant divertissement macabre entièrement soumis à son interprète marginale se livrant corps et âme comme nulle autre criminelle emblématique; Pearl ne peut laisser indifférent les fans d'horreur adulte adepte des profils psychologiques finement étudiés sous un vernis polychrome incessamment renouvelé. En attendant un 3è opus probablement aussi personnel et inspiré que prometteur et flamboyant. 

*Bruno

jeudi 6 avril 2023

Silent Night. Grand Prix du Public, Sitges 2021

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Camille Griffin. 2021. Angleterre. 1h33. Avec Keira Knightley, Matthew Goode, Annabelle Wallis, Lucy Punch, Kirby Howell-Baptiste, Lily-Rose Depp, Roman Griffin Davis.

Sortie France, Dvd: 23 Septembre 2022. Angleterre: 3 Décembre 2021

FILMOGRAPHIE: Camille Griffin est une réalisatrice et scénariste anglaise. 
2021: Silent Night. 


Portrait craché d'une famille modèle (actuelle).
Ma chronique sera sciemment courte, la plus concise possible afin de préserver tout effet de surprise que ce divertissement hybride nous réserve selon l'autorité d'un humour british (traditionnellement) corrosif. Je vous conseille d'ailleurs d'éviter de reluquer tous trailers et autre pitch trop explicatif (j'ai par ailleurs censuré le titre français, ces génies). Sachez simplement qu'on nous relate en l'occurrence dans un cadre festoyant saturé d'une photo léchée une réunion de famille le soir de noël. Point. Et si au premier abord j'avoue avoir été peu captivé, dubitatif, voir même parfois irrité par ces insolents profils de protagonistes huppés tous plus médiocres et superficiels les uns que les autres (en dépit de certains enfants autrement responsables dans leur éthique écolo), le tour de force est de parvenir à nous les rendre finalement attachants au bout de 45 minutes de bavardages et crépages de chignon passée la rupture de ton de la seconde partie. 


Si bien que c'est à partir de cet instant propice que l'oeuvre à part prend toute son ampleur morale pour ne plus lâcher notre attention jusqu'à l'ultime image (caustique ou pas) se permettant in extremis de remettre en question ce que nous venions de voir et de subir. Ainsi, d'une puissance émotionnelle (à mon sens subjectif) davantage insoutenable, Silent Night est le genre de péloche pernicieuse faussement standard et conventionnelle eu égard de sa capacité radicale à nous entraîner dans un vortex d'émotions bruts de décoffrage, pour ne pas dire traumatiques auprès des plus sensibles dont je fais parti. Si bien que j'en reste profondément marqué, ébranlé, à l'heure où j'écris ces lignes. Sans ambages, la vague à l'âme. C'est donc pour ma part émotive une oeuvre audacieuse (si) fragile que je ne suis pas prêt d'oublier, sachant qu'elle traite de manière aussi frontale et singulière des thèmes universels nous concernant tous afin de nous rappeler qu'au sein de notre condition existentielle, seul le profit du temps présent compte en chérissant au possible tout notre entourage. 


Et comme le dit si bien l'adage d'après l'ultime réflexion du récit, la souffrance fait murir car grâce à la souffrance on comprends mieux la mort. Bouleversant, dépressifs, s'abstenir. 

Merci à Roman Soni pour la découverte.

*Bruno 

Récompenses
Grand Prix du Public, Sitges 2021
Prix du Meilleur Scénario, Sitges 2021
Prix du Meilleur Film, Shadow Festival Européen du Film Fantastique de Murcie 2022
Prix du Meilleur Scénario, Shadow Festival Européen du Film Fantastique de Murcie 2022

mercredi 5 avril 2023

Traqué / The Hunted

                                         
                                         Photo empruntée sur Google, appartenant au site streaming-french-dvdrip.com

de William Friedkin. 2003. U.S.A. 1h34. Avec Tommy Lee Jones, Benicio Del Toro, Connie Nielsen, Leslie Stefanson, John Flinn.

Sortie salles France: 26 Mars 2003. U.S: 14 Mars 2003

FILMOGRAPHIEWilliam Friedkin est un réalisateur, scénariste et producteur de film américain, né le 29 août 1935 à Chicago (Illinois, États-Unis). Il débute sa carrière en 1967 avec une comédie musicale, Good Times. C'est en 1971 et 1973 qu'il connaîtra la consécration du public et de la critique avec French Connection et L'Exorciste. 1967: Good Times. 1968: l'Anniversaire. 1968: The Night they Raided Minsky's. 1970: Les Garçons de la bande. 1971: French Connection. 1973: l'Exorciste. 1977: Le Convoi de la peur. 1978: Têtes vides cherchent coffres pleins. 1980: The Cruising. 1983: Le Coup du Siècle. 1985: Police Fédérale Los Angeles. 1988: Le Sang du Châtiment. 1990: La Nurse. 1994: Blue Chips. 1995: Jade. 2000: l'Enfer du Devoir. 2003: Traqué. 2006: Bug. 2012: Killer Joe.


Avec Traqué, l'année 2003 sonne comme le vrai retour de William Friedkin. Si bien qu'avec un réalisme résolument âpre, il nous propose aujourd'hui sa version hardcore de Rambo lorsqu'un vétéran renoue avec ses pulsions meurtrières et son instinct de survie pour déjouer son ancien enseignant lors d'une rigoureuse traque compromise avec les forces de l'ordre. Survival redoutablement intense, de par l'efficacité optimale des poursuites échevelées à travers une nature hostile puis au coeur d'une métropole magnifiquement filmée (à l'instar de la séquence du métro aussi palpitante que vertigineuse) et la prestance virile de deux monstres sacrés, (Tommy Lee Jone et Benicio Del Toro affichant communément une posture stoïque dans leur incessant jeu de cache-cache avec la mort), Traqué laisse les mains moites avec un arrière goût de souffre labial. Comme le souligne par exemple ce corps à corps viscéral perpétré à l'arme blanche entre nos deux antagonistes, l'un des combats les plus sauvages que l'on ait vu au sein de l'industrie du cinéma d'action. Ainsi donc, exploitant le divertissement homérique au sein d'un cadre urbain au réalisme documenté, William Friedkin y apporte sa touche dérangeante par son ambiance malsaine tacite et sa réflexion imposée à l'animosité de l'homme. Si bien que pour ces thèmes impartis au traumatisme de la guerre et au bellicisme meurtrier d'une machine (conditionnée) à tuer, le film conjugue en filigrane un parallèle avec notre incivisme à exploiter sans morale la cause animale. 


A l'instar de notre instinct prédateur à daigner le traquer pour le plaisir de la chasse ou pour notre attrait culinaire ("six milliards de poulets vont être massacrés dans les abattoirs cette année, que se passerait-il si une espèce prédatrice n'avait plus de respect pour nous et commençait à nous massacrer les uns les autres" évoquera Hallam !). Par conséquent, à travers ce vétéran abdiqué par sa nation, les thèmes de l'impossible réinsertion sociale et de la démission paternelle sont mis en évidence lorsque son entraîneur des forces spéciales a tout simplement omis de lui apporter soutien, révérence et compassion après l'avoir endoctriné à transcender son instinct de survie. Exploitant habilement la variété des décors oscillant l'environnement naturel et les infrastructures (urbaines et industrielles) de notre civilisation moderne, William Friedkin transfigure au possible une chasse à l'homme aussi intrépide qu'haletante. Un parti-pris insidieux afin de nous converger à la confrontation au sommet de deux baroudeurs contraints de renouer avec leur sauvagerie primitive au prix de leur survie. La figure du père étant ici acculée à sacrifier son fils, à l'instar de la citation empruntée à l'épreuve d'Abraham lors du monologue liminaire puis en épilogue.  


Mené de main de maître par la géométrie de sa mise en scène où le sens du montage et du cadrage exacerbe l'efficacité des évènements épiques au point d'en avoir le souffle coupé, Traquée fait preuve d'un réalisme décoiffant pour mettre en exergue l'instinct sanguinaire de l'homme confronté à son pire ennemi, lui même ! Le duel opiniâtre Tommy Lee Jone / Benicio Del Toro faisant des étincelles dans leurs stratagèmes de survie littéralement bestiale ! Inquiétant, malaisant (la filature au domicile de la compagne du traqué dégageant une atmosphère feutrée d'insécurité palpable), angoissant, forcené, en mode vitriolé.

*Bruno
05.04.23. 2èx
02.04.15. 568 v