Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com
de John McNaughton. 1993. U.S.A. 1h37. Avec Robert De Niro, Uma Thurman, Bill Murray, David Caruso, Mike Starr, Kathy Baker.
Sortie salles France: 2 Juin 1993. U.S: 5 Mars 1993
FILMOGRAPHIE: John Mc Naughton est un réalisateur américain, né le 13 Janvier 1950 à Chicago. 1984: Dealers in Death. 1986: Henry, portrait d'un serial killer. 1991: Sex, drugs, Rock and Roll. 1991: The Borrower. 1993: Mad Dog and Glory. 1996: Normal Life. 1998: Sexcrimes. 2000: Condo Painting. 2001: Speaking of sex. 2004: Redliners. 2009: Backstabbers. 2013: The Harvest.
"Pas de couilles, pas de gloire !"
Quand on pense que
Mad dog and Glory porte la signature de
John McNaughton, réalisateur émérite de
Henry, portrait d'un serial-killer, il y a de quoi être autrement stupéfiais, déconcerté aussi, à la vue de cette comédie policière rondement menée tant et si bien que le temps défile à une vitesse vertigineuse (euphémisme tant j'ai cru que le film comptabilisait à peine 1 heure). Pourtant, sur le papier, on pouvait légitimement douter de son potentiel narratif lorsqu'un flic inconfiant (
Robert De Niro, à contre emploi, crève à nouveau l'écran dans une posture sobrement timorée à s'efforcer de s'effacer auprès des autres) tombe amoureux de la potiche d'un illustre mafieux (endossé par le clown
Bill Murray en
humoriste subsidiaire à la fois drôle, amiteux, badin, arrogant, suffisant, méprisant, condescendant) après lui avoir sauver la vie ! Or, l'intelligence de
John McNaughton est ici d'y atomiser les conventions du genre auprès d'une moisson de situations burlesques où drame, romance et tendresse osent s'immiscer dans l'aventure sans jamais sombrer dans le ridicule, voire une quelconque gestuelle outrancière.
Mad Dog and Glory ne cessant de provoquer le rire (parfois grinçant) là où l'on ne l'attend jamais.
Et c'est ce qui fait le génie de cette histoire criminelle à l'issue aussi incertaine que caustique. Quand bien même on a beau s'être inquiété de l'ouverture de son prologue d'une grande violence (en annonçant subitement la couleur après le passage du noir et blanc), le réalisateur se joue du simulacre pour s'extirper du conformisme épaulé il est vrai d'une pléiade d'acteurs au diapason.
David Caruso nous épatant de la manière la plus déconcertante en bras droit d'un franc-parler quasi suicidaire eu égard de ses confrontations avec deux mastards peu recommandables. Quant à la juvénile
Uma Thurman, celle-ci apporte une touche d'innocence et de compassion tout en se laissant obscurcir par sa rancoeur et son dégoût dans sa condition de jeune fille servile partagée entre l'intimidation de son boss et l'amour d'un flic au grand coeur que
De Niro transcende au point d'en omettre l'acteur qu'il symbolise tant depuis des décennies. On pourrait d'ailleurs même prétendre qu'il s'agit là d'un de ses plus beaux rôles tant il s'y glisse sans ambages.
Bijou d'humour et de tendresse au sein d'une délicieuse comédie policière magnifiquement écrite, réalisée et interprétée de par l'originalité des rebondissements incessants que les acteurs déclenchent dans leur complémentarité autoritaire (tout le récit étant notamment un jeu de pouvoir machiste, entre intimidation, confrontations musclées, initiation au surpassement de soi), Mad Dog and Glory redore le blason du pur cinéma en y télescopant les genres avec une roublardise somme toute limpide. A revoir d'urgence si vous voulez rire de bon coeur par "effets de surprise" tout en fondant d'amour pour le couple incandescent De Niro / Thurman. A noter enfin l'utilisation judicieuse d'un score romantique d'Elmer Bernstein à la fois raffiné, élégant, subtil, mélancolique, décalé parfois, référentiel aussi pour son cinéma d'antan qu'il parvient à concurrencer sans une ombre prétentieuse. J'oubliais également ! L'oeuvre foncièrement modeste est produite par Martin Scorsese. Excusez du peu.
*Bruno
3èx
Box Office France : 184 947 entrées
De Niro effectuant un pas de danse en enfilant ses gants de flic sur "I'm just a gigolo" : totalement inoubliable.
RépondreSupprimerLe meilleur film de McNaughton.