mardi 2 mai 2023

Cinglée / Nuts

                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site Imdb.com

de Martin Ritt. 1987. U.S.A. 1h56. Avec Barbra Streisand, Stacy Bergman, Richard Dreyfuss, Maureen Stapleton, Leslie Nielsen, Karl Malden, Eli Wallach, Robert Webber

Sortie salles France: 2 Mars 1988. U.S: 11 Décembre 1987

FILMOGRAPHIEMartin Ritt est un réalisateur américain né le 2 mars 1914 à Manhattan (New York) et mort le 8 décembre 1990 à Santa Monica (Californie).1957 : L'Homme qui tua la peur. 1957 : Les Sensuels. 1958 : Les Feux de l'été. 1958 : L'Orchidée noire. 1959 : Le Bruit et la Fureur. 1960 : Cinq femmes marquées. 1961 : Paris Blues. 1962 : Aventures de jeunesse. 1963 : Le Plus Sauvage d'entre tous. 1964 : L'Outrage. 1965 : L'Espion qui venait du froid. 1967 : Hombre. 1968 : Les Frères siciliens. 1970 : Traître sur commande. 1970 : L'Insurgé. 1972 : Peter et Tillie. 1972 : Sounder. 1974 : Conrack. 1975 : Double Jeu. 1976 : Le Prête-nom. 1978 : Casey's Shadow. 1979 : Norma Rae. 1981 : Back Roads. 1983 : Marjorie. 1985 : Murphy's Romance. 1988 : Cinglée. 1990 : Stanley et Iris. 

"Le monde entier est cruel à l'intérieur et cinglé en surface."

Sorti la même année que Suspect avec en tête d'affiche Barbra Streisand, chanteuse autrement glamour que Cher, Cinglée empreinte également le genre judiciaire dans le cadre d'un drame psychologique davantage bouleversant eu égard de la tournure du procès confiné en règlement de compte familial. Tout l'intérêt de l'intrigue résidant dans le portrait tempétueuse de cette call-girl accusée d'avoir assassiné l'un de ses clients alors que le corps psychiatrique s'efforce de l'interner faute de ses pulsions de violence incontrôlées. Ainsi, avec l'aide de son nouvel avocat, elle va tenter de prouver son innocence dans un contexte de légitime défense face au témoignage du juge et celui démuni de ses parents convaincus de sa pathologie mentale. 

Outre la prestance oh combien ferme, tranquille et magnétique de Richard Dreyfuss en avocat loyal délibéré à défendre sa cliente, et de quelques seconds-rôles aussi persuasifs (dont le monstre sacré Karl Malden en beau-père équivoque ou encore Eli Wallach en psychiatre incapable, et enfin la déchirante présence de Maureen Stapleton en mère éplorée en proie à la culpabilité), Barbra Streisand porte l'intrigue sur ses frêles épaules sans l'ombre d'une quelconque outrance expressive en dépit de son franc-parler dévastateur, symbole d'une émancipation féminine en sédition. Le récit de plus en plus douloureux au fil de révélations malsaines affichant une intensité dramatique insoupçonnée sous l'impulsion fébrile de notre Barbra Streisand soudainement à fleur de peau lors de ses réminiscences meurtries. Plutôt bien mené et surtout sobrement interprété en s'extirpant intelligemment du pathos si je me réfère à sa progression narrative étonnamment bouleversante, Cinglée gagne en épaisseur humaniste au sein de ce huis-clos judiciaire pas comme les autres eu égard de la caractérisation morale de la victime/coupable entourée de protagonistes désarmés par sa capacité à s'élever dans la dignité féministe. Un très bon drame judiciaire qui mérite (autant, voir plus que son homologue Suspect par sa plus-value émotive) à être redécouvert, notamment faute de sa réputation oubliée. 


*Bruno

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