mardi 30 juin 2015

LES PROIES

                                                          Photo empruntée sur Google, appartenant au site northwestchicagofilmsociety.org

"The Beguiled" de Don Siegel. 1971. U.S.A. 1h44. Avec Clint Eastwood, Geraldine Page, Elizabeth Hartman, Jo Ann Harris, Darleen Carr, Mae Mercer.

Sortie salles France: 18 Août 1971. U.S: 31 Mars 1971

FILMOGRAPHIE: Don Siegel (Donald Siegel) est un réalisateur et producteur américain, né le 26 Octobre 1912 à Chicago en Illinois, décédé le 20 Avril 1991 à Nipoma, en Californie.
1956: l'Invasion des Profanateurs de Sépultures. 1962: l'Enfer est pour les Héros. 1964: A bout portant. 1968: Police sur la ville. 1968: Un Shérif à New-York. 1970: Sierra Torride. 1971: Les Proies. 1971: l'Inspecteur Harry. 1973: Tuez Charley Varrick ! 1974: Contre une poignée de diamants. 1976: Le Dernier des Géants. 1977: Un Espion de trop. 1979: l'Evadé d'Alcatraz. 1980: Le Lion sort ses griffes. 1982: Jinxed.


Sorti la même année que l'Inspecteur Harry, fer de lance du Vigilante Movie, Les Proies emprunte un genre plus intimiste, celui du drame psychologique doublé d'un suspense vénéneux afin de décrire les rapports de force impartis entre une ligue féminine et un soldat nordiste. Grièvement blessé, le caporal nordiste Mc Burney est recueilli au sein d'un pensionnat de jeunes filles sudistes que la directrice Martha Farnsworth dirige avec autorité malgré le climat tendu de la guerre. En guise de survie et pour tenter de s'y échapper, il s'emploie à courtiser plusieurs de ces pensionnaires avant la convalescence de sa jambe estropiée. Mais la jalousie de la directrice et de deux autres internes vont déchaîner les haines et les passions au sein d'une rivalité sexiste.


En dépit de l'aspect fallacieux de son affiche française et américaine laissant sous-entendre un western somme toute classique, Les Proies détourne les conventions du genre pour décrypter un drame psychologique au confins de l'horreur. Confiné dans le cadre restreint d'un huis-clos familial auquel un soldat grièvement blessé est contraint d'y séjourner parmi l'hospitalité rassurante d'une gente féminine, Les Proies cristallise autour de sa victime un piège machiavélique d'une intensité exponentielle. Une guerre des sexes jusqu'au-boutiste mais inégale (l'élément perturbateur s'avérant seul contre tous !) lorsque l'inconfiance puis la trahison vont nous être dévoilés sous le témoignage féminin. Illustrant avec subtilité les thèmes universels du désir amoureux et de l'éveil sexuel, de la jalousie et de la possessivité, de l'infidélité et de la manipulation au sein du couple, l'intrigue y extrait une étude scrupuleuse sur nos pulsions de haine et de rancoeur lorsque la passion eut été préalablement bâtie sur le simulacre. La descente aux enfers qu'endurera Burney n'étant que les conséquences de ses stratégies de séduction conçues pour l'enjeu de sa survie, l'instinct d'aguicheur et le profit de la luxure. Jeu de duperie et de séduction auquel de jeunes internes s'adonnent à leurs pulsions sexuelles avant de se laisser soustraire par la rancune de leur échec, Don Siegel renforce le caractère malsain de cette situation de crise (tous les témoins étant notamment victimes de leur déchéance lubrique !) en effleurant les tabous de l'inceste (l'ancienne relation partagée entre la directrice et son frère), de la pédophilie (McBurney ose séduire une fillette de 12 ans après l'avoir embrassé sur la bouche !) et de l'esclavage (le passé galvaudé de la domestique avant l'acte d'un viol). De ces rapports toujours plus tendus de tromperie et d'exclusivité amoureuse émanent une implacable vendetta au parfum de souffre vertigineux dans la cohésion meurtrière.


Sous l'impulsion de séductrices habitées par la fougue amoureuse et la revanche véreuse au mépris d'un Clint Eastwood inopinément perfide, Les Proies transcende le drame psychologique avec une intensité horrifique aussi éprouvante que malsaine. Don Siegel laissant extraire les bas instincts de cette confrérie féminine influencée par une dynamique de groupe contestataire. 

Bruno Matéï
4èx

lundi 29 juin 2015

MESSIAH OF EVIL (le messie du mal)

                                                                            Photo empruntée sur Google, appartenant au site rarehorror.com 

de Willard Huyck et Gloria Katz. 1971. U.S.A. 1h30. Avec Marianna Hill, Michael Greer, Anitra Ford, Joy Bang, Elisha Cook Jr, Royal Dano.

FILMOGRAPHIE: Willard Huyck est un réalisateur, scénariste producteur et acteur américain, né le 8 Septembre 1945 à Los Angeles, Californie, U.S.A. 1971: Messiah of Evil. 1979: French Postcards. 1984: Une Défense Canon. 1986: Howard le canard. Gloria Katz est une réalisatrice, productrice et actrice américaine, née le 25 Octobre 1942 à Los Angeles, Californie, U.S.A. 1971: Messiah of Evil.


Inédit en salles en France, Messiah of Evil est enfin exhumé de l'oubli grâce à l'étendard Artus Films ayant eu l'aubaine de l'éditer en Dvd en 2010. Film culte au sens étymologique du terme alors qu'il s'agit à la base d'une oeuvre de commande, cette série B au budget dérisoire tire parti de son pouvoir de fascination grâce à son ambiance crépusculaire particulièrement éthérée et grâce à la posture mutique d'antagonistes cannibales. Après avoir été alerté par une lettre, Arletty part rejoindre son père, artiste peintre, au sein du village de Point Dune. Sur place, elle constate chez lui son absence mais se retrouve rapidement interloquée par l'intrusion d'un trio d'individus aux motivations suspicieuses. Dans la ville, les évènements inquiétants se déchaînent au rythme d'exactions cannibales de citadins contaminés par un étrange mal. Ovni indépendant alliant le cinéma d'auteur et le film d'exploitation, Messahiah of Evil frappe d'emblée le spectateur de par son esthétisme baroque, les teintes dominantes de rouge et de bleu nous rappelant les fulgurances stylisées d'un certain Mario Bava.


Tourné en Techniscope (le parent pauvre du cinémascope nous évoquera Alain Petit dans le bonus Dvd d'Artus !) avec des comédiens pour la plupart méconnus (si on excepte l'héroïne et deux illustres apparitions secondaires); Messiah of Evil aborde une intrigue insolite assez déroutante auprès de l'errance nocturne de protagonistes en phase de questionnements. Celle de retrouver la trace d'un artiste peintre impliqué dans un fléau de grande ampleur et celle de saisir les aboutissants d'une communauté occulte de partisans se regroupant autour d'une plage pour escompter la venue d'un oracle un soir de lune rouge. Tout le film se focalisant sur les va-et-vient récurrents d'Arletty et de ses compagnons égarés dans une bourgade fantôme, quand bien même les rares habitants qui y résident sont atteints d'une étrange contamination depuis la prophétie d'un pasteur s'étant juré de revenir imposer sa malédiction tous les 100 ans. Avec une volonté d'égarer le spectateur à l'instar du fantasme irrationnel, Willard Huyck et Gloria Katz multiplie les séquences insolites par l'entremise d'un parti-pris pictural, poétique et atmosphérique. De par les décors baroques d'un design d'ameublement où des personnages politiques sont peints sur les murs, et l'atmosphère anxiogène irriguant les pores d'une plage ou du centre urbain. En prime, son rythme languissant et le comportement volontairement incohérent des personnages renforcent le propos du réalisateur délibéré à expérimenter une ambiance hermétique derrière l'ombre planante de Carnival of Souls !


Soutenu d'une envoûtante partition électro rappelant l'acoustique d'un Carpenter, Messiah of Evil se décline en plongée fantasmagorique de par le parcours indécis que l'héroïne arpente sous l'autorité indolente de fantômes inscrits dans l'aigreur (ils versent des larmes de sang à travers leur condition contagieuse). Rehaussé de la présence magnétique de la troublante Marianna Hill (l'Homme des hautes plaines, Le Parrain 2), cette expérience avec l'étrange puise sa densité et son impact émotionnel dans sa création formelle d'un univers cauchemardesque résolument tangible. 

Bruno Matéï
2èx
29.06.15
21.09.10 (222 vues)

vendredi 26 juin 2015

PENSIONE PAURA

                                                                             Photo empruntée sur Google, appartenant au blog l'antredel'horreur

de Francesco Barilli. 1977. Italie/Espagne. 1h32. Avec Luc Merenda, Leonora Fani, Francisco Rabal, Jole Fierro, José Maria Prada, Lidia Biondi, Maximo Valverde, Wolfango Soldati.

FILMOGRAPHIEFrancesco Barilli est un acteur, réalisateur et scénariste italien, né à Parme en 1943 (Italie). Comme réalisateur: 1968 : Nardino sul Po, 1974 : Il Profumo della signora in nero1977 : Pensione paura1987 : Cinecittà 50, 1991 : Le Dimanche de préférence,1997 : Casa Barilli (vidéo),1998 : Erberto Carboni (vidéo),2000 : Giuseppe Verdi (vidéo), 2002 : Giorni da Leone (feuilleton TV), 2005 : Il Palazzo ducale e il Bertoja a Parma (vidéo).
Comme scénariste: 1972 : Qui l'a vue mourir ? (Chi l'ha vista morire?), 1972 : Au pays de l'exorcisme, 1974 : Il Profumo della signora in nero, 1977 : Pensione paura, 2002 : Giorni da Leone (feuilleton TV).

                                         

Drame psychologique à la croisée du giallo et du polar, Pensione Paura s'avère un ovni délicieusement insolite dans la galerie impartie à ces seconds-rôles rustres ne songeant la plupart du temps qu'à forniquer au sein d'un hôtel lugubre, quand bien même un mystérieux tueur rode aux alentours. A la fin de la seconde guerre mondiale, la jeune Rosa attend impatiemment l'arrivée de son père parti au front depuis des années. Gérante d'un hôtel avec l'appui de sa mère, elle est contrainte de tolérer une clientèle peu recommandable dans leur goût pour la luxure et le voyeurisme. Alors que la mère de Rosa planque un amant dans un placard, cette dernière est retrouvée morte en bas de l'escalier, la nuque brisée. Livrée à elle même malgré la bonhomie sournoise du jules, la jeune fille se confronte aux provocations lubriques de sa clientèle. En particulier, un machiste ne cessant de la harceler avant de daigner dérober les diamants de sa vieille maîtresse. 


Trois ans après le Parfum de la dame en noir, superbe introspection psychanalytique d'un trauma infantile, Francesco Barilli renoue avec le même thème dans ce drame schizophrène pour mettre en exergue le portrait fragile d'une adolescente livrée à une inépuisable inquiétude depuis la mort de sa mère et l'absence paternelle. Métaphore sur le fascisme dans le profil alloué à une clientèle vile, collabo et expéditive, poème sur l'incapacité d'assumer le deuil et sur la perte de l'innocence, initiation à la maturité et à l'éveil sexuel, Pensione Paura se pare d'une aura singulière pour traiter ses thèmes sous l'impulsion d'une adolescente prise à parti avec l'arrogance d'une salace clientèle. Principalement un gigolo obsédé sexuel capable d'en déflorer l'innocence, quand bien même deux gangsters viennent s'inviter dans l'établissement dans le but de dérober les diamants d'une rombière parmi sa complicité. Immersif en diable, de par son atmosphère ensorcelante régie au sein d'un hôtel baroque (notamment l'aspect expressionniste des extérieurs rappelant l'architecture picturale de la Maison aux Fenêtres qui rient !), et l'interprétation incandescente de Leonora Fani (l'expression de sa pudeur crève l'écran à chacune de ses apparitions !), l'intrigue hermétique ne cesse de bousculer les habitudes du spectateurs impliqué dans une énigme criminelle assez nébuleuse, à l'instar de la posture extravagante de chacun des protagonistes. Entre film auteurisant et thriller horrifique, Francesco Barilli parvient à consolider ces éléments contradictoires par le biais d'une structure narrative fortuite et d'un lot de rebondissements à la limite du grotesque ! Mais sans toutefois verser dans le ridicule, et grâce à la présence angélique de Leonara Fani, le film ne cesse d'irriguer un pouvoir de fascination dans la déambulation fantasmagorique de l'héroïne sur le fil du rasoir (Alice n'est pas loin !). Le comportement incohérent, déficient ou excentrique des témoins de l'hôtel renforçant l'aspect indicible d'un climat diaphane irrésistiblement magnétique où perversion, débauche et voyeurisme font bon ménage.


Alice et les songes de la perversion 
Soutenu par la partition gracile de Adolfo Waitzman et par l'aplomb d'une galerie de comédiens inscrits dans une dépravation insidieuse, Pensione Paura décuple son pouvoir d'envoûtement sous l'impulsion traumatique d'une adolescente livrée à leur déchéance sexuelle. Il en émane un magnifique drame sur le trouble identitaire où l'ombre du Giallo titille l'intérêt du spectateur parmi l'alchimie ambitieuse d'un auteur féru d'ambiance ésotérique (avec l'appui contraire d'un environnement naturel onirique) et de réalisme cru (la scène de viol et les corps dénudés sont filmés sans tabou et les meurtres transmettent une violence morbide). A découvrir d'urgence du fait de sa rareté car il s'agit d'une relique transalpine peu reconnue !  

Remerciement à la Caverne des Introuvables.

Bruno Matéï
26.06.15
09.05.11 (376 vues)

jeudi 25 juin 2015

Les Jours et les Nuits de China Blue / Crimes of Passion

                                                  Photo empruntée sur Google, appartenant au site impawards.com

de Ken Russel. 1984. U.S.A. 1h46. Avec Kathleen Turner, Bruce Davison, Gordon Hunt, Dan Gerrity, Anthony Perkins, Terry Hoyos, Annie Potts, John Laughlin, John G. Scanlon, Janice Renney, Stephen Lee...

Sortie salles France: 19 juin 1985. U.S.A: 19 octobre 1984

FILMOGRAPHIE: Ken Russell est un réalisateur, scénariste, acteur, producteur, monteur et directeur de la photographie britannique né le 3 juillet 1927 à Southampton. 1967 : Un cerveau d'un milliard de dollars, 1969 : Love , 1970 : The Music Lovers, 1971 : Les Diables, 1971 : The Boy Friend, 1972 : Savage Messiah essiah, 1974 : Mahler, 1975 : Tommy, 1975 : Lisztomania,
1977 : Valentino, 1980 : Au-delà du réel, 1984: Les Jours et les nuits de China Blue.1986 : Gothic, 1988 : Salome's Last Dance , 1988 : Le Repaire du ver blanc ,1989 : The Rainbow ,1991 : La Putain, 2002 : The Fall of the Louse of Usher, 2006 : Trapped Ashes segment "The Girl with Golden Breasts".


Délire inclassable d'une exubérance psychotique par son érotisme outré, une oeuvre flamboyante sur la passion du désir et la quête éperdue de l'assouvissement sexuel !

Quatre ans après son trip métaphysique Au dela du réel, le sorcier fou Ken Russel continue de surfer sur la provocation avec Les jours et les Nuits de China Blue, drame psychanalytique où l'érotisme torride se mêle à une flamboyance sadomaso. Réunissant à l'écran deux illustres comédiens au parcours distinct (Anthony Perkins et Kathleen Turner s'opposant ici dans une guerres des sexes jusqu'au-boutiste !), le cinéaste aborde les thèmes de l'intégrisme, du refoulement et de la frustration sexuelle pour mettre en exergue les rapports équivoques de personnages en quête de rédemption amoureuse. Le PitchBobby Grady est un détective fuyant sa vie conjugale depuis sa frustration avec son épouse asexuée. C'est dans les bras de China Blue qu'il tente de trouver réconfort, une prostituée comblant sans retenue les fantasmes de sa gente masculine. Or, sous son apparence charnelle et sulfureuse, China Blue occupe le jour un poste de stylisme sous le patronyme de Joanna Crane. Bobby tente en désespoir de cause de la courtiser malgré le harcèlement d'un pasteur désaxé, délibéré à repentir la vie débauchée de China.  Provocateur en diable spécialiste des ambiances baroques et débridées où l'aura malsaine s'y dilue de manière reptilienne (les Diables), Ken Russel cultive ici un goût pour l'ironie dérangeante afin de dépeindre la frustration sexuelle au sein du couple. Particulièrement du point de vue investigateur de Donny Hopper en quête éperdue de désir sexuel depuis que sa femme frigide se noie dans la désillusion. Pour évoquer la déréliction du célibat et la crainte d'aimer et d'être aimé, Ken Russel brosse à travers le personnage ambivalent de China Blue un magnifique portrait de femme contrainte d'endosser la défroque d'une prostituée pour assouvir ses pulsions fantasmatiques, et par la même occasion, se venger du machisme de l'homme lors de séances de sadomasochisme. 


Bafouée par des années de déception amoureuse et faute d'un passé incestueux, elle se répugne à amorcer une relation sentimentale durable avec un amant par peur de routine et de tourment. Or, en guise d'expiation métaphorique, un prêtre psychotique s'incruste dans son quotidien salace afin de la repentir et apaiser son propre refoulement à travers son refus d'accomplir ses pulsions sexuelles. Et donc, auprès des thèmes de la perversion, de la débauche et du désir, Ken Russel dresse le constat d'échec d'une détresse humaine s'isolant dans la sexualité de consommation afin d'anesthésier leur frustration. Dans sa fonction schizophrène de prostituée en perdition, Kathleen Turner se porte garante avec une spontanéité impétueuse et un sens de provocation qui laisse pantois ! Lascive, sexy, dominatrice, effrontée car provocatrice en diable, elle magnétise l'écran parmi l'audace de ses loisirs lubriques et avec la complicité masculine d'une clientèle infortunée. En tenue d'Eve et de jarretelles compromise aux excès en tous genres, l'actrice s'avère d'ailleurs vaillante d'avoir accepté un rôle aussi subversif alors qu'elle venait de triompher sur les écrans dans l'aventure familiale A la poursuite du diamant vert. Dans son dernier grand rôle, Anthony Perkins  lui partage la vedette dans une posture extravagante de pasteur intégriste obsédé par le pêché de la luxure ! Il faut le voir accourir avec son godemiché afin de tourmenter China Blue et lui énoncer d'innombrables versets religieux à l'idéologie prohibitive. D'autre part, durant son parcours psychotique en chute libre on peut également évoquer l'ironie sardonique de son final oppressant pour le rapport du double entretenu avec China Blue alors que Ken Russel se permet d'offrir un clin d'oeil au célèbre  Psychose dans la composante du travestissement.


Soutenu d'une partition dissonante électrisante, Les Jours et les nuits de China Blue invoque le délire visuel baroque autant qu'une tendresse affligée pour cette satire féministe impartie à la sexualité névrosée et à l'assouvissement du couple. Par le biais de ses personnages frustrés, refoulés, schizos et psychotiques, le réalisateur transcende un poème sulfureux sur la passion du désir, l'acceptation de l'échec et la rédemption amoureuse (vecteurs indissociables pour l'harmonie conjugale) quand bien même Kathleen Turner et Anthony Perkins se disputent l'autorité dans un anthologique rapport destructeur de discorde misogyne. 

*Bruno
19.01.23. 5èx
25.06.15. 4èx
18.02.11 (594 vues)

Note: LAFCA Award de la meilleure actrice pour Kathleen Turner au Los Angeles Film Critics Association Awards.
  

mardi 23 juin 2015

LE LOUP-GAROU DE LONDRES. Oscar des Meilleurs Maquillages, 1982.

                                                                                       Photo empruntée sur Google, appartenant au site joblo.com

"An American werewolf in London" de John Landis. 1981. U.S.A. 1h37. Avec David Naughton, Jenny Agutter, Griffin Dunne, John Woodvine, Don McKillop, Paul Kember.

Sortie salles France: 4 Novembre 1981. U.S: 21 Août 1981

FILMOGRAPHIE: John Landis est un réalisateur, acteur, scénariste et producteur américain, né le 3 Août 1950 à Chicago (Illinois, Etats-Unis).
1973: Schlock. 1977: Hamburger Film Sandwich. 1978: American College. 1980: The Blues Brothers. 1981: Le Loup-garou de Londres. 1983: Un Fauteuil pour deux. 1983: La Quatrième Dimension. 1985: Série noire pour une nuit blanche. 1985: Drôles d'espions. 1986: Trois amigos ! 1986: Cheeseburger film sandwich. 1988: Un Prince à New-York. 1991: l'Embrouille est dans le sac. 1992:Innocent Blood. 1994: Le Flic de Beverly Hills 3. 1996: Les Stupides. 1998: Blues Brothers 2000. 1998: Susan a un plan. 2010: Cadavres à la pelle.


Sorti aux Etats-Unis quatre mois après la sortie du tout aussi novateur Hurlements, Le Loup-Garou de Londres révolutionna le genre horrifique grâce en priorité à une séquence de transformation restée inégalée depuis le talent perfectionniste de Rick Barker. Couronné d'un Oscar pour la rigueur de ses effets-spéciaux, ce moment d'anthologie au réalisme saisissant s'avère d'une intensité émotionnelle proprement hypnotique. John Landis filmant au plus près des parties corporelles cette dégénérescence monstrueuse en insistant notamment sur l'impuissance de la victime hurlant sa détresse de ne pouvoir résister à la mutation ! Et à ce niveau, on peut autant saluer le jeu viscéral de David Naughton affligé par la sueur et les larmes pour contempler avec stupeur horrifiée sa déchéance animale ! En parvenant à agencer la comédie et l'horreur, John Landis accomplit le tour de force d'amuser (les facéties espiègles du héros retrouvé nu dans un quartier zoologique de Londres) et de nous terrifier (l'incroyable balade nocturne que nos deux touristes arpentent prudemment dans la campagne brumeuse des Landes) malgré le classicisme de son intrigue centrée sur une malédiction lycanthropique. 


Avec une efficacité imparable dans sa charpente narrative et une maîtrise assidue en terme de réalisation, John Landis réexploite le mythe du loup-garou dans le contexte contemporain d'un Londres hanté par les anciennes traditions. Reprenant les clichés usuels au genre, il parvient donc à renouveler le thème grâce au judicieux dosage réalisme horrifique (meurtres particulièrement sauvages) et fantaisie extravagante (sens burlesque du gag inventif), à point tel que rarement un film dit d'horreur n'aura su aussi bien combiner le brassage des genres. Qui plus est, outre la fonction en roue libre des seconds-rôles pleins de charisme dans leur témoignage ubuesque (le couple d'enquêteurs en perpétuelle discorde), apeuré (toute la clientèle de l'auberge) ou au contraire prévenant (Griffin Dunne endossant la posture putrescente du zombie altruiste, John Woodvine campant avec autorité un patricien loyal) le Loup-garou de Londres n'oublie pas de provoquer l'empathie parmi le couple David Naughton (féru de ferveur spontanée !), Jenny Agutter (succulente de sensualité timorée !). Notamment la condition torturée impartie à David puisque harcelé par son acolyte d'outre-tombe de devoir se plier au suicide salvateur au moment même où il s'éprend d'une jeune infirmière. Enfin, par l'entremise iconique du zombie tourné ici en mode parodique, John Landis parvient encore à détourner le concept canonique du loup-garou avec inventivité (les morts reviennent à la vie tant que la malédiction n'est pas levée !) et sens burlesque payant, quand bien même son point d'orgue catastrophique nous laisse les mains moites par son intensité cuisante !


Multipliant avec générosité les séquences d'anthologie au rythme d'une BO tantôt entraînante, tantôt envoûtante,(les rêves cauchemardesques de David prenant pas sur la réalité de son quotidien, l'exhibition au parc zoologique, la poursuite dans les sous-sols du métro, la panique urbaine empruntée au mode catastrophe et la fameuse transformation animale) Le Loup-Garou de Londres a réussi à renouveler le genre pour s'imposer comme la quintessence moderne du film de loup-garou que seul son homologue Hurlements est parvenu à émuler. 

La Chronique de Hurlements: http://brunomatei.blogspot.fr/2012/…/hurlements-howling.html

Bruno Matéï
6èx

lundi 22 juin 2015

FRISSONS D'HORREUR

                                                                                  Photo empruntée sur Google, appartenant au site senscritique.com

"Macchie Solari/Autopsy" de Armando Crispino. 1975. Italie. 1h40. Avec Mimsy Farmer, Barry Primus, Ray Lovelock, Carlo Cattaneo, Angela Goodwin, Gaby Wagner, Massimo Serato, Ernesto Colli.

Sortie salles France: 3 Octobre 1979

FILMOGRAPHIEArmando Crispino est un réalisateur et scénariste italien, né le 18 Octobre 1924 à Biella, Italie, décédé le 6 Octobre 2003 à Rome.
1966: Le Piacevoli notti. 1967: Johnny le bâtard. 1968: Commandos. 1970: Faccia da Schiaffi. 1972: L'Etrusco uccide ancora. 1974: La Badessa di Castro. 1975: Frissons d'Horreur. 1975: Plus moche que Frankenstein tu meurs.


Thriller un peu trop méconnu à mon sens malgré une certaine renommée auprès des cinéphiles, Frissons d'Horreur s'engage dans la voie du thriller (je préfère éluder le terme Giallo tant l'ensemble s'avère hétérodoxe !) avec assez d'efficacité et de subversion pour retenir en haleine le spectateur jusqu'à la révélation du coupable. Depuis une vague de suicides perpétrés sous un climat solaire irrespirable, une doctoresse est hantée par d'horribles hallucinations ! Les cadavres fraîchement débarqués de sa morgue revenant à la vie pour la lutiner ! Au même moment, des proches de son entourage disparaissent mystérieusement pour laisser sous-entendre le sacrifice du suicide. Avec l'aide d'un curé, Simona tente maladroitement de démystifier cette affaire morbide ! 


Découvert par les amateurs en location Vhs au prémices des années 80, Frissons d'Horreur engendre une aura particulière au sein du thriller transalpin, de par son goût pour les visions morbides de cadavres nus gouailleurs et de sinistres mannequins exposés dans un musée des horreurs. Ajoutez à cela une connotation sexuelle prégnante dans le désarroi psychologique d'une héroïne en perte de sens lubrique et vous obtenez une sorte d'ovni au vitriol où plane un soupçon de nécrophilie. En alliant les meurtres en série d'un mystérieux assassin avec les suicides de quidams en détresse influencés par un climat tropical, Armando Crispino façonne une ambiance d'étrangeté magnétique que la posture équivoque de chacun des personnages va accentuer dans leur névrose interne. A l'instar de ce curé irascible à peine remis de sa convalescence psychiatrique et de Simona, femme médecin plongée dans la déficience mentale depuis la disparition inexpliquée de ses proches et depuis une volonté de lui nuire par la déraison. Par l'entremise d'une sombre conjuration où suspects et faux coupables font bon ménage, le cinéaste réussit à implanter un suspense graduel en dépit d'une intrigue indécise. Notamment dans la déstructuration du scénario et du montage elliptique et dans l'incohérence de certains protagonistes (volontairement outranciers ou au contraire mutiques). On ne manquera pas d'ailleurs de souligner également le caractère inopinément psychotique de certaines confrontations musclées (Simona s'en prenant brutalement à l'un de ses adjoints après une tentative de viol, le curé s'égosillant avec les poings à résonner un voisin de palier !) ajoutant à l'ensemble une atmosphère paranoïaque. Outre la présence charnelle et dénudée d'une Mimsy Farmer pleine d'intensité érotique et le charisme inquiétant des seconds-rôles masculins, le film se permet en outre de s'épauler d'une partition musicale mélancolique composée par l'illustre Ennio Morricone.


Tour à tour glauque et étrange, déroutant et décousu, Frissons d'Horreur pâti d'un manque de maîtrise dans l'ossature du scénario sporadique mais déborde d'audace à distiller un climat interlope où se mêlent sans complexe sexualité et déviances macabres. Une curiosité détonante donc rehaussée d'un suspense fructueux quant à l'identité du véritable assassin, quand bien même ses défauts précités ajoutent finalement un charme vénéneux au thriller transalpin ! 

Bruno Matéï
3èx

vendredi 19 juin 2015

FRERE DE SANG

                                 Photo empruntée sur Google, appartenant au site discreetcharmsandobscureobjects.blogspot.co

"Basket Case" de Frank Henenlotter. 1982. U.S.A. 1h35. Avec Kevin Van Hentenryck, Terri Susan Smith, Beverly Bonner, Robert Vogel, Diana Browne, Lloyd Pace.

Sortie salles U.S: Avril 1982

FILMOGRAPHIE: Frank Henenlotter est un réalisateur américain de films d'horreur né le 29 août 1950 à New-York. 1982: Frères de sang. 1988: Elmer, le remue-méninges. 1990: Frères de sang 2. 1990: Frankenhooker. 1992: Frères de Sang 3. 2008: Sex Addict.


Ovni culte des années 80 célébré dans les vidéos-clubs en vogue, Frère de Sang fut également la révélation du cinéaste underground Frank Henenlotter, petit maître de la provocation et du mauvais goût dans sa conception d'une improbable amitié morbide entre deux frères siamois. A la croisée d'Elephant Man pour sa plaidoirie sur le droit à la différence et des films gores d'Herschell Gordon Lewis pour son outrance démesurée, Frère de Sang réussit l'exploit de communier drôlerie, horreur et dramaturgie par le biais d'exactions vindicatives de Duane et Belial . Après avoir été séparés par des chirurgiens sans scrupule sous l'allégeance d'un père réfutant la monstruosité d'une progéniture siamoise, Duane réussit in extremis à sauver de la mort son frère difforme. L'ayant recueilli dans une poubelle après l'opération, Duane part se réfugier chez sa tante afin de le protéger des badauds et assassins. Quelques années plus tard, les deux frères décident d'accomplir une vengeance méthodique pour châtier les responsables de leur séparation. 


Tourné avec les moyens du bord dans les bas-fonds sinistrés de New-york et en toute illégalité, incarnée par des comédiens amateurs surjouant sans complexe leur prestance extravagante, Frère de sang transpire la série B bisseuse, notamment par le biais d'une photo aussi blafarde que granuleuse. Récit horrifique principalement dédié au gore révulsif et à l'humour sardonique, Frères de sang se complaît à émailler l'intrigue de séquences-chocs redoutablement percutantes (bande-son stridente à l'appui !), tout en parodiant en toile de fond la posture dégénérée d'une foule de marginaux reclus dans un hôtel sordide. Cadre d'aménagement précaire auquel Duane et Belial s'y sont réfugiés le temps de parfaire leur besogne punitive. De par son réalisme crapuleux où les gerbes de sang sont auscultées en gros plan et l'intensité des exactions cruelles d'une créature s'égosillant à tout va sa cruelle condition, Frères de Sang oppose horreur et émotion avec une surprenante empathie. A l'instar de ce flash-back remémorant la tragédie familiale des frères siamois et leur infaillible tendresse impartie l'un pour l'autre. Dans le reflet de sa haine meurtrière et par la détresse de son regard habité par la rancoeur de l'injustice, Belial s'avère le véritable pilier émotif, quand bien même la modestie adroite des effets spéciaux parviennent à le crédibiliser dans sa mobilité étriquée et dégingandée. Outre l'aspect spectaculaire des séquences chocs souvent impressionnantes, les ressorts dramatiques impartis à la jalousie possessive de Belial n'hésitent pas à verser dans la cruauté pour les rapports de divergence (et télépathiques !) entrepris avec son frère depuis une liaison amoureuse entamée avec une réceptionniste.


Ultra gore, glauque et malsain, drôle, tendre et émouvant, Frères de Sang idéalise l'objet culte de déviance pour l'effronterie du scénario débridé alliant éclairs de violence et bouffées de tendresse parmi l'amour impossible de deux frères infortunés. Du gore underground aussi trash qu'incroyablement dégénéré ! 

Bruno Matéï
6èx

jeudi 18 juin 2015

GRACE. Prix du Jury, Gerardmer 2010.

                                                                                       Photo empruntée sur Google, appartenant au site Allocine.fr

de Paul Solet. 2009. U.S.A. 1h25. Avec Jordan Ladd, Stephen Park, Gabrielle Rose, Serge Houde, Samantha Ferris, Kate Herriot, Troy Skog.

Sortie salles U.S: 4 Août 2010

FILMOGRAPHIE: Paul Solet est un réalisateur, acteur, scénariste et producteur américain.
2009: Grace. 2015: Dark Summer.


Récompensé du Prix du Jury à Gérardmer, Grace est le premier film de Paul Solet, réalisateur particulièrement doué d'avoir su façonner une ambiance poisseuse et étouffante au sein d'une demeure familiale régie par une mère possessive. Enceinte et sur le point d'accoucher, Madeline est sévèrement endeuillée par la mort de son mari depuis leur accident de voiture. Rescapée in extremis, elle finit malencontreusement par enfanter un bébé mort-né. Mais quelques minutes plus tard, elle parvient in extremis à le ressusciter. Seul hic, sa progéniture a besoin de sang frais pour pouvoir survivre. Végétalienne, Madeline s'efforce néanmoins d'acheter de la viande dans les rayons de supermarché afin de récupérer le sang animal pour y nourrir sa fille. Pendant ce temps, avec la complicité d'un médecin, sa belle-mère rongée par la colère d'avoir perdu son fils se détermine à lui soutirer le bébé. 


Dans la lignée du Monstre est Vivant et de Répulsions, Grace renouvelle le concept du bambin tueur par le biais d'un réalisme paranoïde. De par l'attitude névrosée d'une mère accablée par une circonstance singulière ! Celle de subvenir aux besoins de son enfant pour le nourrir avec de l'hémoglobine ! Ce qui donne lieu à la régularité d'un contexte improbable lorsque, pour apaiser sa faim, celle-ci doit tolérer que le bambin vienne téter (ou plutôt grignoter !) son sein jusqu'au sang ! Qui plus est, l'élaboration studieuse d'une atmosphère fétide alliant odeur de sang et visions de cadavres (que ce soit un rat ou une victime humaine !) empoisonnent l'esprit du spectateur dans un maelstrom d'images sensorielles où rien n'est laissé au hasard ! A l'instar de ses mouches persécutant le sommeil du bébé jusqu'à ce que l'une d'elle ose s'infiltrer dans l'une de ses narines ! Entre drame psychologique (pour la dégénérescence progressive de Madeline en perte de sens et de repère !) et horreur malsaine (pour la variété de détails macabres impartis aux corps scarifiés ou molestés, ou pour cette putrescence alimentaire !), l'intrigue assigne le huis-clos en la présence solitaire de cette maman éprouvée par ses antérieures fausses-couches et le deuil marital. Prenant pour thèmes l'obsession maternelle et le deuil infantile, Paul Solet ne cesse de cultiver un goût pour la provocation autour de la déchéance psychotique de cette mère assaillie par la vue du sang et ce besoin irrémédiable d'en nourrir son bambin. Par l'entremise de détails scabreux contrastant avec l'épure d'une photo pastel, Grace nous achemine à une descente aux enfers en crescendo (intensité du suspense à l'appui pour le sort réservé à deux protagonistes !). De par la posture meurtrière de Madeline s'infligeant de préserver la vie de sa fille et l'impuissance de sa psychose à accepter l'anormalité de cette naissance.


Pour l'amour de Grace 
Eprouvant, sordide, viscéral et sensoriel, notamment dans cette subtilité audacieuse d'agencer une certaine sensualité à l'imagerie morbide, Grace privilégie la mise en scène alambiquée pour illustrer sans complaisance le cheminement déclinant d'une mère accablée par le deuil mais se raccrochant au fil monstrueux d'une progéniture zombie ! Une expérience profondément malsaine dans son flot d'images dérangeantes où l'innocence la plus candide est ici réduite au vampirisme par instinct de survie, à ne pas mettre entre toutes les mains ! 

Bruno Matéï


mercredi 17 juin 2015

Piranhas

                                                                                  Photo empruntée sur Google, appartenant au site lavisqteam.fr

de Joe Dante. 1978. U.S.A. 1h34. Avec Bradford Dillman, Heather Menzies, Kevin McCarthy, Keenan Wynn, Barbara Steele, Shannon Collins.

Sortie salles France: 15 Novembre 1978. U.S: 3 Août 1978

FILMOGRAPHIE: Joe Dante (né le 28 novembre 1946 à Middletown, New Jersey) est un critique, scénariste, monteur, producteur et réalisateur américain. Son plus grand succès populaire est, à ce jour, Gremlins (1984). 1966-1975 : The Movie Orgy 1976 : Hollywood Boulevard, co-réalisé avec Allan Arkush 1978: Piranhas. 1981 : Hurlements. 1983 : La Quatrième Dimension, troisième épisode, Its a Good Life 1984 : Gremlins 1985 : Explorers 1987 : Cheeseburger film sandwich, 5 sketchs .1987 : L'Aventure Intérieure. 1989 : Les Banlieusards. 1990 : Gremlins 2, la nouvelle génération . 1993 : Panic sur Florida Beach . 1998 : Small Soldiers 2003 : Les Looney Tunes passent à l'action . 2006 : Trapped Ashes , premier segment, Wraparound. 2009 : The Hole.


Piranha. Définition (source Wikipedia): Le terme Piranha est un nom ambigu qui désigne plusieurs espèces de poissons d'eau douce vivant dans les rivières d'Amérique du Sud. Les piranhas se regroupent en bancs pour attaquer une proie plus grosse qu'eux. Ils n'en restent pas moins souvent solitaires, quelle que soit leur taille. Leur longueur moyenne est d'environ 15 à 25 cm ; ils peuvent cependant être plus grands. La plupart sont des prédateurs avec des dents aiguës et un appétit pour la viande. Contrairement à ce que dit la légende, ils ne s'attaquent pas systématiquement aux êtres vivants, mais seulement en présence de sang dans l'eau. Ils peuvent détecter la présence d'une goutte de sang dans l'eau à plusieurs dizaines de mètres.

Démarquage sardonique des Dents de la Mer, Piranhas prône l'amour de la série B sous la houlette du réalisateur néophyte Joe Dante (il s'agit de son second long-métrage) et du célèbre producteur Roger Corman. Le Pitch: Faute d'expériences génétiques de l'armée et de l'inadvertance d'une journaliste, des piranhas d'eau douce parviennent à s'échapper de leur bassin d'expérimentation pour rejoindre la rivière du coin. Un jeune couple vaillant tente d'alerter la population locale au moment même ou le corps militaire s'efforce d'étouffer l'affaire. L'insouciance des bambins d'une colonie de vacances et les touristes d'une station balnéaire vont prochainement servir d'appât aux poissons carnassiers. Avec les moyens du bord mais beaucoup de perspicacité dans la confection d'effets spéciaux adroits et dans l'utilisation judicieuse d'une bande-son grésillante, Joe Dante en extrait un petit modèle d'efficacité. La manière sagace à laquelle il s'emploie à suggérer les exactions des piranhas relevant du prodige par la vigueur du montage et l'impact graphique de certains cadavres lacérés ! 


Pourvu d'une photo soignée afin de souligner l'ambiance estivale de son environnement champêtre, Piranhas insuffle une belle atmosphère solaire autour de l'épanouissement de vacanciers quand bien même la couleur du sang va venir ternir le paysage édénique ! Emaillé de séquences chocs aussi intenses qu'épiques, l'intrigue s'avère d'autant plus haletante parmi l'autorité solidaire d'un couple de héros détournant l'hypocrisie de l'armée et des forces de l'ordre (stratégie d'évasion, vol de véhicule de police, course automobile) au profit de la survie des baigneurs. Fustigeant au passage les manipulations génétiques expérimentées pour la guerre bactériologique et chimique, Joe Dante cultive un goût pour la provocation en pointant du doigt l'hypocrisie américaine jamais remise de la guerre du Vietnam. Outre le caractère jouissif de deux séquences de panique assez intenses en terme de dramaturgie (au passage, les enfants trinquent), Piranhas doit autant son attrait ludique parmi  les attachantes trognes de seconde zone pleins de charisme. Outre la bonhomie badine que forme le duo héroïque Bradford Dillman / Heather Menzies, on y croise également Kevin McCarty en savant-fou névrosé, Belinda Balaski en monitrice vertueuse et Paul Bartel en directeur bourru de colonie de vacances. Quand bien même du côté des antagonistes véreux on y côtoie l'acteur fétiche Dick Miller en magistrat couard, la reine de l'horreur gothique Barbara Steele en médecin affabulatrice et Bruce Gordon en colonel indigne.  


Scandée de la partition lancinante de Pino Donaggio aux accents fragiles, Piranhas exploite le filon horrifico-catastrophique initié par Spielberg avec un goût prononcé pour la dérision ainsi qu'une pointe de tendresse au travers de séquences intimistes innocentes. Bougrement ludique, ce petit classique du B movie allie d'autant mieux les séquences-chocs percutantes et le suspense exponentiel avec un sens infaillible de l'efficacité !

Bruno
06.05.23. 6èx

La Chronique de Piranha 3D: http://brunomatei.blogspot.fr/2016/02/piranha.html

mardi 16 juin 2015

L'ANTRE DE LA FOLIE. Prix de la Critique, Fantasporto 96.

                                                                              Photo empruntée sur Google, appartenant au site arkhamdrive-in.com

"In the mouth of Madness" de John Carpenter. 1994. U.S.A. 1h35. Avec Sam Neil, Jürgen Prochnow, David Warner, Charlton Heston, Julie Carmen, John Glover, Frances Bay.

Sortie salles France: 8 Février 1995. U.S: 3 Février 1995

FILMOGRAPHIE: John Howard Carpenter est un réalisateur, acteur, scénariste, monteur, compositeur et producteur de film américain né le 16 janvier 1948 à Carthage (État de New York, États-Unis). 1974 : Dark Star 1976 : Assaut 1978 : Halloween, la nuit des masques 1980 : Fog 1981 : New York 1997 1982 :The Thing 1983 : Christine 1984 : Starman 1986 : Les Aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin 1987 : Prince des ténèbres 1988 : Invasion Los Angeles 1992 : Les Aventures d'un homme invisible, 1995 : L'Antre de la folie 1995 : Le Village des damnés 1996 : Los Angeles 2013 1998 : Vampires 2001 : Ghosts of Mars 2010 : The Ward.


Dernier volet de sa trilogie de l'apocalypse initiée par The Thing et Prince des Ténèbres, l'Antre de la Folie est l'un des rares films à avoir su traiter du thème de la folie avec autant de puissance d'évocation, de par son imagerie paranoïde héritée de l'univers de Lovecraft. Si le scénario n'est en rien le prototype d'un des romans de l'écrivain, John Carpenter lui rend dignement hommage à travers un récit tortueux suggérant plus qu'il ne montre l'ascension du Mal, entre fiction et réalité ! D'une étonnante subtilité dans le cheminement schizophrène d'un assureur rationnel peu à peu gagné par la perplexité, l'Antre de la folie transcende son investigation parano à travers l'influence d'un écrivain porté disparu. Ce dernier s'avérant le maître de cérémonie de la folie progressive après s'être laissé inspiré par des créatures tapies dans l'ombre des enfers.


Bourré de séquences anxiogènes irrésistiblement effrayantes ou déstabilisantes dans leur facture baroque et sardonique, l'Antre de la Folie est entièrement dédié à la singularité d'un scénario retors littéralement ensorcelant, le Mal étant le pilier d'une malédiction conçue pour annihiler l'espèce humaine. Par l'entremise des écrits diaboliques d'un roman d'horreur prenant forme dans la réalité de notre quotidien et possédant un à un les esprits du lectorat, les forces du Mal ont décidé de parachever leur dessein afin de matérialiser l'apocalypse sur terre ! Leur suprématie, leur arme infaillible pour duper l'ennemi, l'extension de la folie du point de vue d'un public fanatique, addicte aux romans d'horreur ! Cette mise en abyme, l'enchâssement insinueux de la fiction dans la réalité, John Carpenter la maîtrise à la perfection par le biais d'une réalisation vertigineuse renouvelant sans cesse l'angoisse des situations inédites. A l'instar de son final espiègle désireux de railler cette fois-ci l'esprit du spectateur pour le contaminer à son tour dans une folie contagieuse. Cette ironie mordante cultivé par un venin reptilien est également une des forces du film afin de mettre en exergue l'esprit sarcastique de son thème principal: la paranoïa collective engendrant l'hystérie meurtrière.


Une expérience schizophrène douée d'organisme.
Réflexion sur l'identité, la paranoïa et le fanatisme religieux, méditation sur le pouvoir de persuasion à travers l'autorité du romancier mais aussi du point de vue visionnaire d'un cinéaste, l'Antre de la Folie semble avoir été écrit par un diable ricaneur tant la puissance de ses images dérangeantes nous transfigure l'avènement de l'apocalypse. Chef-d'oeuvre schizo s'il en est, l'Antre de la Folie (titre on ne peut mieux approprié !) est également un jubilatoire exorcisme à nos pire frayeurs pour sa parabole impartie à l'influence du Mal et à l'attrait pour la fiction ! 

B.M
3èx

lundi 15 juin 2015

L'Incroyable Alligator

                                                  Photo empruntée sur Google, appartenant au site imgsoup.com

"Alligator" de Lewis Teague. 1980. U.S.A. 1h31. Avec Robert Forster, Robin Riker, Michael V. Gazzo, Dean Jagger, Sydney Lassick, Jack Carter, Perry Lang, Henry Silva.

Sortie salles France: 16 Juin 1982. U.S: 2 Juillet 1980

FILMOGRAPHIE: Lewis Teague (né le 8 mars 1938 à Brooklyn, New-York, Etats-Unis) est un réalisateur, monteur, acteur et directeur de la photographie américain. 1974: Dirty O'Neil. 1979: The Lady in red. 1980: L'Incroyable Alligator. 1982: Fighting Back. 1983:Cujo. 1985: Cat's Eye. 1985: Le Diamant du Nil. 1989: Collision Course. 1990: Navy Seals: les meilleurs. 1991: Wedlock.


Un formidable B movie parvenant avec des moyens modestes à nous faire croire à l'improbable en la présence incongrue d'un alligator géant ! 
Dans la lignée de C.H.U.D et d'Epouvante sur New-York réalisés quelques années plus tard et d'une poignée de séries Z (Killer Crocodile, Alligator, Crocodile), L'incroyable Alligator exploite le filon du gigantisme animalier lorsqu'un croco devient la victime d'une mutation génétique à la suite d'un produit toxique déversé dans les égouts par des scientifiques peu scrupuleux. Confiné dans les canalisations, il hante les lieux à la quête de proies humaines. Après la découverte de cadavres déchiquetés, les médias s'emparent de l'affaire et créent un vent de panique alors que l'inspecteur David Madison est chargé de l'enquête. Inspiré des Dents de la mer pour reprendre son concept horrifico-catastrophiste, l'Incroyable Alligator se porte également héritier des classiques alarmistes des années 50 parmi lesquels Des monstres attaquent la ville ou la Chose surgie des ténèbres. Dénonçant en filigrane les dérives illégales de la vivisection lorsque des scientifiques sans vergogne ont décidé d'expérimenter un produit chimique (un dérivé de la testostérone) sur des animaux de labo, Lewis Teague aborde les dangers de la pollution en guise d'agroalimentaire. Outre sa volonté militante de fustiger les dérives de la science sans toutefois en châtier ses responsables, l'intrigue met surtout en pratique l'investigation ardue d'un détective et d'une charmante scientifique afin de débusquer l'alligator.


Arpentant sans succès les égouts parmi une escorte de spécialistes, David Madison est également compromis par l'accueil impromptu d'un chasseur mégalo avant de se réconforter dans les bras de sa collègue. Si sa structure narrative conventionnelle (massacres, enquête, idylle amoureuse, traque en règle) fait preuve de paresse pour renouveler son concept horrifique, la bonhomie attachante du couple de héros formé par Robert Foster et Robin Riker, et l'aspect fascinant de la créature disproportionnée cultivent une constante efficacité à l'ensemble purement divertissant. Notamment par le biais de deux séquences aussi spectaculaires qu'audacieuses dans leur schéma catastrophique, témoignage de masse d'une population en panique à l'appui ! L'alligator ayant parvenu à rejoindre les ruelles de la ville, particulièrement celle où une réception bat son plein parmi l'élite d'invités mondains. Avec modestie, et afin de renforcer son degré de réalisme, le cinéaste combine astucieusement la qualité d'effets mécaniques avec l'authenticité d'un saurien déambulant autour de maquettes très réussies. Ainsi, en dépit de son aspect bricolé pour autant pétri de charme, ses séquences jouissives parviennent autant à amuser qu'à provoquer frisson et fascination, effets gores soignés en sus.


Si l'Incroyable Alligator pâti d'un manque de densité à travers sa structure narrative et d'une absence de psychologie du point de vue de nos héros bonnards, la décontraction amusée de l'excellent Robert Foster, ses seconds rôles tous aussi charismatiques (Henry Silva en tête !), ses touches d'humour fantaisistes (l'intrusion grotesque du poseur de bombe dans le commissariat, le merchandising autour de la célébrité de l'alligator), son savoir-faire technique, comme le souligne la présence surdimensionnée du caïman, parviennent à élever cette attrayante série B au rang de classique du Monster movie.

*Bruno Matéï
11/03/22.
4èx.

vendredi 12 juin 2015

Les Monstres de la Mer

                                           Photo empruntée sur Google, appartenant au site boblarkin.blogspot.com

"Humanoids from the deep/Monster" de Barbara Peeters. 1980. U.S.A. 1h20. Avec Doug McClure, Ann Turkel, Vic Morrow, Cindy Weintraub, Anthony Penya, Denise Galik-Furey, Lynn Theel.

Sortie salles : 28 Août 1980

FILMOGRAPHIE: Barbara Peeters est une réalisatrice, scénariste, actrice et productrice américaine. 1970: Je suis une hard-girl. 1972: Bury me an Angel. 1974: Summer School Teachers. 1978: Starhops. 1980: Les Monstres de la Mer.


Produit par Roger Corman, juste avant qu'il ne se consacre à d'autres projets aussi débridés (La Galaxie de la Terreur et Mutants), Les Monstres de la mer peut sans conteste rejoindre le duo gagnant précité tant il est conçu avec autant d'intention intègre que de maladresse. Cette contradiction engendrant un divertissement d'une dérision irrésistible à travers ces ressorts dramatiques que la réalisatrice aborde grièvement à l'aide d'un montage sporadique pour autant efficace. Bourré de clichés et de personnages stéréotypés, Barbara Peeters en abuse sans complexe pour divertir un public complice venu frissonner le sourire aux lèvres. Dominé par d'aimables trognes de seconde zone bien connues des amateurs (Doug McClure et le regretté Vic Morrow !), Les Monstres de la mer s'édifie en concentré d'horreur bisseuse uniquement voué au plaisir innocent du samedi soir. Ciblant pour thème la pollution par le biais du DNA 5, produit conçu pour stimuler l'hormone de croissance des saumons génétiquement modifiés afin de tirer profit de l'agroalimentaire, l'intrigue n'est qu'un prétexte à émailler à intervalles réguliers agressions sanglantes d'amphibies humanoïdes, étreintes sexuelles de jeunes touristes en rut et stratégies d'attaques du point de vue des résidents d'un port ! Mais pour en revenir aux saumons mutants, c'est après avoir dévoré ses derniers que les coelacantes (groupe de poissons crossoptérygiens) ont fini par adopter une mutation génétique semblable à l'homme-poisson.


Si l'on songe naturellement au Continent des hommes Poissons de Martino, leur anatomie visqueuse prête autant allusion à la créature du lac noir de Jack Arnold. Et si les créatures quasi omniprésentes prêtent à sourire dans leur apparence grand-guignolesque et leur posture tantôt meurtrière tantôt lubrique (elles n'hésitent pas à dénuder et violer les filles en bikini exposées au bord de la plage afin de parachever leur évolution !), la qualité des maquillages parviennent néanmoins à fasciner de par leur aspect étonnamment réaliste ! On est en tous cas loin de la défroque caoutchouteuse des Kaiju japonais issus de la Toho ! Délibéré à façonner un produit d'exploitation dédié à la vigueur trépidante, Barbara Peeters ne perd d'ailleurs pas de temps à embrayer dès les premières minutes avec deux rebondissements tragiques et avant que n'intervienne une hilarante séquence de baston de rue où les coups de poing affluent parmi le témoignage de la foule d'un bal populaire. L'intrigue se focalisant ensuite sur les rapports houleux entretenus entre un pêcheur raciste (Vic Morrow), très remonté contre la défiance d'un aimable indien, et un pêcheur pacifiste (Doug McClure) venu prêter main forte à ce dernier avant de découvrir les origines des humanoïdes parmi l'appui d'une scientifique ! Pour parachever et reprendre le traditionnel concept catastrophiste initié par les Dents de la Mer, Les monstres de la mer surenchérit l'action avec la fête annuelle de la station balnéaire où les monstres réunis en masse vont ébranler la tranquillité des invités ! Une scène de panique anthologique car fertile en rebondissements sanglants et explosions, quand bien même la drôlerie involontaire de la plupart des affrontements émane autant de la frénésie risible des monstres que celle des protagonistes surjouant leur condition épeurée !


Débordant de générosité à travers son lot d'action homérique, de sexe polisson et d'effusions de gore parfois très spectaculaires, les Monstres de la Mer alterne cocasserie et fascination par le biais d'amphibies avides de rancoeur meurtrière et par la prestance cabotine de comédiens de seconde zone sobrement impliqués dans leur héroïsme en herbe. Il y émane une savoureuse série B bonnard aussi grotesque que jouissive, fréquemment rehaussée du grand-guignol d'FX adroits et de gore cracra. 

*Eric Binford.
Clin d'oeil à Jean-Pierre Putters.
23/09/21. 3èx. 

La Chronique de Mutanthttp://brunomatei.blogspot.com/2012/01/mutant-forbidden-world-grand-prix-du.html
La chronique de la Galaxie de la Terreur (la): http://brunomatei.blogspot.fr/…/la-galaxie-de-la-terreur.ht…

La critique de Mathias Chaput:
Produit par Roger Corman en pleine apogée des films fantastiques et d'horreur qui fleurissaient outre Atlantique et qui remplissaient les drive-in et les salles obscures, il faut être honnête et reconnaitre que ce "MONSTRES DE LA MER" est un véritable régal, un petit bijou du genre...

Le film s'apparente sans difficultés aux « pop corn movies » qui firent le bonheur des aficionados puis bien après des vidéastes, friands de films gore de monstres, pimentés par un soupçon d'érotisme et un sens de l'action inné, qui fit l'apanage et la marque de fabrique du père Corman, qui rencontra un gros succès grâce à cette recette parfaitement huilée et à l'efficacité inaltérable et inaltérée...
Doug Mac Clure (l'inoubliable acteur des films de Kevin Connorsur les continents oubliés, "LE SIXIEME CONTINENT", "LE CONTINENT OUBLIE" et consorts) tient une composition honnête dans son rôle de redresseur de torts bourru et forçant la sympathie et les autres comédiens sont parfaitement impliqués, amplifiant la crédibilité du métrage qui pousse même le détail sur une origine de l'apparition des monstres parfaitement concevable et identifiable pour le spectateur...

Il y a une logique à tout cela, les « monstres » issus de mutations génétiques ne tombent pas là comme un cheveu dans la soupe, leur présence est la résultante de faits bien précis !
La réalisation est soignée, les effets gore font mouche (notamment dans la scène de l'attaque lors de la foire, qui vire à la pantalonnade !) jusqu'à un dénouement particulièrement graveleux et cradingue, à réserver aux plus aguerris d'entre nous...

Une bonne histoire, un bon scénario, des moyens conséquents, tout cela fait prendre la mayonnaise correctement et l'ensemble s'avère convaincant et particulièrement réussi !
Un petit bijou, témoignage d'une époque révolue, où naïveté se conjuguait avec imagination via un postulat délirant certes, mais qui tient parfaitement la route !
Excellent ! 8,5/10