jeudi 11 juin 2015

2000 Maniacs

                                               Photo empruntée sur Google, appartenant au site horrorsociety.com

Two Thousand Maniacs d'Herschell Gordon Lewis. 1964. U.S.A. 1h16. Avec William Kerwin, Connie Mason, Jeffrey Allen, Ben Moore, Gary Bakeman, Jerome Eden.

Sorti uniquement en video en France. Sortie salles U.S: 20 Mars 1964

FILMOGRAPHIE: Herschell Gordon Lewis est un réalisateur, scénariste, producteur, directeur de photographie, acteur et compositeur américain, né le 15 Juin 1926 à Pittsburgh, Pennsylvanie (Etats-Unis). 1963: Blood Feast. 1964: 2000 Maniacs. 1965: Monster a go-go. 1965: Color me blood red. 1967: A taste of blood. 1970: The Wizard of Gore. 1972: The gore gore girls. 2002: Blood Feast 2.

 
Un an après avoir révolutionné le cinéma d’horreur avec Blood Feast, premier film sanglant de l’histoire, le néophyte Herschell Gordon Lewis exploite à nouveau son filon sanguinolent avec 2000 Maniacs, considéré à juste titre comme son film le plus ludique. Partant d’un concept aussi original qu’ubuesque, 2000 Maniacs relate les épreuves de loisir endurées par trois couples de touristes égarés à Pleasant Valley, après un détour fatal. Accueillis en grande pompe par le maire et sa populace sudiste, ces derniers n’ont qu’un dessein : sacrifier ces jeunes yankees pour fêter, dans la viande fraîche, le centenaire de la guerre de Sécession.


Dépourvu de toute ambition psychologique, porté par des comédiens amateurs et bricolé avec trois bouts de ficelle, 2000 Maniacs mise tout sur l’inventivité de ses meurtres et l’euphorie d’une population ivre de festivités. À ce titre, et avec plusieurs décennies d’avance, Lewis peut se vanter d’avoir semé la graine du "torture porn", tant ses crimes absurdes redoublent de cruauté sous l’œil hilare d’une foule hystérique ! Du supplice équin au massacre à la hache, de l’épreuve du tonneau clouté à celle du rocher, chaque mise à mort, planifiée au cœur d’une kermesse champêtre, distille une cocasserie morbide malgré le ridicule des maquillages. Lewis s’attarde sur les gros plans de chairs fendues, de membres tranchés, de plaies béantes, baignant dans un sang criard et visqueux. Et cela fonctionne, mine de rien : l’hémoglobine dégoulinante a toujours son petit effet de répulsion. Dépourvu de suspense et de véritables enjeux dramatiques, le film concède malgré tout un mince frisson du côté du dernier couple en cavale.


Perle vintage de série Z, où l’intrigue improbable s’effrite au profit du grand-guignol, 2000 Maniacs reste pourtant aussi plaisant que délirant, et imprime à jamais sa marque sur l’autel du ciné-gore. Grâce à l’audace de ses exécutions crapuleuses, la verve pittoresque de ses rednecks incultes et l’atmosphère estivale de sa kermesse banjo en bandoulière, 2000 Maniacs mérite d’être vu et revu, avec un plaisir sardonique inchangé.

*Bruno
26.08.19. 5èx

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