de Paul Solet. 2009. U.S.A. 1h25. Avec Jordan Ladd, Stephen Park, Gabrielle Rose, Serge Houde, Samantha Ferris, Kate Herriot, Troy Skog.
Sortie salles U.S: 4 Août 2010
FILMOGRAPHIE: Paul Solet est un réalisateur, acteur, scénariste et producteur américain.
2009: Grace. 2015: Dark Summer.
Récompensé du Prix du Jury à Gérardmer, Grace est le premier film de Paul Solet, réalisateur particulièrement doué d'avoir su façonner une ambiance poisseuse et étouffante au sein d'une demeure familiale régie par une mère possessive. Enceinte et sur le point d'accoucher, Madeline est sévèrement endeuillée par la mort de son mari depuis leur accident de voiture. Rescapée in extremis, elle finit malencontreusement par enfanter un bébé mort-né. Mais quelques minutes plus tard, elle parvient in extremis à le ressusciter. Seul hic, sa progéniture a besoin de sang frais pour pouvoir survivre. Végétalienne, Madeline s'efforce néanmoins d'acheter de la viande dans les rayons de supermarché afin de récupérer le sang animal pour y nourrir sa fille. Pendant ce temps, avec la complicité d'un médecin, sa belle-mère rongée par la colère d'avoir perdu son fils se détermine à lui soutirer le bébé.
Dans la lignée du Monstre est Vivant et de Répulsions, Grace renouvelle le concept du bambin tueur par le biais d'un réalisme paranoïde. De par l'attitude névrosée d'une mère accablée par une circonstance singulière ! Celle de subvenir aux besoins de son enfant pour le nourrir avec de l'hémoglobine ! Ce qui donne lieu à la régularité d'un contexte improbable lorsque, pour apaiser sa faim, celle-ci doit tolérer que le bambin vienne téter (ou plutôt grignoter !) son sein jusqu'au sang ! Qui plus est, l'élaboration studieuse d'une atmosphère fétide alliant odeur de sang et visions de cadavres (que ce soit un rat ou une victime humaine !) empoisonnent l'esprit du spectateur dans un maelstrom d'images sensorielles où rien n'est laissé au hasard ! A l'instar de ses mouches persécutant le sommeil du bébé jusqu'à ce que l'une d'elle ose s'infiltrer dans l'une de ses narines ! Entre drame psychologique (pour la dégénérescence progressive de Madeline en perte de sens et de repère !) et horreur malsaine (pour la variété de détails macabres impartis aux corps scarifiés ou molestés, ou pour cette putrescence alimentaire !), l'intrigue assigne le huis-clos en la présence solitaire de cette maman éprouvée par ses antérieures fausses-couches et le deuil marital. Prenant pour thèmes l'obsession maternelle et le deuil infantile, Paul Solet ne cesse de cultiver un goût pour la provocation autour de la déchéance psychotique de cette mère assaillie par la vue du sang et ce besoin irrémédiable d'en nourrir son bambin. Par l'entremise de détails scabreux contrastant avec l'épure d'une photo pastel, Grace nous achemine à une descente aux enfers en crescendo (intensité du suspense à l'appui pour le sort réservé à deux protagonistes !). De par la posture meurtrière de Madeline s'infligeant de préserver la vie de sa fille et l'impuissance de sa psychose à accepter l'anormalité de cette naissance.
Pour l'amour de Grace
Eprouvant, sordide, viscéral et sensoriel, notamment dans cette subtilité audacieuse d'agencer une certaine sensualité à l'imagerie morbide, Grace privilégie la mise en scène alambiquée pour illustrer sans complaisance le cheminement déclinant d'une mère accablée par le deuil mais se raccrochant au fil monstrueux d'une progéniture zombie ! Une expérience profondément malsaine dans son flot d'images dérangeantes où l'innocence la plus candide est ici réduite au vampirisme par instinct de survie, à ne pas mettre entre toutes les mains !
Bruno Matéï
2è
ambiance malsaine et glauque mais un film très plaisant a suivre, je suis d'accord avec la liste de films que l'on peu associer a GRACE et j'ajouterais le MARTIN de GEORGE A.ROMERO pour son besoin de sang frais
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