vendredi 3 mai 2013

Dark Skies

                                  Photo empruntée sur Google, appartenant au site bloody-disgusting.com

de Scott Charles Stewart. 2013. U.S.A. 1h37. Avec Keri Russell, Dakota Goyo, Josh Hamilton, Annie Thurman, Alyvia Alyn Lind, Trevor St. John.

Sortie salles France: 26 Juin 2013. U.S: 22 Février 2013

FILMOGRAPHIE: Scott Charles Stewart est un réalisateur, producteur, acteur et scénariste américain.
2009: Legion. 2011: Priest. 2013: Dark Skies



Réalisateur de produits aseptiques parmi lesquels Legion et PriestScott Charles Stewart avait de quoi laisser dubitatif le cinéphile averti à la vue de son 3è long. Or, avec une surprenante inspiration, Dark Skies est une excellente série B du samedi soir qu'on aurait tort d'occulter. Oubliez donc l'affiche et son titre formaté et tentez l'expérience ludique d'une efficacité perpétuelle dans son art consommé de l'angoisse, du suspense et même de la terreur (à 2/3 occasions franchement percutantes). Car en empruntant le schéma classique du film de hantise exploité sous un contexte d'anticipation, Scott Stewart nous emballe un film d'angoisse passionnant et plutôt retors dans sa topographie. De prime abord, les protagonistes s'avèrent crédibles pour la caractérisation d'une famille unie rapidement témoin d'évènements aussi troubles qu'inquiétants au sein de leur foyer. Des objets et divers ustensiles sont empilés les uns sur les autres en rangée verticale sur la table de cuisine. Les enfants sont perturbés durant leur sommeil par une étrange présence alors que leurs parents sont confrontés à diverses hallucinations sous l'emprise du somnambulisme. Ainsi, sur un rythme métronome, le réalisateur continue d'exploiter nombre d'incidents inexpliqués afin d'entretenir l'anxiété (tels ses stigmates retrouvés sur le corps des bambins) mais aussi insuffler une notion de suspense latent tout à fait captivant. 


Car trouble et inquiétant, Dark Skies nous évoque essentiellement une conspiration extra-terrestre régie sous le mode de l'abduction. Mais la manière dont le réalisateur nous amène cette idée éculée s'avère à la fois efficiente et convaincante de par sa persuasion d'y provoquer la peur d'une hostilité venue d'ailleurs. Qui plus est, la sobriété des protagonistes provoque l'empathie à travers leur désarroi esseulé (ils sont suspectés de mauvais traitements sur leurs enfants), contraints par ailleurs d'ignorer l'aide infructueuse de la police. Néanmoins, ses parents démunis trouveront le soutien auprès d'un expert en affaires d'enlèvements extra-terrestres. Le récit en crescendo parvient donc par l'appui de sa compétence à nous convaincre de leur existence tout en nous interrogeant au 1er degré sur la thèse des ovnis. En l'occurrence, des aliens pernicieux installés sur notre globe depuis des décennies pour une raison bien spécifique. Sur ce point, le dernier quart d'heure particulièrement cinglant cultive une tension horrifiante pour leur apparition escomptée ainsi que la destinée précaire de cette famille. D'autant plus que le réalisateur s'est intelligemment appliqué à réfuter le "happy-end" au risque de décevoir le grand public.


Mené sur un rythme sans faille, étonnamment convaincant dans sa démarche risquée de nous questionner sur l'existence des E.T, Dark Skies est une habile surprise où l'inquiétude et la peur sont à l'unisson. Efficacement angoissant (notamment la 1ère apparition du "gris", les postures erratiques des parents et le point d'orgue assez couillu pour sa radicalité dramatique), cette série B impeccablement menée possède enfin l'atout d'être servie par des comédiens attachants (et ce jusqu'aux seconds rôles infantiles, une fois n'est pas coutume) afin de renforcer l'aspect quelque peu documenté de ce cas d'ovni redoutablement perfide et pernicieux. 

*Eric Binford
15.04.25. Vost
29.11.21
03.05.13

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