de John Hilcoat. 2005. Australie/Angleterre. 1h44. Avec Richard Wilson, Noah Taylor, Guy Pearce, Jeremy Madrona, Jae Mamuyac, Mick Roughan, Shane Watt.
Sortie salles France: 16 Décembre 2009
Récompenses: Festival International de Valenciennes: Grand Prix du Jury
Australian Film Institute: Meilleure Photographie (Benoît Delhomme), Meilleurs Costumes (Margot Wilson), Meilleure Musique originale ( Nick Cave, Warren Ellis), Meilleure Production
Australia Film Critics: Meilleure Photographie (Benoît Delhomme), Meilleure Musique originale (Nick Cave, Warren Ellis).
Chlotrudis Awards: Meilleur Scénario (Nick Cave)
Inside Film Awards (IF Awards): Meilleure Photographie (Benoît Delhomme), Meilleur Film, Meilleure Musique (Nick Caven Warren Ellis), Meilleure Production
San Diego Film Critics: Meilleur Second rôle (Ray Winstone)
Inside Film Awards (IF Awards): Meilleure Photographie (Benoît Delhomme), Meilleur Film, Meilleure Musique (Nick Caven Warren Ellis), Meilleure Production
San Diego Film Critics: Meilleur Second rôle (Ray Winstone)
Festival de Venise: Prix Gucci du Meilleur scénario (Nick Cave)
FILMOGRAPHIE: John Hilcoat est un cinéaste australien, né en 1961 au Queensland.
1988 : Ghosts... of the Civil Dead. 1996 : To Have and to Hold. 2005 : The Proposition. 2009 : La Route (The Road). 2012 : Des hommes sans loi (Lawless).
Avant de se faire connaître auprès du public avec son odyssée post-apo, la Route, John Hilcoat réalisa 4 ans plus tôt un western crépusculaire imprégné de poésie métaphysique. Transcendé de la prestance de ces antagonistes vénaux, The Proposition retrace le cheminement funeste du gang des frères Burns ainsi que la quête rédemptrice du capitaine Stanley, un homme de loi contrarié par son éthique judiciable. Le pitch: A la fin du 19è siècle, dans l'état australien, les frères Mickey et Charlie Burns sont capturés par les hommes de main du capitaine Stanley. Afin de retrouver la trace d'Arthur Burns, le troisième frère responsable de viol et assassinats, Stanley leur propose une transaction. 9 jours durant, Charlie aura l'opportunité de se lancer à sa recherche pour le tuer en échange de sa liberté et celle de Mickey.
Western laconique à l'ambiance mystique lancinante, The Proposition est un chemin de croix, et plus explicitement une plongée introspective dans les méandres opaques de la nature humaine. Car à travers le portrait d'anti-héros pervertis par leur animosité mais contrariés par les répercussions, John Hilcoat nous entraîne dans leur dérive putassière au sein d'une société raciste en perdition. Si bien qu'ici, tous les hommes de loi se vautrent dans une violence permissive auprès des esclaves noirs alors que les hors la loi continuent leurs exactions sanguinaires par arrogance vindicative mais aussi accoutumance. Cette complaisance gratuite de crimes, sévices et flagellations débouchant sur une remise en question morale afin d'éveiller les consciences. Celle d'un peuple subitement lucide que la sentence barbare n'est qu'une débauche insupportable. Celle de Charlie, gangster indécis rongé par la culpabilité d'avoir entraîné vers la mort l'innocence de son frère cadet ainsi que l'influence nuisible que l'aîné autoritaire ait pu leur procréer. Et enfin celle de Stanley, mari fidèle et attentionné pour la candeur de son épouse (elle ne sait rien de sa justice expéditive) mais officier meurtri, davantage conscient de sa déchéance primitive, si bien que cette violence laxiste le mènera vers une déroute irréversible.
Le gang des Frères Burns
Magnifiquement photographié sous une nature solaire pleine de lyrisme (elle n'a de cesse de questionner l'être humain !) et superbement interprété par des comédiens aux trognes contractées, ce western ardu nous établit le constat impitoyable d'une société animale compromise par une justice discriminatoire. Réflexion sur la gangrène de la violence dont l'être humain ayant osé s'y fourvoyer en est sévèrement châtié, The Proposition est un électro-choc d'une intensité si acerbe qu'il est difficile d'en sortir indemne. L'un des westerns les plus rugueux jamais réalisés (la séquence de flagellation est franchement insupportable et hante les mémoires bien au delà de la projection !) mais un poème existentiel sur le sens de l'éthique et la quête de rédemption.
08.05.13
Bruno Matéï
Avant de se faire connaître auprès du public avec son odyssée post-apo, la Route, John Hilcoat réalisa 4 ans plus tôt un western crépusculaire imprégné de poésie métaphysique. Transcendé de la prestance de ces antagonistes vénaux, The Proposition retrace le cheminement funeste du gang des frères Burns ainsi que la quête rédemptrice du capitaine Stanley, un homme de loi contrarié par son éthique judiciable. Le pitch: A la fin du 19è siècle, dans l'état australien, les frères Mickey et Charlie Burns sont capturés par les hommes de main du capitaine Stanley. Afin de retrouver la trace d'Arthur Burns, le troisième frère responsable de viol et assassinats, Stanley leur propose une transaction. 9 jours durant, Charlie aura l'opportunité de se lancer à sa recherche pour le tuer en échange de sa liberté et celle de Mickey.
Western laconique à l'ambiance mystique lancinante, The Proposition est un chemin de croix, et plus explicitement une plongée introspective dans les méandres opaques de la nature humaine. Car à travers le portrait d'anti-héros pervertis par leur animosité mais contrariés par les répercussions, John Hilcoat nous entraîne dans leur dérive putassière au sein d'une société raciste en perdition. Si bien qu'ici, tous les hommes de loi se vautrent dans une violence permissive auprès des esclaves noirs alors que les hors la loi continuent leurs exactions sanguinaires par arrogance vindicative mais aussi accoutumance. Cette complaisance gratuite de crimes, sévices et flagellations débouchant sur une remise en question morale afin d'éveiller les consciences. Celle d'un peuple subitement lucide que la sentence barbare n'est qu'une débauche insupportable. Celle de Charlie, gangster indécis rongé par la culpabilité d'avoir entraîné vers la mort l'innocence de son frère cadet ainsi que l'influence nuisible que l'aîné autoritaire ait pu leur procréer. Et enfin celle de Stanley, mari fidèle et attentionné pour la candeur de son épouse (elle ne sait rien de sa justice expéditive) mais officier meurtri, davantage conscient de sa déchéance primitive, si bien que cette violence laxiste le mènera vers une déroute irréversible.
Le gang des Frères Burns
Magnifiquement photographié sous une nature solaire pleine de lyrisme (elle n'a de cesse de questionner l'être humain !) et superbement interprété par des comédiens aux trognes contractées, ce western ardu nous établit le constat impitoyable d'une société animale compromise par une justice discriminatoire. Réflexion sur la gangrène de la violence dont l'être humain ayant osé s'y fourvoyer en est sévèrement châtié, The Proposition est un électro-choc d'une intensité si acerbe qu'il est difficile d'en sortir indemne. L'un des westerns les plus rugueux jamais réalisés (la séquence de flagellation est franchement insupportable et hante les mémoires bien au delà de la projection !) mais un poème existentiel sur le sens de l'éthique et la quête de rédemption.
08.05.13
Bruno Matéï
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