Photo empruntée sur Google, appartenant au site downloadfilmkv.blogspot.com
de Gerardo Naranjo. 2011. Mexique/U.S.A. 1h53. Avec Stéphanie Sigman, Noe Hernandez, Miguel Couturier, Jose Yenque, Irene Azuela, Gabriel Heads, James Russo.
Sortie salles France: 13 Mai 2011 (Cannes) 2 mai 2012 (sortie nationale limitée). Mexique: 9 Septembre 2011.
FILMOGRAPHIE: Nicolas Lopez est un réalisateur, scénariste, acteur et producteur mexicain.
2004: Malachance. 2006: Drama/mex. 2008: Voy a explotar. 2010: Revolucion. 2011: Miss Bala. 2020 : Viena and the Fantomes. 2020 : Kokoloko
"Modèle de mise en scène."
Oeuvre coup de poing d'une intensité dramatique éprouvante, Miss Alba relate avec rugueux réalisme le destin de Laura Guerrero, jeune mexicaine postulant pour un concours de beauté afin de subvenir à sa famille. Après avoir été témoin de meurtres et de la disparition de son amie, elle est engagée par une organisation criminelle, l'Etoile, pour être impliquée contre son gré dans des missions périlleuses. Incapable d'avoir un quelconque soutien du côté de la police, elle se retrouve embarquée au sein d'une guérilla criminelle auquel l'Etoile envisage d'intenter un attentat contre le général Salomón Duarte. A l'instar d'un reportage pris sur le vif à la maîtrise technique stupéfiante (qui plus est inspiré d'un fait réel concernant le profil de Laura Zúñiga), Gerardo Naranjo nous établit le constat implacable d'un état mexicain englué dans la corruption et la violence. Celui d'une criminalité omniprésente (la guerre de la drogue fit plus de 36 000 morts entre 2006 et 2011) auquel le trafic de drogue génère plus de 25 milliards de dollars par an. Qui plus est, la ville au cours duquel se situe l'action fut considérée comme la plus violente du monde entre 1992 et 2001 (elle passera ensuite à la seconde position à partir de 2008). Ainsi, à travers le sombre destin d'une jeune otage mexicaine contrainte de se corrompre auprès d'un cartel, le réalisateur nous fait pénétrer à l'intérieur de cette milice avec l'efficacité d'un souci de vérité à couper le souffle !
Si bien que parmi la présence de l'héroïne, nous sommes véritablement plongés dans un univers chaotique de précarité puisque contrainte de suivre quotidiennement les exactions meurtrières de l'Etoile. Alors qu'au creux des cités urbaines, et en dépit de la présence sournoise de la police, un sentiment d'insécurité permanent y est infiltré. Avec une belle densité psychologique, Gerardo Naranjo nous dépeint notamment un magnifique portrait de femme déchue au courage singulier. Epiée, fustigée, abusée, violée par son leader et incessamment expédiée de force vers des missions belliqueuses pour le bénéfice de la drogue, Laura Guerrero doit en alternance concourir (aussi paradoxal soit-il) au titre de "Miss basse Californie" financée par sa propre organisation. Stéphanie Sigman (dont il s'agit ici de son 2è rôle pour un long), nous révélant une grâce fébrile dans son humanité déchue, une bravoure insensée pour la survie, un désespoir forcené de ne pouvoir s'extraire de sa hiérarchie arbitraire. Une actrice juvénile habitée par la candeur, tant par sa présence longiligne que pour sa retenue émotive si poignante.
Ponctué de séquences d'action frénétiques dans sa mise en scène virtuose et fort d'une ambiance particulièrement ténébreuse (renforcée de la monochromie d'une photo sépia), Miss Bala fait d'autant plus la part belle au suspense sous-jacent afin de connaître l'issue fataliste de cette femme objet. Un film choc hypnotique donc qui dénonce avec vigueur implacable toute forme de corruption implantée par les puissants cartels de la drogue tout en pointant du doigt la misogynie d'une société littéralement phallocrate. Or, cette violence radicale qui prédomine l'intrigue se refuse d'autant mieux à l'esbroufe afin de coller au plus près de la réalité sordide du sujet. On peut également évoquer le cinéma de John Carpenter auprès de l'incroyable maîtrise des séquences d'action stylisées renforcées du format large.
*Bruno
15.05.13.
26.02.25. Vost
Si bien que parmi la présence de l'héroïne, nous sommes véritablement plongés dans un univers chaotique de précarité puisque contrainte de suivre quotidiennement les exactions meurtrières de l'Etoile. Alors qu'au creux des cités urbaines, et en dépit de la présence sournoise de la police, un sentiment d'insécurité permanent y est infiltré. Avec une belle densité psychologique, Gerardo Naranjo nous dépeint notamment un magnifique portrait de femme déchue au courage singulier. Epiée, fustigée, abusée, violée par son leader et incessamment expédiée de force vers des missions belliqueuses pour le bénéfice de la drogue, Laura Guerrero doit en alternance concourir (aussi paradoxal soit-il) au titre de "Miss basse Californie" financée par sa propre organisation. Stéphanie Sigman (dont il s'agit ici de son 2è rôle pour un long), nous révélant une grâce fébrile dans son humanité déchue, une bravoure insensée pour la survie, un désespoir forcené de ne pouvoir s'extraire de sa hiérarchie arbitraire. Une actrice juvénile habitée par la candeur, tant par sa présence longiligne que pour sa retenue émotive si poignante.
Ponctué de séquences d'action frénétiques dans sa mise en scène virtuose et fort d'une ambiance particulièrement ténébreuse (renforcée de la monochromie d'une photo sépia), Miss Bala fait d'autant plus la part belle au suspense sous-jacent afin de connaître l'issue fataliste de cette femme objet. Un film choc hypnotique donc qui dénonce avec vigueur implacable toute forme de corruption implantée par les puissants cartels de la drogue tout en pointant du doigt la misogynie d'une société littéralement phallocrate. Or, cette violence radicale qui prédomine l'intrigue se refuse d'autant mieux à l'esbroufe afin de coller au plus près de la réalité sordide du sujet. On peut également évoquer le cinéma de John Carpenter auprès de l'incroyable maîtrise des séquences d'action stylisées renforcées du format large.
*Bruno
15.05.13.
26.02.25. Vost
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