jeudi 16 mai 2013

La Nuit des Maléfices / Satan's Skin / Blood on Satan's Claw

                                      Photo empruntée sur Google, appartenant au site culturopoing.com

de Piers Haggard. 1971. Angleterre. 1h36. Avec Linda Hayden, Michele Dotrice, Patrick Wymark, Barry Andrews, Wendy Patbury, Anthony Ainley, Charlotte Mitchell.

Sortie salles France: 19 Juillet 1972

FILMOGRAPHIE SELECTIVE: Piers Haggard est un réalisateur anglais, né le 18 Mars 1939 à Londres.
1970: La Nuit des maléfices, 1979: The Quatermass conclusion, 1980: Le Complot diabolique du Dr. Fu Manchu, 1981: Venin, 1994: La Brèche, 2006: Les pêcheurs de coquillage Saison 1.


Quel bien étrange sabbat que cette Nuit des Maléfices mis en scène par un réalisateur éclectique ayant à son actif une pléthore de longs-métrages, téléfilms et diverses séries TV. Si on lui doit en 1981 le formidable Venin et la 4è aventure de Quatermass réalisée deux ans plus tôt, Piers Haggard ne possède pas plus de réussites probantes au fil de sa carrière. A l'exception de cette modeste production horrifique réalisée avec un souci d'esthétisme poético-funeste. Et si le rythme de sa première demi-heure avait gagné à être un peu plus vigoureux (je chipote quand même), la suite se révèle toujours plus captivante, immersive et charpentée pour illustrer avec force et détails nombre d'incidents inquiétants fondés sur l'emprise de la sorcellerie et le culte satanique.

Synopsis: Dans un petit village anglais du 18è siècle, d'étranges évènements viennent ébranler la tranquillité des villageois. Alors qu'un paysan vient de découvrir dans son champ une tête d'apparence humaine, certains citadins sont épris d'hallucinations collectives. Une main griffue semble daigner intenter à leur vie sous l'allégeance d'un démon. En prime, au sein de la forêt, une jeune fille perfide pratique d'étranges rites afin d'inciter la population à invoquer Satan en personne. 


Ce qui frappe d'emblée quand on découvre La Nuit des Maléfices, c'est la beauté formelle impartie à ces décors bucoliques au sein de sa nature forestière. La gestion du cadre permet en outre de styliser certaines images oniriques d'une étonnante beauté végétale. Cette scénographie foisonnante, le soin alloué au moindres détails dégagent un charme vénéneux étrangement poétique. En prime, le jeu adroit de chaque comédien et la manière inédite à laquelle ils se voient confrontés au Mal renforcent le caractère crédible de cette évocation maléfique insinueuse. Si les violents incidents qui jalonnent le récit s'avèrent récursifs jusqu'au présage du fameux cérémonial, Piers Haggard réussit à insuffler une réelle efficacité à travers sa conduite narrative sans surprise. Car par l'entremise d'un stigmate corporel horriblement velu, les villageois sont peu à peu atteints d'une emprise démoniaque incontrôlée. A l'instar d'une épidémie, la plupart d'entre eux éprouvent un irrésistible besoin de provoquer le mal et pratiquer le sacrifice sous l'allégeance d'une sorcière lascive. Le climat d'étrangeté prégnant qui émane du récit et l'horreur de certaines séquences (en se resituant dans le contexte de l'époque) réussissent à provoquer un malaise sous-jacent, à l'instar du viol communautaire et du sacrifice pratiqués sur une jeune vierge démunie. Si la plupart des protagonistes se retrouvent tributaires de  l'influence du Mal, le réalisateur leur invoque dans son dernier acte une traditionnelle "chasse aux sorcières" également surprenante dans sa manière de la traiter à l'écran par des effets de ralenti obscurcissant son climat cryptique des plus convaincant.


Autour des thèmes de l'emprise maléfique, l'influence superstitieuse et la traditionnelle chasse aux sorcières, Piers Haggard réalise avec La Nuit des Maléfices une étonnante série B irrationnelle. Un film d'épouvante séculaire particulièrement soigné dans son esthétisme naturaliste et l'aura inquiétante qui en découle toujours prédominante. Une perle du genre au demeurant. 

*Bruno
12.04.2025. 2èx. 
16.05.13

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